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FRANC CFA: UN PAPIER UTILISÉ PAR LA FRANCE POUR PILLER LES MATIÈRES PREMIÈRES DES AFRICAINS

Sur le plan constitutionnel, battre monnaie est un droit régalien qui relève de la compétence exclusive du peuple souverain. Dans toutes les constitutions nationales, les quinze pays membres de la zone franc affirment unanimement que seule la loi votée par le Parlement « détermine le régime d’émission de la monnaie». La monnaie n’est pas un sujet technique, mais politique,qui touche à la souveraineté et à l’indépendance des nations. Le franc CFA est anticonstitutionnel.

Le Franc CFA a été créé le 25 décembre 1945 par la France, selon l’article 3 du décret n° 45-0136 et publié au Journal Officiel français du 26 décembre 1945.
Ce décret a été signé par Charles de Gaulle en sa qualité de Président du Gouvernement Provisoire, le Ministre des finances Réné Pleven et par le ministre des colonies Jacques Soustelle. De Gaulle est donc le père du Franc CFA, Robert Julienne, premier Gouverneur de la BCEAO du 28 septembre 1962 à 1974.
Nulle part dans les constitutions des  pays africains  est écrit que le franc Cfa est leur monnaie.

Il existe en droit trois  critères classiques dont se servent les juristes pour definir un État. Il s’agit notamment de la population + le territoire +l’autorité politique. De nos jours, un État au sens stricto sensu, c’est à la fois ces trois conditions citées ,plus  l’armée et la souveraineté. Et qui dit souveraineté dit aussi souveraineté monétaire. Les pays de la zone franc n’ont pas une monnaie au sens juridique du terme, le CFA est une propriété française.

Les Banques Centrales africaines sont administrées chacune par un conseil d’administration Comprenant :
à la BEAC des Comores : 13 Administrateurs dont trois pour la République Française
à la B.C.C. : 8 administrateurs dont quatre Français, désignés pour un mandat de quatre ans renouvelable
à la BCEAO : 16 Administrateurs, soit deux par pays « participant à la gestion de la Banque». A ceux-ci s’ajoutent pour la représentation de la France « deux administrateurs désignés par le gouvernement français», qui
« participent au C.A. de la BCEAO, dans les mêmes conditions et avec les
mêmes attributions que les Administrateurs désignés par les Etats
Membres de l’Union ».

La France a le droit de véto statutaire.
Si un seul Français parmi les membres du Conseil d’administration refuse de voter une décision du conseil, alors la décision est rejetée. Je prends un exemple banal: si la population d’un pays est menacée par la famine ou l’inondation et que ce pays a un besoin de prêt auprès de la BCEAO de 10 milliards de CFA pour sauver sa population, même  si tous les pays africains acceptent de donner ce prêt et que la France refuse, alors ces ces Africains seront enterrés.

Les quatre principes de la zone franc sont d’inspiration nazie. Car le nazisme monétaire dont la France a été victime repose essentiellement sur la dévaluation de la monnaie du pays conquis, l’invention des monnaies coloniales, la libre transférabilité des capitaux des Etats colonisés vers les pays vainqueurs, et les comptes d’opérations.

La convertibilité du franc CFA « avec le franc français est illimitée». La convertibilité du franc CFA avec l’euro est illimitée. Mais détrompez-vous, c’est un piège! Cette conversion est à un seul sens. N’oubliez pas que c’est  la France seule qui a le droit de fabriquer le franc Cfa dans un petit village français.

Si les Africains donnent par exemple leur recette d’exportation d’uranium de 1.000 milliards de dollars à la France qui, en échange leur photocopie des papiers de monnaie coloniale appelée le Franc cfa.
Paris utilise ces 1.000 milliards de dollars américains pour importer beaucoup de produits de l’Amérique et du reste du Monde. Les pays africains de la zone franc travaillent donc pour enrichir inlassablement la France.

En réalité, la France applique aux Africains ce principe tiré du nazisme monétaire que décrit ci-après le Français  Sedillot quand son pays était sous occupation allemande : « Les Allemands… importaient des billets, imprimés par leurs soins, libellés en mark, et auxquels ils conféraient cours légal dans les territoires occupés…. Ils n’avaient que la peine de fabriquer ou de recevoir ce papier et de le remettre contre livraison de marchandises.

Mais le mark ainsi introduit en France n’était pas le mark qui circulait en Allemagne. Les billets ne provenaient pas de la Reichsbank qui fuyait les risques d’inflation et ne se souciait pas d’alimenter en papier les territoires envahis. Les seules coupures valables en France étaient émises par des caisses spéciales, dites Reichskreditkassen.

les billets ne proviennent pas de la Banque de France qui fuit les risques d’inflation et ne se soucie pas d’alimenter en papier les territoires envahis. Les seules coupures valables en Afrique sont émises par des caisses spéciales, dites institut d’émission des francs Cfa ou précisément l’imprimerie de la Banque de France située à Chamalières, près de Clermont-Ferrand (en Auvergne -France ) ».

Par ce principe de la libre convertibilité, les Africains donnent leurs devises à la France qui, en contrepartie, leur photocopie de la fausse monnaie coloniale qui est le franc CFA . Paris gagne ainsi gratuitement des devises fournies par les PAZF( Pays Africains de la Zone Franc) qui limitent en conséquence leur commerce avec les autres pays du monde.

Il n’y a pas de libre convertibilité entre les francs CFA émis par la BCEAO et la BEAC afin de rendre difficile le commerce afro-africain au profit de la France en particulier, et de l’Europe en général. Car la monnaie est l’élément des échanges commerciaux.

Or« Le transferts de fonds entre les Etats membres et la France sont libres »
Ce principe génère pour les PAZF des conséquences nuisibles à leur véritable développement.

Ce principe favorise la fuite des capitaux financiers indispensables à la reconstruction des pays africains. Les Banques Centrales africaines gaspillent leurs réserves de change dans le rachat de photocopies du CFA . Par exemple, « pour les six premiers mois de 1993, les rachats par la BCEAO des billets de son émission se sont élevés à 162,1 milliards contre 106 milliards un an plus tôt. »

La France applique actuellement aux Africains les cruautés financières que l’Allemagne nazie lui a infligées pendant l’occupation selon le mécanisme du clearing. Voici la définition du clearing :« Pour piller les biens de la France, l’Allemagne avait d’abord imaginé un tribut qui, sous prétexte de faire face aux frais d’entretien de son armée d’occupation, lui laissait un excédent considérable. Elle se créait ainsi des disponibilités qui lui permettaient de se procurer sans bourse délier tout ce qu’elle jugeait bon de s’approprier.Mais elle n’entendait pas en rester là.

Son intention était encore d’organiser sous des apparences commerciales l’exportation chez elle, à peu près gratuitement, de toutes les richesses françaises dont elle croirait avoir besoin. Pour réaliser ce dernier projet, elle imagina d’instituer un accord de compensation franco-allemand qui, à la vérité, n’aurait d’accord que le nom et mettrait la production française à sa merci… L’accord était passé entre, d’une part, le Reich allemand et d’autre part, la France occupée et la France non occupée.

Mais ce qui est articulièrement grave, c’est que les Allemands ne s’inquiètent nullement d’un déséquilibre éventuel du clearing. Le Ministre des Finances Pierre Carthala « En vertu d’un accord intervenu en 1940, la France finance des exportations faites à destination de l’Allemagne. Ça veut dire que chaque fois qu’une usine travaille pour le compte allemand, elle est créancière de l’État allemand auquel elle fait ces fournitures, mais en fait, c’est le Trésor français qui fait les avances nécessaires en francs français.

Nous supportons les charges des exportations industrielles ou commerciales faites à destination de l’Allemagne contre partie, nous avons un crédit en Allemagne en marks.

Ce crédit, nous ne pouvons en disposer que pour les payements à faire à l’Allemagne, donc des charges supplémentaires pour notre trésorerie.

Pour 1943, l’avance faite pour le clearing a pris des proportions inquiétantes. Alors que dans le courant des années précédentes, les sommes versées s’établissaient à deux ou trois milliards par mois, en septembre 1943, les avances ont atteint la somme de 7 milliards par mois. Les avances faites depuis octobre 1940 s’établissaient à la somme globale de 115 milliards ; vous pouvez compter pour 1943 que le Trésor Français supportera de ce fait une charge supplémentaire de 60 milliards »

Dès qu’elle a retrouvé la liberté, la France a été doublement inspirée par son ex-occupant allemand. Elle a d’abord créé en 1945 une monnaie militaire appelée le franc CFA qui lui a permis de s’attribuer ex-nihilo toutes les devises des PAZF au nom de l’alimentation prioritaire des comptes d’opérations ouverts dans son propre Trésor Public. Ensuite, la même France a fait signer en 1963 aux PAZF des accords néo coloniaux de coopération commerciale (accords de Yaoundé, de Lomé et de Cotonou … ).
NB: PAZF= pays Africains de la zone franc.

Grâce à ces accords léonins, la France a pu importer massivement les matières premières des PAZF sans dépenser une seule devise. En résumé si je prends l’exemple du Niger,  la France n’a jamais acheté un gramme d’uranium. Elle photocopie seulement des papiers qu’elle donne au Niger et récupère l’uranium du  gratuitement. Ou encore tout le cacao, le café de la Côte d’Ivoire et les matières premières de toute l’Afrique francophone  contre du papier.

Bamba Téré Kader.

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