LIONS INDOMPTABLES COVID: LA VICTOIRE DE LA HONTE
Avoir tous les atouts au bout du pied, même le mauvais sort qui ne s’est pas empêché de s’acharner sur l’adversaire pour au surplus le mettre en infériorité numérique et voir notre sélection nationale rendre une copie aussi indigeste, avouons avec toute la honte qui se doit, que cette qualification laborieuse pour les quarts de finale est et restera une sale tache.
Qu’importe le langage convenu de « seule la victoire compte » qui fusera ici et là pour les adeptes de la fausse confiance. Oui, seule la victoire compte mais franchement ce n’est pas de la manière qui a manqué qu’on se plaint justement dans cet hallucinant Cameroun- Comores. C’est de l’incroyable manque total de football dans sa pratique élémentaire en tant que jeu coordonné entre 11 pratiquants et 11 autres pratiquants pour un résultat avantageux ou pas dont il s’agit. Oui disais-je, seul le résultat compte mais avant que de compter, il doit au moins laisser voir ou entrevoir un substrat ou un socle de compétences à même de le produire ce fameux résultat !
Ce qui pouvait ressembler au football dans cette rencontre surréaliste, c’est plutôt la résistance héroïque que les joueurs des Comores ont opposé à la clique mal inspirée jouant pour le compte du Cameroun. Même une anonyme équipe constituée à la hâte et sans entraîneur, simplement convaincue des fondamentaux du football normal, aurait pu mieux faire.
Deux pauvres buts contre une équipe sans gardien de métier et en plus réduite en entame de jeu à 10, c’est le comble de l’inefficacité et d’une absence flagrante de fond de jeu. On ne demandait pas à humilier les Comores mais simplement à laisser transparaître un service minimum : défense en place, milieu de terrain assurant plus ou moins bien les transitions entre les lignes et une attaque donnant des garanties d’une certaine coordination et efficacité.
Au lieu de quoi, l’on a vu dans tous les compartiments de jeu, les limites inacceptables à ce niveau de la compétition de nombreux joueurs et cadors qui composent l’actuelle sélection nationale.
Titulaires comme coiffeurs du banc de touche rentrés en jeu. Faut-il citer les noms? Pas la peine. Le naufrage a été collectif et suprême humiliation, ces pantins en agitation au stade, se sont pris l’un des plus beaux buts de la compétition, venu d’une si lointaine frappe sur coup de pied arrêté. Sentence mortelle pour un gardien primesautier qui n’a de ne pas rassurer mais plutôt de flanquer des frayeurs intenses aux camerounais.
Certes la victoire au bout de l’ennui est là (2 buts contre 1). Cependant elle a un goût amer, très amer même. Ceux qui crânement refusent l’introspection que ce match appelle pour l’ensemble des joueurs, ne font pas œuvre utile. Ils seront les premiers à pousser de fortes gueulantes quand la victoire ne sera pas là. On ne peut pas indéfiniment se contenter de si peu et nier les failles évidentes dont la mise en perspective semble déranger ceux qui applaudissent non pour vraiment célébrer mais apparemment pour se voiler la face et croire narguer les lucides qui osent la critique et sont considérés par amalgame mal venu, comme des anti patriotes.
Ce qui est sûr, c’est qu’il y a pour la suite si on ne veut pas vivre une désillusion traumatisante, un gros travail de parole et de recadrage à faire passer aux uns et aux autres de cette aventure cauchemardesque d’hier soir. Pour qu’ils comprennent bien pourquoi et ce pour lequel ils sont là.
En attendant, digérons les insultes qui pleuvent de partout et acceptons comme l’ont écrit quelques inspirés des réseaux sociaux que » les Comores ont été éliminés de la CAN mais restent vainqueurs dans les cœurs des Africains« . C’est nous qui avons servi maladroitement cet alibi aux gens et franchement tel que dit et pensé dans d’autres têtes, ça nous fout une honte de tonnerre et un rabaissement incroyable.
Célestin Biaké Difana in Super Champions