LES JOUEURS SÉNÉGALAIS SE PLAIGNENT DE LEUR HÔTEL DES MOUSTIQUES, PROSTITUÉES ET SANS CLIMATISATION
Les joueurs sont arrivés à Yaoundé et ils étaient surpris de leur nouveau quartier général : c’est un grand hôtel, mais qu’ils partagent avec le grand public. Deux grandes boîtes et une salle de jeu de nuit ceinturent le bâtiment principal. Dans l’une des boîtes, le Boukarou Lounge, un concert, salle comble. Dans l’autre, discothèque, avec quelques filles de joie.
Selon emedia, à son arrivée, le sélectionneur des Lions, Aliou Cissé a laissé exploser sa colère. C’est que l’hôtel est jugé trop accessible et très peu adapté à la quiétude d’une équipe dans une haute compétition. Même s’il reste un hôtel de très bon standing (4 étoiles). « C’est d’ailleurs pour cette raison que la sélection du Gabon a refusé d’y loger quand la Caf l’avait réservé pour les Panthères lors du premier tour », soupire-t-on. Par la suite, des sélections telles que le Malawi et l’Ethiopie y ont logé sans se plaindre. Mais, dans le contexte de Covid, laisser une équipe dans un tel milieu ouvert est risqué.
Sur place, les quatre ruelles menant au site sont quadrillées et l’accès est officiellement réglementé et interdit aux taxis par des agents d’un service de police, sous prétexte que la sélection du Sénégal souhaite avoir une certaine quiétude. Après quelques palabres, on nous demande de glisser un petit billet pour passer. Pour la bière. Nous avons contacté des confrères journalistes étrangers qui logent dans l’hôtel. L’un d’eux, qui y loge depuis quelques jours témoigne : « J’avoue que je n’ai pas encore croisé de joueurs sénégalais depuis que je suis là. Il me semble qu’ils sont dans les paliers inférieurs parce que les accès escaliers leur sont réservés.
A propos du bruit, de ma chambre, quand c’est fermé, je n’entends rien honnêtement, mais je suis à l’étage du haut, au 7e. Je ne sais pas pour les autres. »
Après vérification, il s’est révélé que les joueurs sont au premier étage avec un restaurant et une salle de musculation à leur disposition pour éviter des interactions avec les autres. Nous glissons dans l’hôtel en nous présentant comme des anonymes. A la réception, l’on nous indique qu’il y a encore la possibilité de réserver.
1h35 quand l’un des joueurs de la sélection nationale descend, en compagnie d’un agent de la Bip. Il se plaint de climatisation défaillante de sa chambre, alors que « le problème a été signalé depuis 18h ». « On n’arrive pas à dormir. A notre arrivée, on avait de tout-petits lits. J’ai dû insister pour qu’on le change. Là, sans clim’ et avec les moustiques (il nous montre son bras, avec les piqûres de moustiques) », dit-il. Le responsable de la réception n’arrive pas à trouver une solution à son problème parce que l’agent de la Bip refuse que le joueur loge à un palier différent pour des raisons de sécurité. Il faut l’intervention de Lamine Diatta, team manager de la sélection.
1h42
Le joueur continue de se plaindre de ne pouvoir dormir dans ces conditions. « On va croire qu’on est dans des caprices mais ici c’est invivable quand on veut être dans des conditions de performance. On ne demande pas forcément le luxe du Tagidor où nous étions mais qu’il y ait au moins le minimum en termes de tranquillité. Dans ce contexte de Covid, avec la psychose qu’il y a eu, c’est étonnant d’avoir un hôtel à ce point ouvert pour une équipe », ajoute-t-il. Lamine Diatta également peine à trouver une solution.
La seule qui se présente : « réveiller un des occupants des chambres du même palier pour une solution d’une nuit. En attendant. »
Un spécialiste du son interrogé à propos du bruit dans les chambres : « Si les joueurs sont dans les paliers là (1er ou 2e étage), même en fermant totalement les chambres, ils risquent d’être perturbés par les basses fréquences. Ils ne vont pas distinguer ce que l’on dit dans les boîtes, mais le bruit assourdissant va forcément les perturber. »
Nous faisons un saut dans l’autre boîte. On y trouve un ancien international sénégalais qui ne veut pas parler. La boîte est pleine à craquer. Personne ne porte un masque. Des filles, à l’entrée, se plaignent des restrictions tout autour : « Il paraît que c’est parce qu’il y a les Sénégalais qu’ils ont bloqué la rue. On est obligés de marcher. Pourtant, les autres qui ont été là n’ont pas fait autant de chichis hein… » L’autre rétorque : « Les Sénégalais ont des stars planétaires. On comprend un peu. En plus, on les supporte. Mais si c’est pour nous empêcher de faire la fête hein… »
Avec cet accès facile à l’hôtel des Lions, certains craignent que des amis des joueurs y fassent des réservations, ce qui serait ingérables. Mais de toutes façons, après une éventuelle qualification en demi-finales, cette question d’hébergement devrait être résolue. Il se dit d’ailleurs que le Sénégal aurait dû refuser de loger dans cet hôtel, quitte à payer une amende. D’autant plus que le Gabon a décliné pour loger au Star Land, situé dans un quartier résidentiel.
Source: Senenewss