UNE MÈRE ACCOUCHE ET PERD 4 BÉBÉS PENDANT QUE LES SAGES-FEMMES SONT SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
Les hôpitaux de l’Afrique subsaharienne ressemblent à l’enfer pour des femmes enceintes. On a parfois soit d’y laisser la vie, soit de voir ses bébés périr sous le mépris des sages-femmes et médecins. Après l’épisode de Monique Koumatekel qui a perdu la vie et ses jumeaux en se faisant le ventre devant un hôpital à Douala, c’est maintenant autour du Sénégal qu’un autre scandale éclate.
Mariama Magui Diémé, âgée de 30 ans, brise le silence suite à l’affaire Astou Sokhna, cette jeune femme enceinte de 9 mois, morte sur le lit de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga. Cette habitante du quartier Lyndiane à Ziguinchor (sud du Sénégal ), qui a perdu ses 4 bébés dont un mort-né, un à un le même jour, a décidé de partager le malheur qu’elle a vécu à l’hôpital régional de Ziguinchor, en 2020.
« Il y a quelques jours, j’étais sur internet. C’est là que j’ai lu l’histoire d’Astou Sokhna, morte dans des conditions dramatiques, à Louga, alors qu’elle allait accoucher. C’est à partir de ce moment-là que j’ai décidé de raconter mon histoire, pour ne pas dire l’enfer que j’ai vécu à la maternité du Centre hospitalier régional de Ziguinchor où j’ai vu périr mes quatre (4) bébés après un accouchement qui a été très pénible », a d’emblée déclaré la jeune femme de 30 ans, mariée à un homme de tenue sans profession.
Racontant son histoire tragique, elle a fait savoir que tout a commencer lorsqu’elle s’est rendue à une clinique privée le premier jour de sa visite. Le médecin lui a annoncé qu’elle était en état de grossesse et portait quatre (4) bébés.
« Trois mois après, j’ai commencé à sentir de vives douleurs. Je suis repartie chez le même médecin traitant. Malheureusement, je ne l’ai pas retrouvé sur place. Ne pouvant plus supporter les douleurs, j’ai été vite, depuis sa clinique, évacuée dans les services d’urgences de la maternité du Centre hospitalier régional de Ziguinchor », a-t-elle ajouté.
Constatant qu’elle était enceinte de quadruplés, les sages-femmes lui ont signifié, selon elle, de ne plus se rendre dans une clinique privée.
A en croire Mme Diagne, quelques jours après avoir fait un cerclage pour que les bébés puissent être bien soutenus, elle a commencé à sentir que de l’eau coulait entre ses deux jambes. A l’hôpital où elle s’était vite rendue, elle est tombée sur un médecin de la maternité qui lui a dit, que compte tenue de la gravité de son état de santé, elle ne devait plus rester à la maison, elle devait être hospitalisée pour avoir un suivi correct. « Malheureusement pour moi, les sages-femmes n’ont pas voulu écouter les conseils du médecin », a-t-elle déploré.
Avant d’ajouter : « la douleur était vive, aucune sage-femme n’est venue à mon secours. Je suis restée dehors le matin, de 09 heures jusqu’à 19 heures et sans assistance. Les deux sages-femmes qui étaient en garde étaient accrochées à leurs téléphones. Elles étaient à fond et avec aisance et sans aucun soucis, sur WhatsApp », a-t-elle martelé.
« Le jour de mon accouchement, ils m’ont transporté à la clinique privée pour une échographie. Il a été découvert que j’avais une poche qui était détruite. (..). De retour à l’hôpital, j’ai été transportée dans une chambre à la maternité. J’avais donné naissance à trois bébés vivants et un mort-né. Les trois autres sont partis un à un vers 19 heures. C’était sous les yeux impuissants de mon mari. Aucune autorité de l’hôpital ne s’est jamais présentée à moi pour me dire « masta ».