DU KAMERUN ALLEMAND AUX CAMEROUNAIS FRANCOPHONES ET ANGLOPHONES

Pr MEYOLO Joël

𝐀ɴɢʟᴏᴘʜᴏɴᴇ-ғʀᴀɴᴄᴏᴘʜᴏɴᴇ-ʟᴀ ɴᴇ́ᴄᴇ𝐬𝐬ɪᴛᴇ́ ᴅᴇ ᴄᴏɴᴄᴇᴘᴛᴜᴀʟɪ𝐬ᴇʀ ᴇɴ ᴄᴏɴᴛᴇ𝐱ᴛᴇ ᴄᴀᴍᴇʀᴏᴜɴᴀɪ𝐬

Le 4 mars 1916, la France et l’Angleterre se partagent ce qui restait de la possession allemande construite entre 1884 et 1913. Cette partition, tout en sonnant le glas du protectorat germanique sur le Kamerun, inaugurait une nouvelle ère de l’histoire du Cameroun/Cameroon, selon que l’on soit de la rive gauche ou de la rive droite du Moungo après le 1er octobre 1961.

Car en effet, s’il est évident que le 1er octobre 1961, une partie importante des peuples qui jadis avait subi les affres de la partition de 1916, a été remise ensemble, il n’en demeure pas moins qu’entre la date du partage et celle de la Réunification, qu’elle ait subi une influence profonde qui lui a imposé une langue officielle, un système de gestion des affaires publiques et davantage le substrat d’une continuité historique, du moins dans sa dimension stratégique.

𝐈𝐥 𝐞𝐧 𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐨𝐧𝐜 𝐫𝐞́𝐬𝐮𝐥𝐭𝐞́, 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐟𝐚𝐜̧𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐞𝐧𝐬𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐂𝐚𝐦𝐞𝐫𝐨𝐮𝐧. 𝐋’𝐮𝐧𝐞 𝐢𝐧𝐬𝐩𝐢𝐫𝐞́𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐚𝐩𝐩𝐫𝐨𝐜𝐡𝐞 𝐣𝐚𝐜𝐨𝐛𝐢𝐧𝐞 héritée 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐚𝐠𝐞 𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜̧𝐚𝐢𝐬 𝐞𝐭 𝐜𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐛𝐫𝐢𝐭𝐚𝐧𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞, fille 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐞́𝐬𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐦𝐚𝐧𝐝𝐚𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐞𝐭 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐭𝐚𝐫𝐝 𝐭𝐮𝐭𝐞́𝐥𝐚𝐢𝐫𝐞. 𝐋𝐚 𝐥𝐨𝐢 𝐟𝐨𝐧𝐝𝐚𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐮 𝟏𝐞𝐫 𝐬𝐞𝐩𝐭𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 𝟏𝟗𝟔𝟏 𝐞𝐧𝐭𝐞́𝐫𝐢𝐧𝐚𝐢𝐭 𝐜𝐞𝐭 𝐞́𝐭𝐚𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞𝐬. 𝐄𝐥𝐥𝐞 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐧𝐧𝐚𝐢𝐬𝐬𝐚𝐢𝐭 𝐜𝐥𝐚𝐢𝐫𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐞𝐱𝐢𝐬𝐭𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐞𝐧𝐭𝐢𝐭𝐞́𝐬 𝐛𝐢𝐞𝐧 𝐝𝐢𝐬𝐭𝐢𝐧𝐜𝐭𝐞𝐬 𝐝𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐦𝐢𝐬𝐞 𝐞𝐧 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐮𝐧 𝐚 𝐩𝐞𝐫𝐦𝐢𝐬 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐭𝐢𝐭𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥’𝐄́𝐭𝐚𝐭 𝐅𝐞́𝐝𝐞́𝐫𝐚𝐥 𝐝𝐮 𝐂𝐚𝐦𝐞𝐫𝐨𝐮𝐧.

𝐸𝑛 𝑒́𝑣𝑜𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡 𝑐𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑎 𝑝𝑟𝑒́𝑠𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑝𝑜̂𝑙𝑒𝑠, 𝑙𝑒 𝑙𝑒́𝑔𝑖𝑠𝑙𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑟𝑒𝑐𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑠𝑠𝑎𝑖𝑡 𝑖𝑚𝑝𝑙𝑖𝑐𝑖𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑎 𝑝𝑟𝑖𝑠𝑒 𝑒𝑛 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑒𝑢𝑥-𝑐𝑖 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙’𝑒́𝑙𝑎𝑏𝑜𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑎𝑙𝑖𝑡𝑒́ 𝑐𝑎𝑚𝑒𝑟𝑜𝑢𝑛𝑎𝑖𝑠𝑒.

Seulement, par paresse intellectuelle d’une part et dans le souci d’autre part de constituer une arme qui pourrait être utilisée à m’importe quel moment contre l’identité biculturelle camerounaise (dans son rapport au monde sous laquelle coexiste une multitude de peuples), les notions telles anglophone et francophone ont fait leur entrée sur la scène.

𝗨𝗻𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗿𝗲̀𝗴𝗹𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗯𝗮𝘀𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗲 𝗷’𝗲𝗻𝘀𝗲𝗶𝗴𝗻𝗲 𝗮̀ 𝗺𝗲𝘀 𝗲́𝘁𝘂𝗱𝗶𝗮𝗻𝘁𝘀, 𝗲𝘀𝘁 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝗰𝗲𝗽𝘁𝘂𝗮𝗹𝗶𝘀𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻. 𝗘𝗹𝗹𝗲 𝗮 𝗹’𝗮𝘃𝗮𝗻𝘁𝗮𝗴𝗲 𝗱𝗲 𝗽𝗲𝗿𝗺𝗲𝘁𝘁𝗿𝗲 𝗮𝘂𝘅 𝘀𝗽𝗲́𝗰𝗶𝗮𝗹𝗶𝘀𝘁𝗲𝘀 𝗱𝗲𝘀 𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲𝘀 𝘀𝗼𝗰𝗶𝗮𝗹𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝗺𝗲̂𝗺𝗲 𝗮𝘂-𝗱𝗲𝗹𝗮̀, 𝗱𝗲 𝗽𝗹𝗼𝗻𝗴𝗲𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗻𝗰𝗲𝗽𝘁𝘀 𝗾𝘂’𝗶𝗹𝘀 𝗺𝗮𝗻𝗶𝗽𝘂𝗹𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗲𝘂𝗿 𝗲𝗻𝘃𝗶𝗿𝗼𝗻𝗻𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗲𝘁 𝑖𝑛 𝑓𝑖𝑛𝑒 𝗱𝗲 𝘀𝗲 𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗰𝗼𝗺𝗽𝗿𝗲𝗻𝗱𝗿𝗲 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝘂𝗻 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗲𝘅𝘁𝗲 𝗽𝗿𝗲́𝗰𝗶𝘀.

𝑫𝒂𝒏𝒔 𝒄𝒆𝒕𝒕𝒆 𝒍𝒐𝒈𝒊𝒒𝒖𝒆, 𝒍𝒆𝒔 𝒏𝒐𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒅’𝒂𝒏𝒈𝒍𝒐𝒑𝒉𝒐𝒏𝒆 𝒆𝒕 𝒅𝒆 𝒇𝒓𝒂𝒏𝒄𝒐𝒑𝒉𝒐𝒏𝒆 𝒏𝒆 𝒔𝒊𝒈𝒏𝒊𝒇𝒊𝒆𝒓𝒂𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒂𝒖𝒄𝒖𝒏𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒄𝒆𝒍𝒖𝒊 𝒒𝒖𝒊 𝒇𝒂𝒊𝒕 𝒖𝒔𝒂𝒈𝒆, 𝒔𝒐𝒊𝒕 𝒅𝒆 𝒍’𝒂𝒏𝒈𝒍𝒂𝒊𝒔 𝒆𝒕 𝒐𝒖 𝒅𝒖 𝒇𝒓𝒂𝒏𝒄̧𝒂𝒊𝒔 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒍𝒂𝒏𝒈𝒖𝒆 𝒐𝒇𝒇𝒊𝒄𝒊𝒆𝒍𝒍𝒆, 𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒕𝒐̂𝒕, 𝒄𝒆𝒍𝒖𝒊 𝒅𝒐𝒏𝒕 𝒍𝒂 𝒏𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒂𝒍𝒊𝒕𝒆́ 𝒆𝒔𝒕 𝒂𝒄𝒒𝒖𝒊𝒔𝒆 𝒅𝒆̀𝒔 1961 𝒆𝒏 𝒔𝒆 𝒓𝒆́𝒇𝒆́𝒓𝒂𝒏𝒕 𝒂̀ 𝒔𝒐𝒏 𝒍’𝒂𝒑𝒑𝒂𝒓𝒕𝒆𝒏𝒂𝒏𝒄𝒆, 𝒔𝒐𝒊𝒕 𝒂𝒖 𝑪𝒂𝒎𝒆𝒓𝒐𝒖𝒏 𝒃𝒓𝒊𝒕𝒂𝒏𝒏𝒊𝒒𝒖𝒆, 𝒔𝒐𝒊𝒕 𝒂𝒖 𝑪𝒂𝒎𝒆𝒓𝒐𝒖𝒏 𝒇𝒓𝒂𝒏𝒄̧𝒂𝒊𝒔.

Je vois déjà déferler une cohorte de spécialistes me demandant, quid du Kamerun allemand ? Quid de nos identités avant la présence allemande ? Comment expliquer que ce soient les Européens qui fixent notre personnalité.

𝗝𝗲 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝗰𝗲𝗿𝗮𝗶𝘀 𝗽𝗮𝗿 𝗹𝗮 𝗱𝗲𝗿𝗻𝗶𝗲̀𝗿𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗲𝘀𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗲𝗻 𝗽𝗿𝗲́𝗰𝗶𝘀𝗮𝗻𝘁 𝗾𝘂𝗲 𝗹’𝗵𝗶𝘀𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 𝗱’𝘂𝗻 𝗽𝗲𝘂𝗽𝗹𝗲 𝘀’𝗲𝘀𝘁 𝘁𝗼𝘂𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀 𝗰𝗼𝗻𝘀𝘁𝗿𝘂𝗶𝘁𝗲 𝗽𝗮𝗿 𝗹𝗮 𝗿𝗲𝗻𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗲 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝗱’𝗮𝘂𝘁𝗿𝗲𝘀. 𝗜𝗹 𝗽𝗲𝘂𝘁 𝗲𝗻 𝗿𝗲́𝘀𝘂𝗹𝘁𝗲𝗿 𝘂𝗻𝗲 𝘀𝗼𝘂𝗺𝗶𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻, 𝗼𝘂 𝘂𝗻𝗲 𝗱𝗼𝗺𝗶𝗻𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 𝘃𝗲́𝗿𝗶𝘁𝗲́ 𝗮𝗯𝘀𝗼𝗹𝘂𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗼𝘀𝗶𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝘀𝗼𝗻𝘁 𝗶𝗻𝘁𝗲𝗿𝗰𝗵𝗮𝗻𝗴𝗲𝗮𝗯𝗹𝗲𝘀.

La flexibilité des positions, n’altère en rien la réalité historique, au contraire, elle participe à démontrer la dynamique de l’histoire. Alors, qu’on se le dise une fois pour toute, il faut cesser de s’apitoyer sur le sort des peuples qui ont connu la domination coloniale. Car en réalité elle est une étape de leur histoire certes humainement insupportable, mais demeurant, peut être une force pour eux aujourd’hui.

𝑳’𝑬́𝒕𝒂𝒕 𝒅𝒖 𝑪𝒂𝒎𝒆𝒓𝒐𝒖𝒏 𝒅𝒐𝒏𝒕 𝒋𝒆 𝒑𝒂𝒓𝒍𝒆 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒄𝒆 𝒕𝒆𝒙𝒕𝒆, 𝒆𝒔𝒕 𝒍𝒂 𝒄𝒐𝒏𝒔𝒆́𝒒𝒖𝒆𝒏𝒄𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝑹𝒆́𝒑𝒖𝒃𝒍𝒊𝒒𝒖𝒆 𝑭𝒆́𝒅𝒆́𝒓𝒂𝒍𝒆 𝒅𝒐𝒏𝒕 𝒍𝒆𝒔 𝒃𝒂𝒔𝒆𝒔 𝒐𝒏𝒕 𝒆́𝒕𝒆́ 𝒄𝒍𝒂𝒊𝒓𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒆́𝒕𝒂𝒃𝒍𝒊𝒆𝒔 𝒑𝒂𝒓 𝒍𝒂 𝑪𝒐𝒏𝒔𝒕𝒊𝒕𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒖 1𝒆𝒓 𝒔𝒆𝒑𝒕𝒆𝒎𝒃𝒓𝒆 1961. « 𝑳𝒂 𝑹𝒆́𝒑𝒖𝒃𝒍𝒊𝒒𝒖𝒆 𝑭𝒆́𝒅𝒆́𝒓𝒂𝒍𝒆 𝒅𝒖 𝑪𝒂𝒎𝒆𝒓𝒐𝒖𝒏 𝒆𝒔𝒕 𝒇𝒐𝒓𝒎𝒆́𝒆, 𝒂̀ 𝒑𝒂𝒓𝒕𝒊𝒓 𝒅𝒖 1𝒆𝒓 𝒐𝒄𝒕𝒐𝒃𝒓𝒆 1961, 𝒅𝒖 𝒕𝒆𝒓𝒓𝒊𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝑹𝒆́𝒑𝒖𝒃𝒍𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒅𝒖 𝑪𝒂𝒎𝒆𝒓𝒐𝒖𝒏, 𝒅𝒆́𝒔𝒐𝒓𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒂𝒑𝒑𝒆𝒍𝒆́ 𝑪𝒂𝒎𝒆𝒓𝒐𝒖𝒏 𝒐𝒓𝒊𝒆𝒏𝒕𝒂𝒍, 𝒆𝒕 𝒍𝒆 𝑻𝒆𝒓𝒓𝒊𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆 𝒅𝒖 𝑪𝒂𝒎𝒆𝒓𝒐𝒖𝒏 𝑴𝒆́𝒓𝒊𝒅𝒊𝒐𝒏𝒂𝒍 𝒂𝒏𝒄𝒊𝒆𝒏𝒏𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒔𝒐𝒖𝒔 𝒕𝒖𝒕𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒃𝒓𝒊𝒕𝒂𝒏𝒏𝒊𝒒𝒖𝒆, 𝒅𝒆́𝒔𝒐𝒓𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒂𝒑𝒑𝒆𝒍𝒆́ 𝑪𝒂𝒎𝒆𝒓𝒐𝒖𝒏 𝑶𝒄𝒄𝒊𝒅𝒆𝒏𝒕𝒂𝒍 ».

Cette clarification me permet d’aborder la première question à savoir le lien avec le Kamerun allemand, pourquoi en effet ne pas commencer ma réflexion en prenant pour période de départ le Protectorat allemand. 𝐋𝐚 𝐫𝐞́𝐩𝐨𝐧𝐬𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐭𝐨𝐮𝐭𝗲 𝐚𝐮𝐬𝐬𝐢 𝐬𝐢𝐦𝐩𝐥𝐞. 𝐋𝐞 𝐂𝐚𝐦𝐞𝐫𝐨𝐮𝐧 𝐧𝐞 𝐬𝐚𝐮𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐫𝐞𝐯𝐞𝐧𝐝𝐢𝐪𝐮𝐞𝐫 𝐥𝐚 𝐩𝐚𝐭𝐞𝐫𝐧𝐢𝐭𝐞́ 𝐞𝐱𝐜𝐥𝐮𝐬𝐢𝐯𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐞 𝐭𝐞𝐫𝐫𝐢𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞.

Au-delà de cette réalité, peut-on avec conviction établir un sentiment d’appartenance à une personnalité nationale à cette époque ? En d’autres termes, est-ce que la conquête définitive du territoire qui s’achève en 1910, et dont la configuration définitive est réalisée en 1913, soit un an avant le début de la 1er Guerre Mondiale, peut légitimement augurait la création d’une identité nationale ? D’où la réponse à la seconde question.

𝐍’𝐞𝐬𝐭-𝐢𝐥 𝐩𝐚𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐡𝐨𝐧𝐧𝐞̂𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐫 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐬 𝐫𝐞́𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́𝐬 𝐝’𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐥’𝐚𝐫𝐫𝐢𝐯𝐞́𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐨𝐜𝐜𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐚𝐮𝐱 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐛𝐚̂𝐭𝐢𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐭𝐞́ ? 𝐔𝐧𝐞 𝐟𝐨𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐬, 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐞𝐱𝐭𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐞 𝐧𝐨̂𝐭𝐫𝐞, 𝐥’𝐄́𝐭𝐚𝐭 𝐚 𝐩𝐫𝐞́𝐜𝐞́𝐝𝐞́ 𝐥𝐚 𝐍𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧. 𝐃𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐞𝐭 𝐞𝐧𝐯𝐢𝐫𝐨𝐧𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐜𝐮𝐥𝐢𝐞𝐫, 𝐥𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐞𝐬𝐬𝐮𝐬 𝐭𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐞𝐧 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐞́𝐭𝐚𝐩𝐞𝐬. 𝐋𝐚 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐧𝐟𝐨𝐫𝐜𝐞𝐫 𝐥’𝐄́𝐭𝐚𝐭 𝐬𝐨𝐮𝐬 𝐥𝐞𝐪𝐮𝐞𝐥 𝐜𝐨𝐞𝐱𝐢𝐬𝐭𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐞𝐧𝐭𝐚𝐢𝐧𝐞𝐬 𝐝’𝐞𝐭𝐡𝐧𝐢𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐬. 𝐃𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐞 𝐜𝐚𝐝𝐫𝐞, 𝐥𝐚 𝐑𝐞́𝐮𝐧𝐢𝐟𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐚 𝐫𝐞́𝐩𝐨𝐧𝐬𝐞 𝐚𝐝𝐞́𝐪𝐮𝐚𝐭𝐞.

La seconde étape est la création des conditions permettant aux différentes entités culturelles du point de vue des peuples qui constituent la population camerounaise. Celle-ci est intimement liée à la bonne gouvernance.

𝗟𝗲 𝗰𝗼𝗻𝘀𝘁𝗮𝘁, 𝗱𝗲 𝗺𝗼𝗻 𝗽𝗼𝗶𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝘃𝘂𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝗱𝗼𝗻𝗰 𝘀𝗶𝗺𝗽𝗹𝗲. 𝗟𝗲𝘀 𝗻𝗼𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗱’𝗮𝗻𝗴𝗹𝗼𝗽𝗵𝗼𝗻𝗲 𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗳𝗿𝗮𝗻𝗰𝗼𝗽𝗵𝗼𝗻𝗲 𝗻𝗲 𝘀𝗮𝘂𝗿𝗮𝗶𝗲𝗻𝘁 𝗲̂𝘁𝗿𝗲 𝗰𝗼𝗺𝗽𝗿𝗶𝘀𝗲𝘀 𝗲𝗻 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗲𝘅𝘁𝗲 𝗰𝗮𝗺𝗲𝗿𝗼𝘂𝗻𝗮𝗶𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗽𝗿𝗮𝘁𝗶𝗾𝘂𝗮𝗻𝘁𝘀 𝗱𝗲 𝒍’𝒂𝒏𝒈𝒍𝒂𝒊𝒔 𝒐𝒖 𝒅𝒖 𝒇𝒓𝒂𝒏𝒄̧𝒂𝒊𝒔 𝗺𝗮𝗶𝘀 𝗯𝗶𝗲𝗻 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 𝗰𝗲𝘂𝘅 𝗱𝗼𝗻𝘁 𝗹𝗲𝘀 𝗼𝗿𝗶𝗴𝗶𝗻𝗲𝘀 𝗿𝗲𝗻𝘃𝗼𝗶𝗲𝗻𝘁 𝘀𝗼𝗶𝘁 𝗮𝘂 𝗖𝗮𝗺𝗲𝗿𝗼𝘂𝗻 𝗢𝗿𝗶𝗲𝗻𝘁𝗮𝗹, 𝘀𝗼𝗶𝘁 𝗮𝘂 𝗖𝗮𝗺𝗲𝗿𝗼𝘂𝗻 𝗢𝗰𝗰𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁𝗮𝗹 𝗮𝘂 𝗺𝗼𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝗹’𝗘́𝘁𝗮𝘁 𝗙𝗲́𝗱𝗲́𝗿𝗮𝗹 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗲́𝗰𝘂𝘁𝗶𝗳 𝗮𝘂 𝗽𝗮𝗿𝘁𝗮𝗴𝗲 𝗱𝘂 𝟰 𝗺𝗮𝗿𝘀 𝟭𝟵𝟭𝟲.