LA RUSSIE ACCUSE L’UKRAINE DE COMPLOT POUR UTILISER LES BOMBES NUCLÉAIRES
Les autorités prorusses de la région de Kherson ont appelé samedi les civils à quitter « immédiatement » la capitale régionale, face à l’avancée des forces de Kiev. « Tous les habitants civils de Kherson doivent immédiatement quitter la ville », a indiqué sur Telegram l’administration d’occupation, en évoquant une « situation tendue sur le front » et « un danger accru de bombardements massifs ».Des évacuations vers la rive gauche du fleuve Dniepr, qui borde Kherson, sont en cours depuis mercredi. Environ 25.000 personnes ont déjà été évacuées, a indiqué samedi un responsable de Kherson, Kirill Stremousov, à l’agence de presse russe Interfax.
Ce dimanche est marqué par des discussions diplomatiques tous azimuts pour le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. Il s’est entretenu ce dimanche 23 octobre au téléphone avec les ministres français, turc et britannique des Armées. Des échanges intenses pour prévenir d’un risque « d’escalade incontrôlée » du conflit.
Sergueï Choïgou s’est entretenu dimanche au téléphone avec le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, et ses homologues turc, Hulusi Akar, et britannique Ben Wallace pour discuter du conflit en Ukraine.
Lors de la conversation avec Sébastien Lecornu, le ministre russe a dénoncé la situation en Ukraine « qui a une tendance à une escalade incontrôlable », selon le communiqué de l’armée russe.
Il lui a a également fait part, comme à Hulusi Akar et à Ben. Wallace, de « ses préoccupations liées à d’éventuelles provocations de la part de l’Ukraine avec recours à une bombe sale », a ajouté la même source.
Le ministère français des Armées a confirmé pour sa part dans un communiqué qu’avait été évoquée la crainte russe d’une « frappe de bombe sale par les Ukrainiens sur leur territoire, pour en faire porter la responsabilité à la Russie ».
Sébastien Lecornu a rappelé que « la France (refusait) toute forme d’escalade, singulièrement nucléaire », soulignant aussi sa détermination « à contribuer à une résolution pacifique du conflit, aux côtés de ses alliés ».
Vendredi, Sergueï Choïgou s’était déjà entretenu au téléphone avec son homologue américain, Lloyd Austin, pour leur deuxième conversation depuis le début du conflit en Ukraine. La situation en Ukraine figurait parmi les sujets abordés, selon Moscou et Washington.
Ces discussions interviennent alors que la Russie fait face à une vaste contre-offensive ukrainienne et dénonce une « augmentation considérable » des tirs ukrainiens sur plusieurs régions russes frontalières.
Kiev a dénoncé les propos russes sur une éventuelle « bombe sale » que l’Ukraine envisagerait d’utiliser, par la voix de son ministre des Affaires étrangères. Des mensonges « absurdes et dangereux », condamne Dmytro Kuleba, qui rappelle que « l’ukraine est un membre engagé en TNP » et ne possède ni ne cherche à posséder de bombe sale. « Deuxièmement, les Russes accusent souvent les autres de ce qu’ils planifient eux-mêmes », laisse-t-il planer.