LE PRÉSIDENT DU BURKINA FASO ROCH MARC KABORÉ APPELÉ À DÉMISSIONNER
« Je pense que les burkinabè doivent regarder la vérité en face. Il y a un problème de leadership au sommet de l’État. Le président du Faso doit démissionner et il sera mieux qu’il démissionne de lui même… S’il ne le fait pas de lui-même, je pense que la population tirera les conséquences… On va plus loin pour dire le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé est comptable de ce qui se passe et il doit également démissionner’’, déclare Dr Aristide Ouedraogo, vice président du mouvement Rupture Positive.
Invité de l’émission » Le Tribunal de l’actualité » de ce lundi 15 novembre sur la chaîne Wat FM à propos de la situation sécuritaire au Burkina Faso, le 3 ème vice président du mouvement Rupture Positive appelle le chef d’État à jeter l’éponge.
« J’en appelle à une démission patriotique du Président du Faso. Pour moi, la démission patriotique c’est que Roch Marc Christian Kaboré dise qu’il a échoué face à la situation actuelle . Normalement s’il y a vacance de pouvoir le président de l’Assemblée nationale doit constater et organiser des élections à un délai de 90 jours, mais soyons sérieux dans le contexte actuel on ne pas organiser des élections dans ces délais. », explique-t-il.
Il fustige par ailleurs la mollesse de l’opposition : « L’appel du chef de file de l’opposition (CFOP) me semble irréaliste. Eddie Komboïgo sait que la situation sécuritaire ne peut pas être résolue en 01 mois(…) Je crois que l’appel du CFOP est en quelque sorte une caresse dans le sens du poil.’’
Réunie au sein du « Mouvement populaire sauvons le Burkina Faso « , les organisations de la société civile dénoncent l’abandon d’une partie des populations sous le diktat des groupes armés terroristes. Selon les responsables de ce mouvement, le pays s’effondre sous le diktat des groupes armés terroristes. Des écoles fermées, plus d’un million et demie de personnes déplacées, les forces de défense et de sécurité débordées par la situation, le Burkina Faso vit une sombre partie de son histoire.
Marcel Tankoano, président du directoire du » Mouvement populaire sauvons le Burkina Faso » est déçu par le régime Kaboré et déclare : « Ceux qui nous défendent aujourd’hui sont totalement débordés par les ennemis, par ceux qui nous attaquent, les terroristes. Vous des communes où il n’y a plus de maires ou de préfets et les populations sont laissées à elles-mêmes. Comment ces dernières vont se débrouiller ? Est-on véritablement dans un État de droit ? »
Les membres de ce mouvement populaire parmi lesquels le M21, le CAR et bien d’autres organisations ayant participé à l’insurrection populaire d’octobre 2014, espéraient un changement radical après la chute de Blaise Compaoré selon leur responsable. Ils menacent d’appeler à une désobéissance civile si la sécurité ne s’améliore pas dans les régions les plus touchées, foi de Marcel Tankoano.
« Nous ne pouvons pas continuer dans cette gouvernance, ce n’est pas possible. Au moment où on chassait Blaise Compaoré, on avait espoir que les choses allaient changer. Je n’étais pas sorti pour faire partir Blaise Compaoré et venir vivre comme ça. Nous ne pouvons pas continuer à attendre. Nous sommes prêts à tout pour sauver les Burkinabè. »
Il faut rappeler qu’une violente attaque perpétrée par des insurgés a provoqué dimanche la mort de 19 militaires burkinabés et d’un civil dans la région des trois frontières, où le Burkina Faso combat des militants islamistes, a déclaré le ministre de la Sécurité. Maxime Kone, qui s’exprimait à la radio nationale, a précisé que ce bilan était provisoire.
L’attaque contre un avant-poste de la police militaire proche d’une mine d’or à Inata, dans le nord du Burkina Faso, survient deux jours après une autre attaque au cours de laquelle sept policiers ont été tués dans cette région proche du Niger et du Mali.
Des groupes militants islamistes liés à al Qaïda et à l’État islamique sont actifs dans cette zone dite des trois frontières où plusieurs pays dont la France, le Tchad, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont déployé des centaines de soldats.
Deux sources de sécurité burkinabées et une source diplomatique ont déclaré dimanche à Reuters qu’au moins 30 policiers militaires avaient été tués dans l’attaque.