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LES FONCTIONNAIRES CAMEROUNAIS SONT LES PLUS MISÉRABLES D’AFRIQUE

Un rapport de l’Institution de Brettons Woods dénonce la rémunération des agents de l’Etat au Cameroun.

Le salaire mensuel le plus élevé d’un agent de l’Etat au Cameroun est de 330 000 FCFA. Une rémunération qui convient au grade A2, qui est la catégorie la plus élevée de la fonction publique dans notre pays. Les fonctionnaires les moins bien payés touchent 44 000 FCFA/mois. Il s’agit là, des chiffres issus de la dernière grille des salaires, adoptée au Cameroun le 1er juillet 2014.

Ces salaires sont parmi les plus bas de l’Afrique subsaharienne. C’est le constat de la Banque Mondiale, dans un rapport publié en novembre 2018. L’institution de Brettons Woods note à titre de comparaison, que le salaire mensuel le plus élevé de la fonction publique en Zambie, est d’environ 2 446 824 FCFA et de 171 198 FCFA pour le moins élevé. Au Rwanda ces chiffres sont respectivement de 1 251 281 FCFA et 168 923 FCFA.

Pour compenser les bas salaires, note la Banque Mondiale, le gouvernement camerounais complète les rémunérations de la fonction publique par un grand nombre d’allocations et de primes, à l’instar des primes spécifiques et spéciales, des allocations techniques, des primes de performance, de pénibilité, de risque, etc. Le rapport mentionne par ailleurs que l’absence de normes en ce qui concerne leur attribution, rend la structure des salaires au Cameroun, extrêmement complexe.

Toujours selon la Banque mondiale, le gouvernement du Cameroun a aussi mis en place un système d’indemnités journalières pour compléter le salaire officiel des fonctionnaires qui participent à des comités, des commissions ou des réunions spéciales. Cette mesure a entraîné de larges distorsions dans le système de rémunération de la Fonction publique. Cette pratique, devenue au fil du temps une importante source de revenus pour certaines catégories de fonctionnaires, leur offre entre près de 52 000 FCFA et 208 000 FCFA par session, soit près de 70 à 100 % de leur salaire de base mensuel.

Cette pratique, relève l’institution, a donné lieu à une prolifération de comités et de réunions, à des retards dans les processus administratifs et les prises de décision, et a causé une congestion et un double-emploi des institutions publiques dont les mandats se chevauchent.

«Cette pratique a également aggravé les inégalités du système de rémunération du fait que toutes les catégories d’agents de la Fonction publique n’y ont pas accès», déplore la Banque Mondiale.

Source: actucameroun.com

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