UN HÔTEL PARTICULIER DU FILS DE SASSOU NGUESSO SAISI EN FRANCE
Le scénario est le même : les dictateurs africains bradent les matières premières, s’endettement auprès du FMI, de la Banque mondiale et à travers le monde, pillent les caisses de l’Etat et s’en vont encore acheter des châteaux en occident en général et en France en particulier. Et puis, ces immeubles sont saisis.
Tout un hôtel particulier situé à Neuilly-sur-Seine et attribué à Denis Christel Sassou Nguesso, ministre et fils du président du Congo Brazzaville, vient d’être saisi dans une enquête sur des soupçons de «biens mal acquis» en France, a indiqué vendredi le parquet financier. «Un hôtel particulier acquis par M. Denis Christel Sassou Nguesso a été saisi dans ce dossier au mois de juin», a confirmé à l’AFP le parquet national financier (PNF) après une information de Mediapart. «Denis Christel Sassou Nguesso n’est pas mis en examen à ce jour», a précisé le PNF.
L’immeuble, acheté en 2009 pour 5,2 millions d’euros et rénové pour 5,4 millions d’euros, est «sans conteste» habité par Denis Christel Sassou Nguesso et sa famille, selon une ordonnance pénale datée du 20 juin, citée par Mediapart. L’un des détenteurs de la société civile immobilière (SCI), propriétaire de l’immeuble, est le chef du protocole et «l’un des paravents» du ministre congolais, a découvert l’Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), chargé des investigations, détaille Mediapart.
«Je suis scandalisé que la France, avec son passé de grande puissance esclavagiste et coloniale, vienne aujourd’hui chercher des responsabilités aux dirigeants africains», a réagi auprès de l’AFP l’avocat de M. Sassou Nguesso, Me Jean-Jacques Neuer.
Le nom de Denis Christel, dit «Kiki le pétrolier», est cité à plusieurs reprises dans ce dossier notamment pour son «train de vie hors norme», selon un document du PNF en 2019. «Le montant des avoirs saisis certes n’est que la face très modeste d’un océan de détournements, mais Denis Christel Sassou Nguesso en est un acteur de premier plan», a considéré Me William Bourdon, avocat de Transparency international partie civile.
«Face aux preuves accumulées, ses démentis sont pathétiques et insultants pour les juges et la France», a-t-il ajouté. Au moins cinq membres de la famille Nguesso sont poursuivis depuis 2017 dans ce dossier.
Une dizaine d’organisations de la société civile congolaise, pilotées par l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), avaient exigé le 17 août 2019 la levée de l’immunité parlementaire ainsi que l’ouverture d’une enquête parlementaire et judiciaire contre Denis Christel Sassou-Nguesso et Claudia Sassou-Nguesso, fils et filles du président congolais et tous deux députés.
Le 6 août de la même année , l’ONG aavait , dans un rapport rendu public mardi, accusé le fils cadet du président congolais, Denis Christel Sassou-Nguesso d’avoir détourné à son profit plus de 50 millions de dollars de fonds publics en 2014. Selon une autre enquête de Global Witness publiée en avril, sa sœur Claudia Sassou-Nguesso, aurait reçu près de 20 millions de dollars de fonds publics apparemment détournés et utilisés pour l’achat d’un appartement de luxe dans le Trump Hotel & Tower à New York.