LES ÉTATS-UNIS ET LE ROYAUME-UNI DEMANDENT À LEURS RESSORTISSANTS DE FUIR LE TCHAD
La situation n’est pas sous contrôle comme tente de le faire croire le gouvernement tchadien. Les missions diplomatiques adressent des mesures de précautions à leurs ressortissants.
L’évolution de la situation sécuritaire au nord du Tchad a poussé plusieurs chancelleries étrangères à appeler leurs ressortissants de prendre des mesures de précautions, soit de quitter le pays ou de les déconseiller de ne pas sortir en dehors de la capitale. Les appels de ces missions diplomatiques sont jugés par les autorités tchadiennes « trop prématurés ». Elles appellent au calme.
En effet, au Tchad, les forces de défense et de sécurité ont eu un premier accrochage cet après-midi avec une colonne d’un mouvement armée qualifié jusque-là par le gouvernement d’une « bande de terroristes », à la lisière des provinces du Kanem et du Borkou. Le bilan de cet affrontement n’est pas encore communiqué, même si du côté de l’état-major des armées l’on signale « une débandade de l’ennemi ».
L’Ambassade de France au Tchad, dans un communiqué publié via son site internet alerte que les déplacements en dehors de N’Djaména sont formellement déconseillés quel qu’en soit le motif compte tenu de la situation sécuritaire.
Les Etats-Unis ont ordonné le départ des employés du gouvernement américain non urgents de l’ambassade des États-Unis à N’Djamena « en raison de troubles civils et de violence armée ». Le communiqué du département d’État américain indique que « les groupes armés non gouvernementaux du nord du Tchad se sont déplacés vers le sud et semblent se diriger vers N’Djamena ».
Le département exécutif du gouvernement britannique chargé des affaires étrangères a conseillé aux ressortissants britanniques présents au Tchad de quitter le pays par des moyens commerciaux dès que possible, suite au déplacement d’un convoi armé de véhicules « rebelles » vers N’Djamena.
Le ministre des Affaires Etrangères du Tchad, M. Amine Abba Siddick, par un tweet, appelle ces missions diplomatiques « à garder leur calme ». Selon lui, la situation « n’est pas préoccupante » et « elle bien maîtrisée par l’armée tchadienne ».
Dans la capitale tchadienne, quatre chars et de nombreux militaires étaient positionnés samedi soir à l’entrée nord et des véhicules militaires continuaient de sortir en direction du front, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le maréchal Déby a fait campagne principalement sur la «paix et la sécurité» dont il dit être l’artisan, dans son pays mais aussi dans une région tourmentée: le Tchad, enclavé entre la Libye, le Soudan et la République centrafricaine entre autres, est un contributeur de poids à la guerre contre les djihadistes au Sahel, en projetant des troupes aguerries jusqu’au Mali et parfois au Nigeria. L’histoire du Tchad indépendant est ponctuée d’épisodes de rébellions armées venues du nord, de la Libye ou du Soudan voisin. Idriss Déby est lui-même arrivé au pouvoir en 1990 à la tête de forces rebelles ayant foncé sur N’Djamena.
Le président Paul Biya du Cameroun et le maréchal Idriss Deby Itno Président du Tchad ont eu un entretien téléphonique hier, à l’ordre du jour là situation sécuritaire au Tchad et aux frontières nord-est du Cameroun. A la suite de cet entretien une réunion de haute sécurité s’est tenue avec les différents Chefs D’état Major. Les Éléments du RASS (Régiment D’artillerie Sol-Sol de L’armée Camerounaise) qui étaient permissionnaires ont été rappelés à Nkongsamba.
Cette année encore les forces armées Camerounaises vont renforcer leurs effectifs avec le recrutement de 6070 soldats. La guerre est ouverte sur tous les fronts.