ALPHA CONDÉ ANNONCE QU’IL RESTERA AU POUVOIR JUSQU’À SA MORT
Alors qu’il aura alors 86 ans révolus, l’actuel président consentira à se reposer enfin, espèrent en effet ses potentiels successeurs. Eh bien, pour tous ceux qui envisagent les choses ainsi, l’attente pourrait être plus longue que prévue. En effet, le chef de l’Etat n’envisage pas la retraite de sitôt. Ou même qu’il ne l’envisage pas du tout. En tout cas, si l’on s’en tient à un bout de phrase qu’il a lâché ce samedi 3 juillet 2021, à l’occasion d’une visite qu’il effectuait sur le chantier de la pénétrante du port autonome de Conakry, on peut penser qu’il voudra aller au-delà 2026.
« Je n’ai été le dauphin de personne. Si quelqu’un pense qu’il est mon dauphin, c’est son problème », répondait le président Alpha Condé récemment au magazine Jeune Afrique (N° 3099 – avril 2021) qui lui demandait s’il entend préparer un successeur. A l’époque, ces propos étaient passés presqu’inaperçus. Au point que ces derniers temps, quelques observateurs ont évoqué une bataille pour la succession au chef de l’Etat dans les rangs mêmes de la mouvance présidentielle. Pourtant, il est bien possible que le président Alpha Condé ne veuille pas raccrocher de sitôt.
Il est même probable qu’il ne veuille pas du tout raccrocher. Ainsi, ce samedi 3 juillet, alors qu’il martelait à nouveau son intention de hisser la Guinée au rang de la seconde puissance économique de la sous-région ouest-africaine, derrière le Nigéria, il a déclaré ceci : « Ça c’est mon ambition et tant que je vis, personne ne m’empêchera de le faire ». L’expression qui importe dans cette phrase, c’est ‘’Tant que je vis’’.
En effet, c’est curieux qu’il n’ait pas dit ‘’Tant que je serai à la tête de ce pays’’. N’est-ce pas parce que dans sa conception, les deux veulent dire la même chose ? Bien sûr, on pourra rétorquer qu’il est toujours possible de travailler à l’atteinte de cet objectif, même quand il ne sera pas le locataire du palais Sekhoutouréyah. Certes, sur un papier ou dans le discours, cela reste possible. Mais dans les faits, ce n’est pas si certain de continuer à peser sur le destin d’un pays, alors même qu’on n’en a pas les manettes. C’est même très peu probable, y compris quand le successeur vient des rangs du RPG-arc-en-ciel, le parti du président.
Ainsi donc, sans le vouloir nécessairement, le chef de l’Etat pourrait avoir donné là l’indice le plus probant quant au choix qui sera le sien en 2026 et même au-delà. Ce qui reviendrait de sa part, à s’approprier une idée émise il y a quelques années par un certain Bangaly Kourouma. A l’époque directeur national de la Police, ce dernier, dans un discours tenu à N’zérékoré s’était en effet étonné que l’on veuille que le président Alpha Condé s’en tient à deux mandats, alors que ses deux prédécesseurs (Sékou Touré et Lansana Conté) avaient fini leurs jours au pouvoir, avec respectivement 26 et 24 ans de règne.
Il est vrai qu’Alpha Condé qui n’en est qu’à sa 11ème année, pourrait lui aussi, se laisser tenter par une certaine longévité. D’autant que parmi ses amis, on compte un certain Denis Sassou Nguesso, 37 ans au pouvoir, ou encore le défunt Idriss Deby Itno, qui est lui-même mort au pouvoir en avril dernier, après 31 ans de règne sans partage. Finalement, il y a des signes qui ne trompent pas!
Source : Togotimes