TENTATIVE DE COUP D’ÉTAT : UN OFFICIER MIS AUX ARRÊTS
Le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana a été mis aux arrêts par la gendarmerie nationale. Chef de corps du 12e régiment d’infanterie commando, Emmanuel Zoungrana officiait par ailleurs en tant que commandant du secteur ouest du groupement des forces de sécurisation du Nord.
Selon Jeune Afrique qui cite des sources sécuritaires, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana n’est pas le seul à avoir été arrêté. Sans fournir plus de détails pour l’instant, un officier de la gendarmerie nationale du Faso indique que d’autres gradés de l’armée pourraient être mêlés à l’affaire.
Le général Barthélemy Aimé Simpore, ministre des Armées, a fait savoir que les autorités « communiqueront bientôt officiellement sur cette question », ajoute JA sur son site internet.
D’après toujours ce médias, les autorités du Burkina Faso redoutaient depuis plusieurs mois « que le contexte sécuritaire ne pousse certains officiers à tenter un coup de force ». En effet, avec la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, le mécontentement ne cesse de monter au sein de l’armée, indique toujours cette source.
Mohamed Arsalane Emmanuel Zoungrana alias ALQAIDA était jusqu’au 21 décembre 2021 le Chef de corps du 12e Régiment d’infanterie commando de Ouahigouya. Ancien du Prytanée militaire du Kadiogo, il est passionné des armes en plus des arts et des lettres, il est écrivain, guitariste et pianiste. Après sa formation initiale au Togo en 2003, il est affecté à l’école des cadres des forces armées à Kamboinsin, l’actuelle ENSOA avant d’être affecté au Centre d’Entrainement Commandos de Po (CNEC) comme commandant de compagnie. Commando parachutiste, alors qu’il était capitaine au sein du fameux Régiment Parachutiste Commando (RPC) de Dédougou, il a pris part aux côtés des éléments de l’ex RSP, qui ont « matés » les mutins de Bobo Dioulasso en avril 2011, lors des différentes mutineries. Après la dissolution, du RPC Dédougou, il a été affecté au 25e Régiment Parachutiste Commando de Bobo-Dioulasso, comme commandant de la deuxième compagnie de parachutiste commando.
Après plusieurs stages de perfectionnement dont des cours d’état-major à l’Ecole d’Etat-major à Libreville au Gabon, et d’un stage d’école de guerre de Yaoundé, au Cameroun, où il obtint son diplôme de brevet d’enseignement militaire de 2nd degré et son master II en stratégie défense et sécurité, gestion des conflits et des catastrophes à l’université Yaoundé II de Soa au Cameroun, il a été affecté à la Première Région Militaire pour servir au Douzième Régiment d’Infanterie Commando d’où il est nommé Chef de corps pour compter du 05 avril 2019. Il a été promu au grade de Lieutenant-Colonel le 1er avril 2020.
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme Mohamed Arsalane Emmanuel Zoungrana avait défendu selon certaines sources la création des VDP et avait réussi une offensive jusqu’à une vingtaine de km du territoire malien après avoir détruit une grande base terroriste et avoir échappé de justesse à une explosion télécommandé par des terroristes, alors qu’ils étaient à bord de son véhicule de commandement.
En novembre 2019, il a été élevé au rang de chevalier de l’ordre du mérite avec agrafe littérature par le ministère de la culture des arts et du tourisme lors de la dernière édition de la foire internationale du livre (FILO). Et lors de la récente fête de l’armée burkinabè en novembre 2021, il avait été décoré de la croix du combattant pour ses mérites au front. Pour l’heure les identités des autres militaires arrêtés ne sont pas encore connues.