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LES SOLDATS RADIÉS DE L’ARMÉE VEULENT PRENDRE LES ARMES

Militaire radié de l’armée suite à la mutinerie au Burkina Faso  de 2011, Yaro Abdoulaye, à travers l’émission  » le Mot à dire », chez nos confrères  de WAT FM, s’est exprimé sur sa situation ainsi que celle de ses collègues d’infortune .

Il a déploré l’absence  de réelle réinsertion dans la société. Selon lui, après avoir accepté les 1 500 000 francs CFA d’aide sociale offerts par le HCRUN “on est là assis, on ne connaît rien, si ce n’est pas les armes”.

Dans sa tentative de trouver de l’emploi auprès des sociétés de gardiennage, ces dernières lui ont fait savoir que le gouvernement ne les autorise pas à embaucher des militaires radiés, “je me demande même si on est burkinabè (…) j’ai une famille à nourrir”, déplore-t-il.

Spécialiste en armes et major de sa promotion, Yaro Abdoulaye se dit prêt à prendre les armes pour défendre la patrie, “beaucoup ont demandé à rejoindre les rangs pour appuyer les collègues, mais jusqu’à présent, nous n’avons eu aucun retour” a-t-il déclaré.

Ce sont 566 soldats et sous-officiers issus de toutes les armées, à l’exception de la gendarmerie, qui avaient  été radiés des rangs de l’armée. Parmi ces militaires, la majorité est issue de l’armée de terre et particulièrement de Bobo-Dioulasso où la mutinerie avait  été la plus longue et avait officiellement provoqué 7 morts.

Conduite par Ganda Zongo, ex brigadier et porte-parole des militaires radiés de 2011, la délégation des militaires radiés avait été reçue par Zéphirin Diabré, ministre en charge de la réconciliation nationale, le mardi 29 juin 2021. Après des échanges, un cahier de doléances avait été remis au ministre Diabré.

Principalement, les sujets abordés avaient trait à la demande de réintégration et à la situation sécuritaire. A écouter Ganda Zongo, la pilule de la radiation n’est toujours pas passée. « Notre radiation ne nous plait pas » a-t-il indiqué lors du point de presse à la fin de la rencontre avec Zéphirin Diabré.

En sus, au regard de la situation sécuritaire maquée par de nombreuses attaques contre des civils et des positions de l’armée, les militaires radié veulent apporter leur aide pour défendre le pays et porter également secours à leurs « camarades qui sont au front ».

Partant, l’une des doléances reste leur réintégration dans les rangs. « Vu la situation sécuritaire que traverse notre pays, nous sommes dans l’incapacité de pouvoir défendre nos frères d’armes qui sont au front. A chaque fois, c’est des larmes. On ne peut rien faire pour eux », avait regretté le porte-parole des radiés avant de lancer un cri de cœur.

« Nous demandons au ministre de la réconciliation de plaider notre sort pour que nous puissions rejoindre les rangs pour combattre l’ennemi qui nous dérange. Aujourd’hui, nous sommes devant lui pour demander qu’il nous aide à transmettre nos doléances au Président du Faso », a déclaré Ganda Zongo.

En réponse, selon l’ex brigadier, ils avaient eu une oreille attentive auprès du ministre en charge de la réconciliation. Il « nous a promis d’étudier notre dossier et voir quelles sont les possibilités pour entreprendre des démarches pour nous aider », avait fait savoir le porte-parole des radiés.

Ce dernier avait profité de la présence de la presse pour lancer un appel. « Des gens croient que nous sommes avec un quelconque groupe pour déstabiliser ce pays, c’est pour dire non (…). Nous voulons aider à une paix durable au Burkina Faso », avait insisté Ganda Zongo.

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