POUTINE PLACE LA FRANCE ET LES USA SUR SA LISTE ROUGE
Le régime Poutine a établi une liste de pays « hostiles » à la Russie, auxquels les particuliers et les entreprises russes pourront rembourser leurs dettes en roubles, monnaie dont la valeur a perdu 45 % depuis janvier, a indiqué le gouvernement ce lundi 7 mars.
Le texte a été préparé à la suite d’un décret du président Vladimir Poutine vendredi, qui établissait une » procédure provisoire » de remboursement des dettes » envers certains créanciers étrangers « . Pour ce faire, un débiteur pourra désormais demander à une banque russe de créer un compte spécial en roubles au nom du créancier étranger et de lui envoyer un paiement en équivalent rouble, au taux de change du jour de la Banque centrale.
Cette mesure s’applique aux paiements supérieurs à 10 millions de roubles par mois équivalent à la devise étrangère. Cela représente environ 64 360 euros. Les créanciers recevront donc leur paiement en roubles, monnaie qui ne cesse de dévaluer depuis janvier 2022.
Cette liste de pays comprend entre autres les 27 pays de l’Union européenne dont la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, Monaco, la Corée du Sud, l’Australie, la Suisse et Japon.
Première victime sur le marché des changes, la monnaie russe fond de 10 % ce lundi midi, à 137,70 roubles pour un dollar, après avoir touché 142,18 roubles, un nouveau plus bas historique. Depuis le 1er janvier, le rouble a dégringolé de 45 %.
Mais, si la Russie venait à ne plus fournir son gaz aux pays européens qualifiés d’hostiles dont la France , les premières difficultés apparaîtraient avec le remplissage des cuves pour l’hiver prochain, a prévenu dimanche 6 mars la directrice générale d’Engie Catherine MacGregor dans une interview aux Échos.
“Le vrai problème, ce serait le remplissage des stockages au printemps et à l’été, en préparation de l’hiver 2022-2023”, a souligné la DG du groupe français. “Il serait très difficile de trouver les volumes nécessaires et ce serait très dur en cas de conflit long en Ukraine”.
Sur France Inter ce lundi 7 mars, Catherine MacGregor précise: “À la fin de l‘hiver, les stockages sont très faiblement remplis puisqu’on a utilisé le gaz et on attend l’été pour remplir ces stockages. Si une décision devait être prise pour arrêter l’approvisionnement de la Russie, alors le remplissage de ces stockages serait mis à mal, serait insuffisant.”
Conséquence si tel était le cas: au “début de l’hiver prochain, nous n’aurions pas suffisamment de gaz par rapport aux années précédentes”, prévient-elle.