MAURICE KAMTO ET TOUTE SON ÉQUIPE VIENNENT D’ARRIVER À LA PRISON PRINCIPALE À 5H 30
Contrairement aux annonces faites que Maurice Kamto se trouve à la prison centrale de Kondengui depuis hier soir à 22 heures, il vient plutôt d’arriver à la prison princincipale de Yaoundé ce matin à 5 h 30. Après la parodie marathon devant le juge militaire, le président du MRC et tous les militants , ont passé la nuit dans l’enceinte du Tribunal militaire. Très tôt à 5 heures du matin, avant que les populations ne vaquent à leurs occupations, ils ont été rapidement été enchaînés , pour être déférés à la prison principale de Yaoundé, et non à la prisoncentrale de Kondengui . Nuance.
Rebaptisée prison princincipale, les anciens de la BM où on torturait souvent les hommes politiques depuis l’époque coloniale , ont été transformés en centre de détention, la prison centrale de Kondengui où se trouvent déjà plusieurs hommes politiques n’ayant plus de places pour acceuillir Maurice Kamto, Albert Ndzongang, Penda Ekoka et plus de 180 cadres, militants et sympathisants du MRC qui les accompagnent dans cette mésaventure .
Pour résumer donc, tous les 204 militants du MRC arrêtés dans les régions de l’Ouest et du Littoral et déportés à Yaoundé, se trouvent en prison dans la région du Centre, comme à l’époque d’Hitler.
Les éléments de la police judiciaire sont arrivés hier dans les locaux du GSO où Maurice Kamto et ses lieutenants étaient détenus. Face au refus de Maurice Kamto et les 100 militants du MRC refusant de signer les documents en l’absence de leurs avocats, les éléments de la PJ sont retournés. Mais la présidence de la république a mis la pression, demandant de les y extraire de force, intimant l’ordre au Tribunal militaire de ne pas perdre le temps et de boucler immédiatement le dossier, si Kamto ne fait pas profil bas en plaidant coupable et en présentant des excuses publiques au chef d’État Paul Biya. À vos ordres chef! Maurice Kamto, Albert Ndzongang et Penda Ekoka ont été sortis précipitamment de leurs cellules et ont été manu militari conduits au Tribunal militaire.
C’est aux environs 21 de heures que le président du MRC Maurice Kamto a été conduit devant le juge d’instruction, un colonel de l’armée camerounaise. C’est avec un ton martial digne des sentences prononcées contre les militaires putschistes que le juge Colonel a relu l’acte d’accusation contre Maurice Kamto. Il a cité entre autres l’article 10 du code militaire, les articles 10, 74, 97, 102, 116, 152, 153, 157, 187, 231, 232, 234 316 et l’article 8 de la loi n ° 1990/055 du 18/12/1990 relative aux manifestations et réunions publiques.
À la manière des juges nazis de l’époque d’Hitler, la seule question saugrenue que le juge militaire a eu à poser à l’avocat internationale Maurice Kamto, était la suivante: 《Êtes-vous coupable ou non coupable?》. Évidemment , le professeur de droit Maurice Kamto qui peut dispenser des cours de droit à ce militaire, était : 《Je ne suis pas coupable》.
Un instant de panique, puisque le juge avait cru que face aux intimidations, Maurice Kamto allait se mettre à genoux pour implorer le pardon et la magnanimité de Paul Biya. Défi pour défi, le juge militaire a annoncé qu’il écrouera Maurice Kamto à la prison centrale principale de Yaoundé ce mercredi matin. Et c’est ce qui vient d’être fait.
Chaque prévenu a un chapelet d’au moins 18 chefs d’accusation allant de 《l’hostilité à la patrie》jusqu’à la《 destruction des ambassades à l’étranger 》. Pour l’instant, le dossier de Maurice Kamto est complètement vide. L’enquête préliminaire pourrait être ouverte dans une ou deux semaines. Selon les sources de la présidence de la république, c’est le ministre Atanga Nji qui a envoyé un rapport à Paul Biya expliquant que l’emprisonnement de Maurice Kamto devrait permettre de casser sa carrière politique pour salir son casier judiciaire et l’empêcher de postuler encore à la magistrature suprême.
La stratégie du régime est que, les militants du MRC, privés de leur leader et les cadres charismatiques, vont être démobilisés. Ils n’auront plus le courage de sortir pour manifester, de peur d’être emprisonnés. La menace Kamto est neutralisée sur à l’intérieur du territoire.
Par ailleurs, le gouvernement tyrannique de Yaoundé a déjà actionné ses éléments de la DGRE pour infiltrer et les manifestations dans la diaspora. Ainsi, les agents des services secrets ont déjà été mis en mission aux États-Unis et en Europe, pour infiltrer la Brigade Anti-Sardinards, et si possible, droguer ou empoisonner les activistes et journalistes.
Comme Titus Edzoa arrêté et emprisonné en 1997 ou Ayissi Mvodo empoisonné pour avoir tenté de conquérir le pouvoir par les urnes , Paul Biya reste impitoyable et n’hésite pas à éliminer politiquement et physiquement tous ses adversaires.
J.RÉMY NGONO