CHASSÉ DE TOUTES LES UNIVERSITÉS DU CAMEROUN, IL DEVIENT COMMANDANT
Jean Marcel Signing, autrefois radié à vie des universités camerounaises, est devenu commandant dans une base aérienne aux USA. Et il n’est pas le seul.
En 1991 et 1992, les mouvements estudiantins déclenchent une répression intense des forces de l’ordre présentes dans le campus, même les jours d’examen. Les mouvements se poursuivent en 1993 et en 1996 notamment face à l’instauration des droits universitaires puis des frais supplémentaires. Les étudiants qui, à l’époque du président Ahmadou Ahidjo bénéficiaient des bourses et des repas dans le restaurant universitaire, se retrouvent condamnés à la galère par son successeur Paul Biya qui, lui, avait bénéficié d’une bourse de l’Etat camerounais pour aller poursuivre ses études en France.
Les confrontations commencent entre les étudiants et les forces de l’ordre lourdement armées se soldent souvent par des violences, des morts, dont un étudiant calciné dans sa chambre. Le ministre de l’Enseignement supérieur prend des mesures radicales en radiant une trentaine d’étudiants . Le Délégué général à la Sûreté nationale Jean Fochivé les traque et oblige le départ des leaders étudiants en dehors du Cameroun. Les autorités les auraient contraints à l’exil, moyennant des sommes d’argent.
Il en sera de même des leaders de l’ADDEC, un syndicat d’étudiants dirigé par Mouaffo Djontou qui n’avait pour seule arme que la Bible et la grève de la faim . Dans les années 2003-2005, le régime va tantôt les tabasser ou arrêter des dizaines . Contraints à l’exil, ils sont allés poursuivre leurs études et sont aujourd’hui enseignants universitaires, directeurs, etc. Et c’est le Cameroun qui perd ses cerveaux.
Certains anciens leaders ayant trouvé refuge au Burkina avant de s’envoler aux États-Unis, sont aujourd’hui des grands cadres de l’administration, des officiers de l’armée americaine ou des membres de groupes politiques exprimant, de l’extérieur, une opposition au régime camerounais.
