OUATTARA DÉCLARE LA GUERRE À BEDIÉ
À l’Assemblée nationale du 16 juillet 2018, le chef d’État ivoirien avait pris tout le monde à contrepied en déclarant: « Le RHDP est né de la vision clairvoyante de chacun d’entre nous, bien plus importante que nos ambitions personnelles et les ambitions de nos partis. Cette alliance durera, elle vivra. Nous devons travailler main dans la main, le président Bédié et moi, pour transférer le pouvoir à une nouvelle génération en 2020 ». Un tonnerre de joie avait accompagné cette déclaration solennelle de mettre un terme aux rumeurs d’un nouveau mandat.
À l’Assemblée où étaient présents les membres du gouvernement dont les ministres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien président Henri Konan Bédié, le vice-président Daniel Kablan Duncan, les présidents des institutions comme le Conseil économique et social, le Sénat et l’Inspection générale, le président Ouattara a insisté sur sa volonté d’insuffler une cure de jouvence sur la scène politique afin de « transférer le pouvoir à une nouvelle génération 2020 ». Et c’est là un tacle glissé et une vraie déclaration de guerre contre son associé Henri Konan Bedié.
Ouattara n’entend donc pas respecter son engagement vis-à-vis de Konan Bedié pour prendre le relais après son départ. Il faut rappeler que Bedié et Ouattara, même s’ils montrent les dents en public et signent des alliances de circonstances, celà n’empêche qu’ils se détestent comme chien et chat, et se font des coups bas. À la mort du président Houphouët Boigny, Bedié , président de l’Assemblée nationale, prend le poste de successeur qui lui revient de droit comme président par intérim jusqu’à l’organisation de l’élection présidentielle, selon la loi fondamentale de la Côte d’Ivoire. Il invente le principe de l’ivoirité pour écarter Alassane Ouattara Premier ministre d’Houphouët, de la course présidentielle. Contraint à l’exil, Ouattara fomente un coup d’État contre Bedié en 1999 avec la complicité des militaires de l’ethnie Dioula. Mais les deux ennemis intimes se sont unis pour combattre Laurent Gbagbo. Et à présent, ils sont de nouveau à couteaux tirés.
Le président Alassane Ouattara, en profond désaccord avec son « aîné » Henri Konan Bédié sur l’affaire du parti unifié RHDP, lui aurait coupé le robinet financier, révèlent plusieurs sources . C’est une somme de 25 millions de FCFA par mois que faisait virer jusque-là le chef de l’État Ouattara à l’ancien président de la Côte d’Ivoire Konan Bedié. Par ailleurs, le régime en place serait entrain de préparer un redressement fiscal pour faire payer à Bedié tous les arriérés d’impôts sur ses biens immobiliers des huit dernières années. Il est entrain de perdre également tous les privilèges liés à son statut d’ancien chef d’État. Son épouse est également visée et privée de la plus moitié des indemnités d’épouse d’ancien chef d’État ce que son mari recevait, tout est coupé. La Première dame Dominique Ouattara a déjà rompu tout contact avec elle.
La descente aux enfers du couple Bedié ne fait que commencer et va s’accélérer avec de nombreux dossiers et cadavres gardés dans les placards. En disant non au parti unifié, Bedié a réveillé les rancunes de Ouattara qui a décidé de l’étrangler. Cependant, ce sont tous les vieux démons qui vont ressurgir des cimetières où les haches de la guerre avaient été enterrées. La Côte d’Ivoire risque de replonger dans la guerre.
