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FRANÇOIS HOLLANDE :  » LA FRANCE DOIT RESTER AU BURKINA, NIGER, TCHAD… »

 » Les coups d’Etats au Mali et au Burkina Faso ont été utilisés par les Russes pour mettre la France dehors. C’est la Russie qui agit. On le voit bien au Burkina Faso, lorsqu’il y a eu les attaques de l’ambassade. « , a déclaré l’ancien président français François Hollande , auteur du livre “Bouleversements” (Editions Stock), invité de Mardi Politique sur FRANCE 24 et RFI.

Venu présenter  son nouveau livre paru il y a un mois, l’ancien président français François Hollande fait preuve d’une clairvoyance à posteriori sur la détérioration de l’image de l’ancienne puissance coloniale en Afrique. Il tacle quasiment tous les chefs d’Etat, qu’il a côtoyés. En revanche sur ses propres failles, il n’en fait pas écho. Il zappe ses propos sur le changement de Constitution au Congo.

Il fait une analyse  sur la présence française et européenne au Mali : « Faut-il se retirer des autres pays du Sahel ? Les Européens restés sur place sont tentés de le faire. Ce serait une erreur. La France doit poursuivre son action au Niger, au Burkina Faso et au Tchad. Elle doit le faire en plein accord avec les autorités de ces pays et en prévoyant son désengagement graduel.

Notre position n’est pas fondée sur la recherche d’intérêts économiques, ni sur la volonté d’exercer une domination ou de créer un lien de dépendance. Les Africains doivent décider de leur sort et notre pays a toujours une dette à leur égard, qu’il est loin d’avoir soldée.

Notre départ définitif et complet exposerait cette région à de graves dangers. Mais sans calendrier établi et sans objectifs clairement partagés, notre présence engendrerait les mêmes déboires qu’au Mali, où la France n’a plus aucune raison de prolonger une opération utile en son temps mais qui se heurte désormais à l’hostilité de la junte et aux doutes que celle-ci suscite dans l’opinion malienne, avec la complicité des agents russes, sur la nature de nos intentions. Il est néanmoins à craindre que ce pays bascule entièrement dans le chaos, ce qui déstabiliserait encore davantage toute la région. » (Page 94 )

« À bas la France ! », « Russie, Russie ! » Depuis le coup d’État de vendredi, de nombreux manifestants fustigent la présence française au Sahel et exigent une coopération militaire avec la Russie.

Alors que le Burkina Faso était depuis plusieurs années la base des forces spéciales françaises au Sahel, le camp de Kamboinsin, partagé avec l’armée burkinabée, a été l’un des principaux lieux de rassemblement des manifestants. Même si le ministère des armées reste muet, à ce stade, sur le sort de cette implantation capitale pour sa lutte contre le terrorisme au Sahel, cette alerte rend plus urgente la redéfinition par la France de sa présence militaire en Afrique.

L’ambassade de France a été saccagée par des manifestants anti-français.incendie s’est donc déclaré devant l’ambassade de France à Ouagadougou et un autre devant l’Institut français à Bobo-Dioulasso. D’autres manifestants ont également été vus arracher des barbelés pour tenter d’escalader le mur d’enceinte du bâtiment diplomatique.

A Paris, le Quai d’Orsay avait condamné « les violences contre notre ambassade avec la plus grande fermeté», ajoutant que ces attaques « sont le fait de manifestants hostiles, manipulés par une campagne de désinformation à notre encontre », avait  déclaré sa porte-parole Anne-Claire Legendre.

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