Non classé

KYLIAN MBAPPÉ RÉVÈLE LE  » LOBBYING  » DU REAL POUR LE BALLON D’OR

Pas de Lionel Messi sextuple Ballon d’Or France Football de la dernière édition, ni Neymar Jr dans la liste des 30 présélectionnés pour le Ballon d’Or. Un seul joueur du PSG, Kylian Mbappé qui s’est livré à un entretien à coeur ouvert avec le quotidien sportif français L’Equipe.

Qu’est-ce que le Ballon d’Or représente pour lui : « C’est très simple : c’est la preuve indiscutable que tu es le meilleur joueur du monde. Pendant longtemps, il n’y a pas eu trop de débat : c’était soit Leo, soit Cristiano. Ce n’était pas lassant parce qu’ils étaient légitimes et intouchables. Le Ballon d’Or, pour moi, c’est un vrai baromètre. Il n’y a qu’à voir le palmarès, il n’y a pas d’intrus ni d’escrocs. Ils ont tous laissé, chacun à leur façon, une trace dans l’histoire du foot. Ils peuvent être parfois discutables sur l’année de l’obtention, mais jamais sur leurs qualités intrinsèques. Ce ne sont que des légendes. »

Comment devenir « ballondorisable » ? « Il faut être un joueur total, complet. Qui ne se distingue pas seulement pour ses stats (en 2021-22, Mbappé s’est montré 75 fois décisif [buts + passes décisives], le meilleur total devant Lewandowski [68], Benzema [66], Nkunku [53], Kane et Salah [50]). On n’est pas forcément le meilleur joueur du monde parce qu’on marque 60 buts dans une saison. Ça aide, mais ce n’est pas assez. Il faut en plus, selon moi, prouver que l’on est en capacité de faire plein de choses, dans plein de situations différentes. »

À partir de quand s’est-il imaginé en remporter un ? « Très tôt. Quand tu es jeune, il ne faut pas limiter ses rêves. Petit, tu ne rêves pas «petit» ou de remporter la Coupe départementale. Moi, en tout cas, j’ai toujours rêvé très haut. Et, forcément, j’ai eu très vite envie d’un Ballon d’Or. Comme beaucoup de gamins, j’en suis sûr. Sauf qu’il n’y en a peut-être pas beaucoup qui osent l’avouer… (Il pouffe.) Mais moi, ça ne me gêne pas. »

À son âge, messin avait déjà 3 Ballons d’Or… « Ah ouais… Mais il était intouchable à ses débuts. Même Cristiano ne pouvait pas trop aller le chercher. Lui, il s’est mis à gagner des Ballons d’Or surtout après 27 ans (après son premier BO à 23 ans, le Portugais a obtenu son deuxième à 28, le troisième à 29, le quatrième à 31 et le cinquième à 32 ans). Ce qui me laisse de la marge. Peut-être que moi aussi ce sera pour plus tard, une fois ma carrière bien avancée. Je reste en tout cas persuadé que le plus dur, c’est de gagner le premier. »

Le critère « caractère décisif et impressionnant  » prime depuis cette année : « Ça me semble cohérent pour une récompense individuelle. Et, surtout, ça évite de pénaliser un joueur qui serait parfois un peu seul dans son équipe. Pour moi, le meilleur joueur du monde n’évolue pas obligatoirement dans la meilleure équipe, ou celle qui a remporté le plus de titres.Je reste convaincu que le meilleur joueur du monde n’est pas forcément celui dont l’équipe est allée au bout, notamment en Ligue des champions. À la limite, celui qui a une équipe un peu moins bonne a encore plus de mérite à réaliser des performances au sein d’un collectif moins avantageux. Le Ballon d’Or est un trophée individuel. Donc, il faut être cohérent et récompenser un joueur plutôt qu’une équipe. Pour la meilleure équipe de la saison, il existe un trophée : c’est la Ligue des champions. »

Le Real Madrid a déjà eu onze Ballons d’Or… « Oui, forcément. Le Real, c’est une machine à Ballons d’Or, il faut le reconnaître. Il y a un vrai savoir-faire. Mais le plus important reste le terrain. Ce n’est pas ton club qui va aller chercher ton Ballon d’Or, mais c’est d’abord toi. Et je reste convaincu que je pourrai le gagner un jour à Paris. »

Le lobbying joue un rôle important : « Oui, bien sûr. Surtout depuis huit-neuf ans. ça fait partie du puzzle. T’as la pièce de tes coéquipiers qui te soutiennent, celle de ton club, celle de ton coach. Elle compte celle-là, car si celui qui te voit tous les jours n’est pas convaincu que tu es le meilleur, ce sera difficile de convaincre le monde entier. Et tu as la pièce de la communication et du lobbying. Quand tu répètes, et fais répéter, chaque semaine « lui, c’est le meilleur joueur du monde, il doit gagner le Ballon d’Or cette année », à un moment ça finit par atteindre les votants. Même quand ils dorment, ils doivent entendre cette petite musique. Le Real sait très bien faire ça. Il arrive à te persuader presque tous les ans que son joueur est le candidat numéro 1. Et, même si tu n’y fais pas toujours attention au début, je suis sûr que quand le refrain se répète tous les jours, notamment à l’approche de la période des votes, ça peut avoir sa petite influence… »

Quel est son ton top 3 pour cette saison ? « Je dirais Benzema, moi et Mané. »

Benzema va-t-il le gagner cette année ? « Forcément. Il a 34 ans, vient de faire la saison de sa vie, gagne une nouvelle Ligue des champions en étant souvent décisif… À la place de Karim, si je ne gagne pas là, j’arrête pour toujours de penser au Ballon d’Or ! »

Articles Similaires