AVIS AUX FAUX COURAGEUX DU RÉGIME BIYA: LES USA ONT BOMBARDÉ PLUS DE 90 FOIS DIVERS PAYS
Je suis Camerounais, j’aime vraiment ce pays et tous ceux qui y vivent. Jamais je ne saurais me réjouir d’une quelconque invasion militaire contre ce pays malgré l’arrogance à la limite suicidaire du régime Biya. Je suis par contre un intellectuel objectif et intègre qui ne se laisse jamais distraire par des réactions émotives et des invectives de nature à noyer le débat!
J’ai dit depuis 2011 que si le regime Biya continue à ignorer le chaos social qu’il a créé, nous risquons un jour de nous retrouver nez à nez avec le cauchemar américain! Au début de la crise anglophone, je me suis prononcé publiquement en faveur du dialogue au moment où la crème des crèmes parmi les universitaires de la galaxie RDPC juraient qu’il n’y a ni crise anglophone, ni anglophone, ni francophone, et que l’unique réalité dans notre pays, c’est le « Cameroun un et indivisible » derrière le président et son armée qui sauvegardent la paix, sacro saint. Les anglophones dans leurs légitimes revendications furent déridés au passage comme des « biafrais, des rats, des chiens, des terroristes, des séparatistes, des sécessionnistes, des anglofous, des fauteurs de troubles » qui menacent la stabilité du pays et que le BIR se devait de neutraliser au plus vite!
Dans ce cirque, des voix contraires qui osaient promouvoir un dialogue républicain et inclusif comme la mienne étaient rapidement taxées d’incitation à la rébellion, d’apologie de la sécession, et menacées d’arrestation. Tout débat sur le fédéralisme fut proscrit sous peine de sanction pénale lourde. Beaucoup ont été incarcérés dans cette campagne d’intimidation. Mais curieusement, avec le temps, la rébellion séparatiste a plutôt gagné de l’ampleur avec les enlèvements spectaculaires et la recrudescence de la violence.
C’est donc le 17 Mai 2017 que le Cameroun est plongé dans l’émoi suite à la sortie fracassante du diplomate Américain qui fit la révélation de l’économie de la position américaine sur la crise anglophone et son conseil au chef d’État camerounais à propos des élections présidentielles de 2018. Il en sort de ce communiqué que l’Amérique recommande vivement à Paul Biya de penser à sa succession, à sa retraite de la vie politique. Depuis cette sortie, certains camerounais proches du régime RDPC ont perdu le sommeil. Leur ignorance et leur arrogance les poussent à arroser toute l’Amérique de toute sorte d’accusations et d’insultes rétrogrades! Pourtant dans les faits, dans leur cynisme, dans leur fuite en avant, ils tentent tous de cacher leur peur qui les tétanise. C’est à ces prétentieux que je veux m’adresser.
Je vis aux États Unis depuis 12 ans, et je veux que chaque Camerounais sache que la majorité des Américains ne peuvent même pas localiser le Cameroun sur la carte du monde. Mais si jamais, les autorités camerounaises s’hasardent à défier leur ambassadeur, cet affront risquera plutôt précipiter le départ de Biya plus tôt que prévu. Car, rappelez vous de l’épisode de Patrice Nganang qui fut enlevé illégalement dans un avion à minuit. Il a fallu 21 jours à Paul Biya pour réaliser qu’on ne blague pas avec la sécurité d’un citoyen Américain, peu importe lequel. Nganang a été relaxé sans condition et a été déporté vers les États-Unis Unis, ceci malgré l’évidence avancée par les apparatchiks du régime RDPC qui juraient que ce dernier devait passer le reste de ses jours en prison. Que peut donc franchement faire tout le Cameroun pour empêcher les États Unis d’envahir le pays? Absolument rien du tout. En dehors des gesticulations stériles et rétrogrades autour du discours de l’ambassadeur américain, nous resterons à jamais confrontés à:
(1) des dizaines de milliers d’anglophones réfugiés au Nigeria voisin créant une crise humanitaire sans précédent.
(2) des milliers de déplacés internes sans abris au Cameroun parce que nos forces armées brûlent sans état d’âme des villages anglophones en prétextant brûler les dépôts de munitions.
(3) des dizaines d’anglophones arrêtés et transférés en prison parce qu’ils ont manifesté pour le fédéralisme.
(4) des fonctionnaires pris en otage par des bandes armées en zone anglophone
(5) des nombreuses écoles fermées incapables de dispenser des cours dans le Nord Ouest et le Sud Ouest.
(6) de nombreuses familles anglophones réfugiées en brousse pour fuir la répression et la punition collective de l’État et les représailles des bandes armées rebelles dans les zones anglophones.
(6) des dixaines de soldats qui meurent tués par des groupes armés incontrôlés qui se réclament de la rébellion ambazonienne.
(7) d’une tragédie indescriptible qui plonge le pays dans l’incertitude pour des millions de Camerounais.
Voilà donc comment Dieu est parvenu à se moquer de nos dirigeants qui affectionnent le mensonge et la déception. Il n’y a qu’à revoir les vidéos de nombreux débats sur cette CRISE ANGLOPHONE longtemps ignorée et banalisée comme juste un malaise social que connaît le reste du pays. Cette crise politique que vous vous êtes battus pour cacher est devenue une grenade politique qui risque faire sauter le vieux président qui s’est pourtant jusqu’ici cru indéboulonnable.
Luc Sindjoun décrit comme le plus intellectuel de tous les conseillers du président s’est fendu dans une tirade ridicule pour donner des leçons de diplomatie aux États-Unis Unis qu’il s’empresse de décrire comme un pays ami. Dois -je rappeler à ce conseiller spécial de Biya que l’unique domaine où les États-Unis Unis n’excellent point c’est en réalité la DIPLOMATIE? Dois-je rappeler à ce donneur de leçons que les États-Unis Unis sont justement très peu intéressés par la diplomatie et c’est justement pourquoi c’est l’unique nation sur la planète qui a envahi plus de pays pour y maintenir des bases militaires permanentes? Dois-je je rappeler à ce dernier que les États-Unis Unis sont l’unique nation sur la terre qui a utilisé deux bombes nucléaires contre Hiroshima et Nagasaki? Sommes-nous sincèrement, de par notre petite taille en tant que nation, dans la posture de nous considérer comme un « pays ami » face à la première puissance militaire et économique mondiale? C’est quoi donc la nature de cette fameuse amitié avec les États-Unis? Qu’apporte par exemple le Cameroun aux États Unis, à l’économie américaine pour que le conseiller du président se mette à rêver dans ses envolées lyriques?
Avant que les Camerounais ne plongent dans leur ridicule propension à jouer les martyrs comme les Moujahidins de Paul Biya qui rêvent d’une probable intervention chinoise ou russe pour le maintenir au pouvoir au delà de 2018 à l’âge de 86 ans, permettez-moi de vous rappeler le nombre des pays (la liste est maintenue en Anglais juste pour rappeler l’historicité de chacun de ces conflits) que les États Unis ont envahi ou attaqué depuis la seconde guerre mondiale, avec ou sans aval de l’ONU, sans que ces pays ne parviennent à l’attaquer sur son sol:
« WORLD WAR II 1941-45 Naval, troops, bombing, nuclear Hawaii bombed, fought Japan, Italy and Germay for 3 years; first nuclear war.
DETROIT 1943 Troops Army put down Black rebellion.
IRAN 1946 Nuclear threat Soviet troops told to leave north.
YUGOSLAVIA 1946 Nuclear threat, naval Response to shoot-down of US plane.
URUGUAY 1947 Nuclear threat Bombers deployed as show of strength.
GREECE 1947-49 Command operation U.S. directs extreme-right in civil war.
GERMANY 1948 Nuclear Threat Atomic-capable bombers guard Berlin Airlift.
CHINA 1948-49 Troops/Marines evacuate Americans before Communist victory.
PHILIPPINES 1948-54 Command operation CIA directs war against Huk Rebellion.
PUERTO RICO 1950 Command operation Independence rebellion crushed in Ponce.
KOREA 1951-53 (-?) Troops, naval, bombing , nuclear threats U.S./So. Korea fights China/No. Korea to stalemate; A-bomb threat in 1950, and against China in 1953. Still have bases.
IRAN 1953 Command Operation CIA overthrows democracy, installs Shah.
VIETNAM 1954 Nuclear threat French offered bombs to use against seige.
GUATEMALA 1954 Command operation, bombing, nuclear threat CIA directs exile invasion after new gov’t nationalized U.S. company lands; bombers based in Nicaragua.
EGYPT 1956 Nuclear threat, troops Soviets told to keep out of Suez crisis; Marines evacuate foreigners.
LEBANON l958 Troops, naval Army & Marine occupation against rebels.
IRAQ 1958 Nuclear threat Iraq warned against invading Kuwait.
CHINA l958 Nuclear threat China told not to move on Taiwan isles.
PANAMA 1958 Troops Flag protests erupt into confrontation.
VIETNAM l960-75 Troops, naval, bombing, nuclear threats Fought South Vietnam revolt & North Vietnam; one million killed in longest U.S. war; atomic bomb threats in l968 and l969.
CUBA l961 Command operation CIA-directed exile invasion fails.
GERMANY l961 Nuclear threat Alert during Berlin Wall crisis.
LAOS 1962 Command operation Military buildup during guerrilla war.
CUBA l962 Nuclear threat, naval Blockade during missile crisis; near-war with Soviet Union.
IRAQ 1963 Command operation CIA organizes coup that killed president, brings Ba’ath Party to power, and Saddam Hussein back from exile to be head of the secret service.
PANAMA l964 Troops Panamanians shot for urging canal’s return.
INDONESIA l965 Command operation Million killed in CIA-assisted army coup.
DOMINICAN REPUBLIC 1965-66 Troops, bombing Army & Marines land during election campaign.
GUATEMALA l966-67 Command operation Green Berets intervene against rebels.
DETROIT l967 Troops Army battles African Americans, 43 killed.
UNITED STATES l968 Troops After King is shot; over 21,000 soldiers in cities.
CAMBODIA l969-75 Bombing, troops, naval Up to 2 million killed in decade of bombing, starvation, and political chaos.
OMAN l970 Command operation U.S. directs Iranian marine invasion.
LAOS l971-73 Command operation, bombing U.S. directs South Vietnamese invasion; « carpet-bombs » countryside.
SOUTH DAKOTA l973 Command operation Army directs Wounded Knee siege of Lakotas.
MIDEAST 1973 Nuclear threat World-wide alert during Mideast War.
CHILE 1973 Command operation CIA-backed coup ousts elected marxist president.
CAMBODIA l975 Troops, bombing Gassing of captured ship Mayagüez, 28 troops die when copter shot down.
ANGOLA l976-92 Command operation CIA assists South African-backed rebels.
IRAN l980 Troops, nuclear threat, aborted bombing Raid to rescue Embassy hostages; 8 troops die in copter-plane crash. Soviets warned not to get involved in revolution.
LIBYA l981 Naval jets Two Libyan jets shot down in maneuvers.
EL SALVADOR l981-92 Command operation, troops Advisors, overflights aid anti-rebel war, soldiers briefly involved in hostage clash.
NICARAGUA l981-90 Command operation, naval CIA directs exile (Contra) invasions, plants harbor mines against revolution.
LEBANON l982-84 Naval, bombing, troops Marines expel PLO and back Phalangists, Navy bombs and shells Muslim positions. 241 Marines killed when Shi’a rebel bombs barracks.
GRENADA l983-84 Troops, bombing Invasion four years after revolution.
HONDURAS l983-89 Troops Maneuvers help build bases near borders.
IRAN l984 Jets Two Iranian jets shot down over Persian Gulf.
LIBYA l986 Bombing, naval Air strikes to topple Qaddafi gov’t.
BOLIVIA 1986 Troops Army assists raids on cocaine region.
IRAN l987-88 Naval, bombing US intervenes on side of Iraq in war, defending reflagged tankers and shooting down civilian jet.
LIBYA 1989 Naval jets Two Libyan jets shot down.
VIRGIN ISLANDS 1989 Troops St. Croix Black unrest after storm.
PHILIPPINES 1989 Jets Air cover provided for government against coup.
PANAMA 1989 (-?) Troops, bombing Nationalist government ousted by 27,000 soldiers, leaders arrested, 2000+ killed.
LIBERIA 1990 Troops Foreigners evacuated during civil war.
SAUDI ARABIA 1990-91 Troops, jets Iraq countered after invading Kuwait. 540,000 troops also stationed in Oman, Qatar, Bahrain, UAE, Israel.
IRAQ 1990-91 Bombing, troops, naval Blockade of Iraqi and Jordanian ports, air strikes; 200,000+ killed in invasion of Iraq and Kuwait; large-scale destruction of Iraqi military.
KUWAIT 1991 Naval, bombing, troops Kuwait royal family returned to throne.
IRAQ 1991-2003 Bombing, naval No-fly zone over Kurdish north, Shiite south; constant air strikes and naval-enforced economic sanctions
LOS ANGELES 1992 Troops Army, Marines deployed against anti-police uprising.
SOMALIA 1992-94 Troops, naval, bombing U.S.-led United Nations occupation during civil war; raids against one Mogadishu faction.
YUGOSLAVIA 1992-94 Naval NATO blockade of Serbia and Montenegro.
BOSNIA 1993-? Jets, bombing No-fly zone patrolled in civil war; downed jets, bombed Serbs.
HAITI 1994 Troops, naval Blockade against military government; troops restore President Aristide to office three years after coup.
ZAIRE (CONGO) 1996-97 Troops Troops at Rwandan Hutu refugee camps, in area where Congo revolution begins.
LIBERIA 1997 Troops Soldiers under fire during evacuation of foreigners.
ALBANIA 1997 Troops Soldiers under fire during evacuation of foreigners.
SUDAN 1998 Missiles Attack on pharmaceutical plant alleged to be « terrorist » nerve gas plant.
AFGHANISTAN 1998 Missiles Attack on former CIA training camps used by Islamic fundamentalist groups alleged to have attacked embassies.
IRAQ 1998 Bombing, Missiles Four days of intensive air strikes after weapons inspectors allege Iraqi obstructions.
YUGOSLAVIA 1999 Bombing, Missiles Heavy NATO air strikes after Serbia declines to withdraw from Kosovo. NATO occupation of Kosovo.
YEMEN 2000 Naval USS Cole, docked in Aden, bombed.
MACEDONIA 2001 Troops NATO forces deployed to move and disarm Albanian rebels.
UNITED STATES 2001 Jets, naval Reaction to hijacker attacks on New York, DC
AFGHANISTAN 2001-? Troops, bombing, missiles Massive U.S. mobilization to overthrow Taliban, hunt Al Qaeda fighters, install Karzai regime, and battle Taliban insurgency. More than 30,000 U.S. troops and numerous private security contractors carry our occupation.
YEMEN 2002 Missiles Predator drone missile attack on Al Qaeda, including a US citizen.
PHILIPPINES 2002-? Troops, naval Training mission for Philippine military fighting Abu Sayyaf rebels evolves into combat missions in Sulu Archipelago, west of Mindanao.
COLOMBIA 2003-? Troops US special forces sent to rebel zone to back up Colombian military protecting oil pipeline.
IRAQ 2003-11 Troops, naval, bombing, missiles Saddam regime toppled in Baghdad. More than 250,000 U.S. personnel participate in invasion. US and UK forces occupy country and battle Sunni and Shi’ite insurgencies. More than 160,000 troops and numerous private contractors carry out occupation and build large permanent bases.
LIBERIA 2003 Troops Brief involvement in peacekeeping force as rebels drove out leader.
HAITI 2004-05 Troops, naval Marines & Army land after right-wing rebels oust elected President Aristide, who was advised to leave by Washington.
PAKISTAN 2005-? Missiles, bombing, covert operation CIA missile and air strikes and Special Forces raids on alleged Al Qaeda and Taliban refuge villages kill multiple civilians. Drone attacks also on Pakistani Mehsud network.
SOMALIA 2006-? Missiles, naval, troops, command operation Special Forces advise Ethiopian invasion that topples Islamist government; AC-130 strikes, Cruise missile attacks and helicopter raids against Islamist rebels; naval blockade against « pirates » and insurgents.
SYRIA 2008 Troops Special Forces in helicopter raid 5 miles from Iraq kill 8 Syrian civilians
YEMEN 2009-? Missiles, command operation Cruise missile attack on Al Qaeda kills 49 civilians; Yemeni military assaults on rebels
LIBYA 2011-? Bombing, missiles, troops, command operation NATO coordinates air strikes and missile attacks against Qaddafi government during uprising by rebel army. Periodic Special Forces raids against Islamist insurgents.
IRAQ 2014-? Bombing, missiles, troops, command operation
Air strikes and Special Forces intervene against Islamic State insurgents; training Iraqi and Kurdish troops.
SYRIA 2014-? Bombing, missiles, troops, command operation »
J’aimerais donc demander à chaque conseiller du président Paul Biya de revoir cette longue liste de pays attaqués ou envahis et de réfléchir en terme de rapport de force pour nous expliquer les chances des troupes camerounaises face à l’armada américaine qui combine sa flotte et ses forces aérospatiales dans des guerres de préemption. Si c’est leur rêve de placer le Cameroun en pôle position sur la liste des États voyous aux yeux des États-Unis , qu’ils continuent d’ignorer le dialogue recommandé par les Américains dans la crise anglophone.
C’est très beau de s’enfermer dans une tour d’ivoire pour donner les conseils diplomatiques au « gendarmes du monde » avec dans notre conscience des cadavres anglophones et de nos soldats dans un crise politique aiguë que nous nous efforçons d’ignorer. Mais retenons que de nos jours, même à l’intérieur de votre propre barrière, si vous décidez de soumettre vos propres enfants à la torture et à des violences innommables et qu’ils commencent à en mourrir, vous risquez une intervention musclée des forces de l’ordre à votre domicile, non seulement pour mettre fin à cette violence, mais aussi pour vous traduire en justice. C’est exactement ce qui risque arriver dans la crise anglophone.
Le gouvernement a continué à faire le dos rond dans la crise anglophone. Cette sortie de l’ambassadeur américain ne risque-t-il pas inviter l’ONU avec les casques bleus dans les affaires intérieures du Cameroun? Est-il raisonnable de parler même de souveraineté quand nous dépendons du Franc CFA et des plans d’ajustement structurel du FMI et de la Banque Mondiale?
J’invite ceux de nos compatriotes Camerounais encore lucides à faire preuve d’une extrême vigilance face à l’injonction américaine, en évitant toute réaction maladroite qui risquerait nous inviter la foudre des bombes américaines pour déloger le locataire d’Etoudi.
Laziz Nchare, New York, le 24 Mai 2018.