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SOKODJOU, KAMTO, AKERE MUNA: LA MORT DU CARDINAL TUMI EST UN MESSAGE POUR BIYA

 » Des heures pour que j’accepte la nouvelle du départ de Cardinal Tumi. Un conseiller spirituel et la conscience de cette nation. Il avait remporté le prix d’intégrité de Transparency International et j’ai appris à mieux le connaître. Que son départ soit le sacrifice pour que la paix nous revienne « , a écrit Akere Muna, dans un message en anglais et français sur sa page Facebook, samedi 03 avril 2021.

Akere Muna, originaire des régions anglophones comme le défunt cardinal,  n’est pas le seul à  abonder dans ce sens. Sa majesté Sokodjou a aussi publié un message sur la disparition de l’homme de l’église impliqué dans le grand dialogue national et dans la recherche des solutions d’une crise qui perdure, alors que le chef de l’Etat Paul Biya se mure dans le silence tout en poursuivant une guerre interminable.

« Tumi, en partant comme ça tu as fait quoi des nombreux problèmes dont le nœud était à toi? Tu as avalé les solutions pour partir où tu as laissé les nouvelles avant de partir? Tu pars comme ça que les enfants restent faire comment ? Ils regardaient alors la route pour attendre qui ?(…)

Notre pays est troublé, et les porteurs de messages ne font que partir laisser le trouble. Que le chef envoie la voix pour appeler certaines restes de personnes qui sont encore là pour qu’ils se parlent et qu’ils cherchent le côté pour retirer une certaine quantité de haine dans la maison, qu’ils lancent la terre sur les cacas qu’on a chié partout dans la maison et qu’on enlève les termites qui sortent sur ça pour manger. Parfois quelque chose était tellement gâté et on se retrouvait au sol du deuil pour arranger. Donc nous ne pouvons pas profiter du deuil de Tumi ci pour éteindre un certain nombre de feu qui nous brule? Le deuil en venant n’envoie pas le message !! », écrit Fo’o Sokodjou Mbopda.

 » Le deuil de Tumi ci doit parler à chacun de nous, nous devons  comprendre que quand la liane saute l’année, elle devient le bambou sec. Et que chacun comprenne que  c’est lui aujourd’hui comme ça pouvait être toi. Si ça venait maintenant comme ça, tu allais dire qu’en partant comme ça tu as fait quoi de toutes les choses qu’on attend de toi? », souligne l’emblématique autorité traditionnelle.

Maurice le président du Mrc a salué le côté militant des droits de l’homme du cardinal, tout en relevant que le régime Biya a tout fait pour salir son image et sa réputation .

 » Le Cardinal Christian W. TUMI s’en va assurément avec le dépit de voir les Camerounais tuer d’autres Camerounais dans les régions du Sud-ouest et du Nord-Ouest de notre pays. Il a pratiquement tout tenté pour éviter la survenance du conflit armé en cours dans ces deux régions : conseils, appels à l’apaisement des cœurs, offres de bons offices, etc. ; il n’aura rien négligé « , a écrit Maurice  Kamto.

« Dans le respect du caractère laïc de l’État, que n’a pas fait Son Éminence le Cardinal Christian TUMI au début des années 1990 pour que le Cameroun abandonne le monopartisme et rétablisse le pluralisme politique aboli depuis 1966. Pendant les années dites de  » Braises », il a, malgré de nombreux obstacles internes, fait de la Conférence Nationale des Evêques du Cameroun une conscience morale audible, un acteur important dans la lutte pour des élections libres et transparentes, l’application de l’article 66 de la Constitution pour la lutte contre la corruption, et la résolution du problème anglophone qu’il expose clairement dans son livre Ma foi : un Cameroun à remettre à neuf, publié en 2011.  L’engagement personnel de son Eminence le Cardinal Christian TUMI pour un Cameroun libre et démocratique où l’État de droit et les droits humains sont effectivement respectés a longtemps amené l’aile la plus radicale du régime à le présenter comme un opposant politique acharné du régime, faisant de lui « l’aumônier des opposants » pour le dénigrer et le discréditer, lui prêtant par ailleurs et de façon mensongère et récurrente l’intention de vouloir accéder à la tête de l’État. », poursuit le leader actuel de l’opposition camerounaise.

« Cet acharnement n’a pas découragé le Cardinal Christian W. Tumi dans ses efforts pour contribuer à établir dans notre pays un jeu politique apaisé et une société de justice. Il a vraiment prêché sans relâche l’amour entre ses compatriotes et la paix dans son pays.

Le Cardinal Christian W. Tumi s’en va assurément avec le dépit de voir les Camerounais tuer d’autres Camerounais dans les régions du Sud-ouest et du Nord-Ouest de notre pays. Il a pratiquement tout tenté pour éviter la survenance du conflit armé en cours dans ces deux régions : conseils, appels à l’apaisement des cœurs, offres de bons offices, etc. ; il n’aura rien négligé. », poursuit-il.
« Au grand malheur de notre pays, ses efforts ont été méprisés par les  extrémistes du régime qui ne lui ont jamais permis de rencontrer le Chef de l’Etat malgré sa demande incessante. Plusieurs fois, il a été pris en otage par les rebelles sécessionnistes, malgré son grand âge et son état de santé fragilisé par le temps.  Le décès de cet illustre compatriote doit amener ceux qui dirigent le pays aujourd’hui à se ressaisir. », conclut l’opposant qui continue à revendiquer sa victoire pour l’élection présidentielle d’octobre 2018.

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