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LES  » MERCENAIRES RUSSES » DU GROUPE WAGNER S’INSTALLENT AU MALI

Après plusieurs mois de mise en garde sur un éventuel déploiement de ces mercenaires au Mali, la messe semble donc dite aujourd’hui, si l’on en croit ce communiqué.Une source gouvernementale française évoque la présence d’installations permettant l’accueil d’un chiffre significatif de mercenaires qui viennent d’être installées en toute urgence à l’aéroport de Bamako. Elle pointe également une implication officielle de la Russie dans ce déploiement : « On constate des rotations aériennes répétées d’avions militaires de l’armée russes qui amènent du matériel militaire sous la supervision de mercenaires de Wagner », ajoute en effet cette source.

Enfin, la source gouvernementale note la présence de géologues russes, qui seraient liés à Wagner, comme en République centrafricaine où ce groupe militaire privé est rémunéré notamment avec des mines d’or.

Malgré le fait accompli, la France et ses alliées réaffirment néanmoins leur engagement à poursuivre le combat contre les jihadistes, et leur soutien au peuple de ce pays.

« Nous ne renoncerons pas à nos efforts pour répondre aux besoins de la population malienne. Nous réaffirmons notre détermination à poursuivre notre action en vue de protéger les civils, de soutenir la lutte contre le terrorisme au Sahel », assure le communiqué.

Un discours qui se démarque de la position de fermeté affichée par la France, jusqu’ici. Paris, qui est en train de redéployer son opération Barkhane, avait en effet parlé d’« incompatibilité » entre la présence des mercenaires de Wagner et de cette opération. À ses côtés, plusieurs pays signataires participent à la mission Takouba, et d’autres encore financent ce dispositif.Enfin, la déclaration aborde également la question de la transition. « Nous invitons instamment les autorités maliennes de transition à entreprendre des réformes et à rétablir l’ordre constitutionnel en préparant et en organisant les élections dans les meilleurs délais comme elles s’y sont engagées devant le peuple malien, la Cédéao et la communauté internationale. »

Longtemps, la Russie s’est abstenue de réagir aux mises en cause du groupe Wagner. Ou alors, elle se contentait de cette seule réponse : les sociétés paramilitaires sont interdites par le Code pénal russe, rappelle notre correspondant à Moscou, Anissa El Jabri.Désormais, Moscou reconnaît leur existence, mais les désigne comme des acteurs indépendants. Jamais un mot à Moscou sur cette présence géographique qui coïncide avec les intérêts stratégiques et économiques de la Fédération.

« Ces sociétés ne représentent pas les intérêts de l’État russe » disait Vladimir Poutine en octobre dernier.

« Les entreprises militaires privées ne sont pas contrôlées par les autorités », a encore répété la diplomatie russe il y a dix jours dans un communiqué. Le ministère des Affaires étrangères y critiquait « l’hystérie occidentale », après l’annonce de sanctions européennes contre Wagner et trois autres sociétés qui lui sont liées.

Le courrier de quinze pays rendu public  tombe après la conférence de presse fleuve de Vladimir Poutine jeudi. Le président russe s’y est concentré sur un seul dossier à l’international : la confrontation avec les Occidentaux en Europe, et le futur tête-à-tête Russie-États-Unis, en janvier prochain.

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