LES ÉTATS-UNIS DIALOGUENT EN CACHETTE AVEC LA RUSSIE
La Maison Blanche a assuré, lundi, que « le soutien des Etats-Unis à l’Ukraine sera[it] infaillible et inébranlable » quel que soit le résultat des élections américaines mardi, qui risquent de faire perdre au président Joe Biden sa majorité dans une, voire dans les deux chambres du Congrès. Parallèlement, les États-Unis continueraient à négocier secrètement avec l’administration Poutine.
D’après le Wall Street Journal , le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, aurait discuté secrètement ces derniers mois avec de proches collaborateurs du président russe Vladimir Poutine. Au menu de ces conversations confidentielles : la menace d’utilisation d’armes nucléaires et les risques d’élargissement de la guerre en Ukraine, mais pas de négociations visant à mettre un terme au conflit.
Selon nos confrères américains, Jake Sullivan aurait notamment été en contact avec Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, et Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité de Russie et proche confident du président russe. Des sources occidentales de haut rang ont indiqué au journal que les deux parties auraient notamment discuté des moyens de se prémunir contre le risque d’escalade nucléaire.
Les différentes sources citées par le Wall Street Journal n’ont en tout cas pas précisé la quantité d’échanges et leurs dates, ni spécifié si ces échanges avaient été productifs. Mais Jake Sullivan est réputé pour sa volonté de préserver la communication avec la Russie, contrairement à d’autres responsables américains, qui estiment que les discussions n’ont que peu de chances d’aboutir. Réagissant aux informations du Wall Street Journal, le conseiller américain a d’ailleurs déclaré qu’il était «dans l’intérêt» des États-Unis de maintenir le contact avec le Kremlin, lors d’un déplacement à New York, sans plus de précisions.
Le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price, doute que Moscou soit disposé à entamer un processus de paix. Il a estimé que, si c’était le cas, la Russie cesserait de frapper l’Ukraine et d’y tuer des civils. Le Kremlin « continue d’intensifier cette guerre, plutôt que d’offrir une sorte de signal réel indiquant qu’il est prêt ou ouvert aux négociations », a-t-il déclaré lundi soir.