L’HÔTEL DE LA CAN 2019 S’EFFONDRE À GAROUA
Alors que le gouvernement camerounais a fixé la fin de mois de septembre 2018 comme délai de livraison de l’hôtel quatre étoiles et trois autres de haut standing devant abriter les délégations de la CAN 2019 à Garoua, le coffrage qui était préparé pour le coulage de la dalle de l’immeuble , a cédé au quartier Plateau et a fait plusieurs blessés graves . Pendant que Prime Primotac fait semblant de démentir, l’entreprise portugaise Mota Engil désignée pour la construction de cet hôtel de 70 chambres confirme cet incident et met en cause la pluie. 《Le coffrage prévu pour recevoir un segment de la dalle du premier étage de l’hôtel en chantier s’est affaissé peu avant le coulage du béton(…)Cet incident a malheureusement retardé de quelques jours le coulage du béton sur cette surface de 35m² située à l’aile gauche du bâtiment, entre deux poutres, à côté de la piscine extérieure du futur hôtel 4 étoiles de 70 chambres》, écrit Jorge N. Rocha, Contract Manager de Mota- Engil Africa, dans un communiqué presse.
Une très mauvaise nouvelle lorsqu’on sait qu’après son ultime mission d’inspection le 6 août sur divers sites, la CAF pourrait prendre la décision de retirer la CAN au Cameroun lors de son assemblée générale qui se tient en Égypte le 26 de ce mois de septembre.
Le communiqué, précise que la construction de l’hôtel quatre étoiles est encore au premier étage, ce qui veut dire qu’il connaît un énorme retard. Sans oublier que les quatre stades d’entraînements, les routes et les autres infrastructures énumérés dans le cahier des charges sont loin d’être terminés. Le 3 juillet 2018, les ouvriers de l’entreprise Prime Primotac engageaient un mouvement de grève pour revendiquer le paiement de quatre mois d’arriérés de salaires pour certains, et six mois pour d’autres. Par ailleurs, les sous-traitants réclamaient 3 milliards de francs CFA pour leurs factures en attente de règlement .
《Nous allons réaliser en 10 mois un travail qui, normalement, aurait dû être fait en 3 ans》, déclarait Hamadou Moussa, directeur de Prime Primotac, à la veille de la mission d’inspection de la CAF en début août 2018. Bousculés par les intempéries et le timing, les techniciens travaillent de jour comme de nuit, dans un saupoudrage hâtif frisant le bricolage foireux plein les yeux.
Le président de la CAF Ahmad Ahmad, les yeux rivés sur tout ce qui se passe au Cameroun, avait déjà déclaré après la mission d’inspection:《 Si vous me demandiez, le Cameroun serait le meilleur pays pour acceuillir la CAN à cause de son histoire du foot. Mais, il y a encore des questions quant à leur disponibilité à organiser un tournoi réussi (…) Il serait dangereux de prendre des risques en faisant jouer des joueurs africains, en particulier les professionnels qui exercent leur métier en Europe et sur d’autres continents》.
Le président Ahmadou Ahidjo n’avait pris que 11 mois pour construire les stades pour organiser la CAN en 1972. Le stade de Garoua d’une capacité de 30 000 places était devenu le premier du continent à se doter du gazon synthétique, bien avant la France. En 36 ans de pouvoir, et malgré les montants astronomiques versés au Cameroun par la FIFA pour la participation des Lions Indomptables à la coupe du monde, Paul Biya est incapable d’organiser une seule CAN. C’est en 2007 qu’on avait annoncé le début des travaux de construction du stade Omnisports Paul Biya. Mais la première pierre a été posée en 2009. 11 ans après, ce stade n’est toujours pas prêt. Il faut maintenant un miracle pour qu’il réalise en 2 mois ce qu’il n’a pas pu faire en 36 ans. Comme le déclarait Ahmad Ahmad:《 Il y a beaucoup de choses qui manquent encore, et il reste peu de temps》.
J. RÉMY NGONO