ALI BOUTEFLIKA BONGO VEUT MOURIR AU POUVOIR
Sous la pression de 44 partis de l’opposition qui avaient exigé une transition de deux ans et demi et l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle , Ali Bongo, tel un zombie ressuscité par un pasteur, était sorti de son sarcophage, pour apparaître sur les écrans de télévision le 31 décembre 2018. Les stigmates de la maladie étaient bien visibles. Son regard n’était pas précis avec oeil en cloche, son bras paralysé, sa voix pâteuse. Pour cette première adresse à son peuple, Ali Bongo avait évoqué son état de santé.
« Il est vrai que j’ai traversé une période difficile, comme cela arrive parfois dans la vie, a déclaré le président gabonais. Cette épreuve je l’ai surmontée grâce à Dieu, aux personnes qui m’ont entouré, ma famille en particulier, mais aussi grâce à vos témoignages de soutien. Aujourd’hui, comme vous pouvez le constater, je vais mieux et me prépare à vous retrouver très vite ».
Après la rencontre des 10 avec les diplomates de l’Union Européenne pour revendiquer la vacance du pouvoir, voilà la statue télécommandée d’Ali Bongo qui ressurgit. Actionné par des marionnettistes, ce robot aux gestes automatiques semble encore être en vie grâce à une pile. A-t-il les capacités physiques et intellectuelles à diriger un pays? Franchement non, puisqu’il n’a même pas réussi à faire un discours après une telle longue absence.
Cet homme affaibli, incapable de faire trois pas sans tituber avec sa canne électrique , incapable d’aller saluer ses ministres parqués comme un troupeau d’animaux sauvages dans un cirque, ne pouvant faire son bain de foule qu’en voiture, est tout simplement hors service.
Soutenu par Sylvia Bongo et un garde du corps, Ali Bongo qu’on annonçait « complètement rétabli », est plutôt handicapé. Le meilleur service que son entourage aurait pu lui rendre était de le laisser se reposer et poursuivre sa rééducation. Mais la vacance de pouvoir devant être décrétée, ceux qui profitent de cette situation ont vite fait de le transporter au Gabon pour aller se livrer à un jeu théâtral dangereux. Avec la pression de l’opposition et des populations, un deuxième AVC serait fatal à ce Bouteflika du Gabon.
« Nous n’avons jamais demandé une preuve de vie. Nous avons demandé la constatation de la vacance du pouvoir. Nous avons affirmé qu’Ali Bongo n’est plus en capacité d’assumer les charges inhérentes à la fonction de président de la République.
Les images de son arrivée renforcent notre conviction. Chacun a pu constater qu’il ne s’est pas exprimé. Or, après une si longue absence, sa prise de parole est fortement attendue. Le peuple gabonais est en droit d’exiger des clarifications. Ce mutisme entretenu pose la question de ses réelles capacités cognitives.
Ceux qui ont décidé du retour d’Ali Bongo voulaient éteindre la projection du 31 mars. Mal leur en a pris parce que, à l’évidence, Ali Bongo est sérieusement diminué. Il n’est donc plus le maître du jeu institutionnel.
En conséquence, nous réitérons notre demande de constatation de la vacance du pouvoir. Parce que nous sommes légalistes et républicains, nous saisirons les instances compétentes pour exiger une expertise médicale. Dès lundi, nous déposerons une demande en référé devant le président du tribunal. Nous saisirons aussi la Cour constitutionnelle pour exiger la mise en œuvre de l’article 92 de sa loi organique. » , écrit le collectif « AGISSONS ! » dans un communiqué publié le 23 mars 2019.
La pièce du » malade imaginaire » de Molière qui se joue actuellement avec le vrai malade ou le sosie de Bongo, n’est qu’au deuxième acte, et risque connaître une fin dramatique.
J. RÉMY NGONO