TOUT SUR LE DEAL ENTRE ALASSANE OUATTARA ET MAMADY DOUMBOUYA
Alassane Ouattara est le premier chef d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à s’être entretenu avec le chef de la junte Mamady Doumbouya, qui a renversé le président guinéen Alpha Condé le 5 septembre. Selon les informations d’Africa Intelligence, le président ivoirien Alassane Ouattara a en effet longuement échangédans l’après-midi du lundi 6 septembre par téléphone avec le lieutenant-colonel à la tête du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD).
Alassane Ouattara a directement évoqué la situation du président guinéen, emmené dans la matinée du dimanche 5 septembre par des éléments du Groupement des forces spéciales (GPS) hors du Palais Sékhoutouréya et détenu depuis dans un lieu gardé secret. Le président ivoirien a appelé Mamady Doumbouya à libérer dans les meilleurs délais Alpha Condé. Il a également souligné à son interlocuteur que la Cedeao était très attentive au traitement accordé au président guinéen âgé de 83 ans.
Le dirigeant ivoirien a notamment obtenu la garantie de Mamady Doumbouya qu’Alpha Condé était traité avec les « meilleurs égards » et qu’il pourrait être prochainement libéré. Le coup de téléphone d’Alassane Ouattara au chef de la junte guinéenne a été suivi par l’appel d’au moins trois ministres des affaires étrangères de la Cedeao à l’officier putschiste, avec un message sensiblement similaire à celui du chef de l’Etat ivoirien. Ce dernier, qui joue les premiers rôles depuis le coup d’Etat du 5 septembre, souhaite néanmoins opérer discrètement, alors que la présidence en exercice de la Cedeao est assurée par le président ghanéen, Nana Akufo-Addo (AI du 05/09/21).
La Cedeao doit quant à elle tenir un sommet extraordinaire le 8 septembre à 14 heures Initialement programmé en présentiel à Accra, ce dernier se déroulera finalement de façon virtuelle. Nana Akufo-Addo, qui souhaitait faire venir les présidents de l’organisation régionale dans la capitale ghanéenne, a notamment fait face à l’impossibilité de plusieurs chefs d’Etat de se rendre à Accra.
La question des sanctions à adopter à l’égard des putschistes sera au cœur des échanges et la Cedeao devrait ainsi valider la suspension temporaire de la Guinée des institutions de l’organisation régionale.
Enfin, les contours de la transition à venir seront également évoqués et l’organisation panafricaine souhaite d’ores et déjà poser de premières conditions à la junte. Pour ce faire, le sommet du 8 septembre doit permettre la désignation d’un envoyé spécial de la Cedeao. Ce dernier sera chargé de prendre langue avec la junte et de superviser pour le compte de l’organisation panafricaine l’évolution de la situation dans le pays, alors que le Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) a annoncé le 6 septembre la mise en place d’un « gouvernement d’union nationale ».
Source: africaintelligence.fr