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LE RÉGIME BIYA BANNIT TOUTES LES MANIFESTATIONS DE L’OPPOSITION ET DONNE RAISON À LA BAS

Pourquoi la marche du Mrc projetée pour se tenir à Yaoundé   a été interdite par ceux qui hier claironnaient que toute manifestation relative aux problèmes du Cameroun doit se faire « surplace au Cameroun et non en terre étrangère » ?

Le risque de propagation du covid et le risque de trouble à l’ordre public sont les deux motifs  évoqués par l’autorité publique pour interdire cette marche projetée du Mrc. Faut-il croire aux raisons évoquées par l’autorité publique ?

Je pense qu’il est difficile d’y croire parce qu’il  s’agit en réalité des motifs qui ne résistent à aucune analyse sérieuse. La preuve, voici en image une marche de soutien à Paul Biya organisée il y a quelques jours dans le Mayo Tsanaga en plein covid.

Comment donc expliquer que dans le même temps la marche projetée par le Mrc soit interdite pour « risque de propagation du covid » ?  Qui à la réponse à cette question ?
Je suis certaine que même au sein du Rdpc, ceux qui ont encore un minimum d’honnêteté seront embarrassés par la grossièreté de la manœuvre du régime. Et ce d’autant plus que le Cameroun venait d’organiser un CHAN en contexte de covid, et se prépare d’ailleurs à accueillir une nouvelle CAN en janvier prochain toujours en plein covid.

Cette situation de deux poids deux mesures renseigne sur la situation des libertés en danger au Cameroun. Elle explique en partie pourquoi les Camerounais de l’intérieur comme de la diaspora se lèvent contre le dictateur Paul Biya champion de l’injustice et véritable bourreau des libertés publiques dans son pays.

L’autre motif de l’interdiction de la marche du Mrc c’est le « risque grave de trouble à l’ordre public ». Pourtant il est évident que toutes les manifestations organisées par le Mrc ont toujours été pacifiques. Il n’y a aucune raison de croire que la manif du Mrc va troubler l’ordre public sera  cette fois-ci.

Et s’il existe une raison pour que cette manif trouble l’ordre public, montrez-la à l’opinion et chacun jugera.  En réalité ces motifs évoqués pour interdire la marche sont un simple    un simple alibi que le régime brandi chaque fois pour empêcher l’expression des droits civiques de ses opposants.

D’ailleurs ce prétexte qui ne repose sur aucun élément  vérifiable ne s’impose qu’à l’opposition et pas au Rdpc et ses satellites. Nous en  avons une illustration avec la manifestation d’il y a quelques jour à Ebolowa. Une manifestation  non déclarées qui  a bénéficié de l’encadrement de la police. Pourtant une manifestation non déclarée dont l’objet et l’itinéraire ne sont pas connus est potentiellement plus dangereuse pour l’ordre public qu’une manifestation déclarée dont l’objet et l’itinéraire sont connues.

Tout ce qui précède démontre suffisamment que les motifs du « risque de propagation du covid » et celui de « risque de trouble grave à l’ordre public » brandi pour interdire la marche du Mrc ne sont que des alibis pour perpétuer la pensée unique chère aux dictateurs. Il s’agit de tout faire pour que les pensées alternatives ne germent pas dans les esprits. Il s’agit de « tuer »   par la violence de la répression ses principaux opposants à fin d’imposer le Rdpc comme étant   le seul grand parti au Cameroun.

Or cette façon de faire est une grave erreur de communication politique. Car elle finit par convaincre même les sceptiques des observateurs que Paul Biya est effectivement un dictateur. Car la démocratie n’est pas envisageable là où les libertés sont confisquées et où les partis politiques ne peuvent jouir librement de leurs droits civiques.

De plus, elle donne une explication valable aux manifestations anti Biya tant au Cameroun qu’à l’extérieur du Cameroun. La démocratie se construit avec la liberté et si Paul Biya et son régime confisquent les libertés publiques, ils ne peuvent pas empêcher les citoyens de la diaspora ou non d’exprimer leur désaccord.  Oui on peut dire non à un Président. Car celui-ci n’est pas un dieu. Il peut se tromper. Et s’il se trompe, on peut le lui dire. Oui on peut lui dire que la répression systématique des manifestations de l’opposition est une violation inacceptable de ses droits constitutionnels de manifester.

Comme le peuple a le droit d’applaudir ou de choisir son Président, c’est de la même manière qu’il a le droit de le critiquer ou de mettre fin à ses fonctions. Il faut que cela soit su. Et ceci n’a absolument rien à voir avec la sacralité de la fonction présidentielle. D’ailleurs qui est assez naïf pour croire que la fonction Présidentielle est plus sacrée que la dignité humaine qui est piétinée chaque jour au Cameroun ?  Et qui est assez  fou pour croire que la fonction présidentielle au Cameroun est plus sacrée que la fonction Présidentielle aux Etats Unis ou en France où les Presidents sont fortement critiqués quand ils font le mauvais travail ?
Tant que les libertés publiques sont réprimées au Cameroun, le peuple se lèvera où bon lui semble pour manifester son désaccord. C’est son droit le plus absolu. On espère que ceux qui disaient hier qu’il faut venir manifester au Cameroun et non à l’étranger la boucleront désormais définitivement. Car face à l’interdiction abusive de la manif du Mrc qui devait se tenir  au Cameroun et non à l’étranger, nous avons tous vu la profondeur de leur imposture.

« Personne ne peut imposer le silence à un peuple opprimé et victime des injustices. Là où  l’injustice abonde, le trouble abonde. »   Disait l’artiste. Il est donc incongru de craindre le trouble quand on sème l’injustice. Car le trouble a l’ordre public n’est généralement pas autre chose que le fruit de l’injustice. C’est dire si rien ne menace autant l’ordre public que les injustices d’où partent la plupart des révoltes et des guerres. Quand on veut la paix, on ne sème pas l’injustice.

Non à la répression des libertés au Cameroun. Non à la politique du deux poids deux mesures. Non à la dictature. Oui à la démocratie, à la liberté et à l’avènement de l’État de droit au Cameroun.

AFDD

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