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DES CHEFS D’ÉTAT ET DES LARMES AUX OBSÈQUES DE JOHN MAGUFULI

Une série des hommages officiels débutée  samedi 20 mars à Dar es Salam va se poursuivre dans plusieurs villes du pays, selon le programme établi par le gouvernement tanzanien.

Ce lundi 22 mars ce sera le tour de la ville de Dodoma , devenue sous le mandat du président Magufuli capitale politique et administrative de la République unie de Tanzanie, de rendre les derniers hommages au Président de la République décédé en plein exercice de ses fonctions à l’âge de 61 ans.

La dépouille mortelle du défunt président est arrivée en fin de journée dominicale à Dodoma. « Moment de grande émotion et de tristesse pour la population de Dodoma massée depuis le début de l’après-midi aux abords de la piste de l’aéroport national. C’est à la tombée de la nuit que le cortège funèbre est sorti de l’aéroport se frayant un chemin sur les principales artères qui mènent vers la morgue de l’Hopital général de Dodoma où il sera gardé en attendant la grande cérémonie publique ce lundi au stade national de Dodoma », souligne la presse présidentielle.

Une dizaine de chefs d’État sont annoncés à Dodoma pour participer à cette cérémonie aux côtés de la Présidente de la République Samia Suluhu Hassan et du Président en exercice de l’Union Africaine Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

De nombreux Tanzaniens étaient vêtus de noir ou de vert et jaune, couleurs du parti au pouvoir, mais peu portaient un masque sanitaire dans un pays sceptique vis-à-vis du Covid-19, virus que John  Magufuli lui-même avait constamment minimisé.

« Avant de voir le cercueil, je ne croyais pas que notre président était vraiment mort. Je pensais que ce n’était qu’un rêve (…) Mais après avoir vu le cercueil, aujourd’hui je suis convaincu que notre président est mort », confie à l’AFP Pauline Attony, une vendeuse de fleurs, après le passage du convoi.

« Nous avons perdu notre défenseur », estime Suleiman Mbonde, un commerçant. Pauline Attony abonde : « Il était notre défenseur, pour la plupart d’entre nous qui sommes faibles et sans voix, les petits commerçants, les vendeurs de rue. C’était un président très singulier qui a montré un réel amour pour son peuple, en particulier pour les gens de basse classe ».

Le gouvernement a annoncé, mercredi, que John Magufuli, 61 ans, était décédé d’une maladie cardiaque dans un hôpital de Dar es Salaam, mettant fin à trois semaines de spéculations sur son état de santé.

Le chef de l’État n’était plus apparu en public depuis le 27 février, une absence inexpliquée qui avait alimenté l’hypothèse que le président « covido-sceptique » avait été contaminé par le coronavirus et était soigné à l’étranger.

Principal dirigeant de l’opposition et candidat malheureux à la présidentielle d’octobre, Tundu Lissu, qui vit en Belgique depuis novembre après avoir contesté les résultats de l’élection, affirme que Magufuli est mort une semaine avant l’annonce officielle de son décès, du Covid-19.

John  Magufuli affirmait que la prière avait éliminé le virus du pays, refusait d’imposer le port du masque ou des mesures de confinement et avait fait cesser la publication de statistiques sur l’évolution de l’épidémie dans le pays. Il prônait aussi des traitements alternatifs, estimant les vaccins « dangereux ».

Mi-février néanmoins, il avait dû admettre à demi-mot que le virus circulait en Tanzanie, après une vagues de décès de hautes personnalités attribués officiellement à des pneumonies.

Mme Hassan, que la Constitution charge de terminer jusqu’en 2025 le second quinquennat inachevé de Magufuli, a assuré qu’elle allait « reprendre là où Magufuli s’est arrêté ».

Elle a annoncé un deuil national de 21 jours. Le cercueil de Magufuli sera exposé dans plusieurs villes du pays avant son enterrement, vendredi prochain, dans sa localité natale de Chato.

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