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LA RUSSIE SAISIT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L’ONU POUR CHASSER LA FRANCE AU MALI

Vladimir Poutine ne se cache plus pour son soutien à la junte militaire au Mali. La Russie a demandé une réunion informelle du Conseil de sécurité de l’ONU après la décision du Mali de rompre ses accords de défense avec la France, session qui devait se tenir mardi 3 mai selon des sources diplomatiques.

Le régime du colonel Assimi Goita  a annoncé lundi soir rompre les accords de défense avec la France et ses partenaires européens, nouvelle manifestation de la dégradation des relations entre Bamako et ses anciens alliés dans le combat contre les djihadistes.

Le gouvernement malien a annoncé rompre les accords de statut des forces (Status of Force Agreements, ou Sofa) fixant le cadre juridique de la présence au Mali des forces française Barkhane et européenne Takuba, ainsi que le traité de coopération en matière de défense, conclu en 2014 entre le Mali et la France.

Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, a invoqué «l’attitude unilatérale» de la France lorsqu’elle a suspendu en juin 2021 les opérations conjointes avec les forces maliennes, l’annonce en février -«encore sans aucune consultation de la partie malienne» – du retrait des forces Barkhane et Takuba, ainsi que les «multiples violations» de l’espace aérien par les appareils français malgré l’instauration d’une vaste zone d’interdiction aérienne au-dessus du territoire.

À l’origine, le retrait de l’opération militaire française Barkhane du Mali était prévu pour s’échelonner sur quatre à six mois. Depuis fin 2021-début 2022, la junte malienne s’est adjoint les services de la société paramilitaire privée russe Wagner, à l’occasion d’un rapprochement avec la Russie.

La demande de réunion du Conseil de sécurité par la Russie survient alors que cette instance doit décider en juin de renouveler ou non sa mission de Casques bleus au Mali (Minusma), forte de quelque 14.000 militaires et policiers. À l’ONU, le dossier lié à cette opération de paix est géré par la France.

Dans une lettre adressée fin avril à l’ONU, le Mali a dénoncé des «violations répétées et délibérées de l’espace aérien national par des aéronefs étrangers, notamment par les forces françaises, à des fins d’espionnage, d’intimidation et de subversion». La missive rappelle aussi que le gouvernement du Mali réclame depuis le 18 février le départ sans délai des forces françaises du territoire malien.

Paris n’a pas digéré la décision de Bamako de dénoncer les accords de défense bilatéraux signés depuis de nombreuses années. «Informée, le 2 mai, de la décision unilatérale des autorités de transition maliennes de dénoncer» ces accords, la France «considère cette décision injustifiée et conteste formellement toute violation du cadre juridique bilatéral qui serait imputable à la force Barkhane», souligne la porte-parole du Quai d’Orsay dans une déclaration écrite.

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