MEBE NGO’O BOIT DU CHAMPAGNE ET ORGANISE L’ASSASSINAT DES MILITANTS DU MRC EN PRISON
Les militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) ont refusé de se présenter au tribunal de grande instance du Mfoundi pour leurs procès en Habeas corpus ce jeudi. « On était en réunion avec eux mercredi et ils ont décidé qu’ils ne comparaitraient pas aujourd’hui parce que leurs camarades sont portés disparus et on est sans nouvelles d’eux « , explique maître Simh.
À l’origine du transfert d’une vingtaine de militants du MRC, le refus du régisseur de la prison centrale de Yaoundé de les laisser arborer les maillots de la CAN 2019 avortée. Une altercation s’en est suivie. Les éléments du Groupement spécial d’opérations (GSO) accompagnés des gendarmes, sont allés les extraire de la prison le 23 avril dernier pour aller les déshabiller et torturer dans leurs geôles . Et jusqu’à ce jour leurs familles et avocats restent sans nouvelles d’eux.
Nulle part au monde on a assisté à un tel vaudeville de transgression des règles de la loi: des détenus placés sous mandat de dépôt par le procureur de la république, ensuite soustraits par la police et la gendarmerie de la prison, pour repartir en cellule! Pataquès qui donne raison au Parlement européen qui qualifie le Cameroun de république bananière de non droit.
Hier mercredi 24 avril, Okala Ebode, trésorier national adjoint du MRC, lançait une alerte que Michael Nyayo jeune militant du parti de Maurice Kamto, avait été poignardé dans son sommeil, et se trouvait entre la vie et la mort , à l’infirmerie de la prison . Okala Ebode a ajouté qu’en dehors de Michael Nyayo, plusieurs autres détenus du MRC sont en danger de mort.
Plusieurs militants et sympathisants du MRC arrêtés pour avoir participé à la marche blanche organisée par leur parti le 26 janvier 2019, subissent des pressions et des menaces au sein même de la prison . La cohabitation entre ces détenus politiques et l’administration de est souvent très tendue au point où on accuse souvent le régisseur d’utiliser d’autres prisonniers comme bras armé pour régler ses comptes aux détenus du MRC.
Mais après recoupement, le régisseur rejette la responsabilité sur les manoeuvres d’Edgar Alain Mebe Ngo’o. L’affreux ex ministre de la Défense, débarqué en prison, a créé son propre ministère d’autodéfense composé de grands truands , sous la direction du colonel porteur de mallettes de milliards, Mboutou.
Unaniment honni par le régime, Edgar Alain Mebe Ngo’o s’est donné une nouvelle mission d’aller se racheter en prison en menant la vie dure aux militants du MRC afin de bénéficier d’une grâce présidentielle. Plus que jamais, l’ancien Délégué général à la Sûreté Nationale et ministre de la Défense, est convaincu qu’après sa mission en prison comme naguère Issa Tchiroma et Niat Njifenji, il bénéficiera d’une absolution et une royale promotion de la part de Paul Biya, pour avoir détruit les forces vives du MRC en prison.
Il en est de même pour tous les autres gros poissons du régime qui, loin de se rebeller contre leur ancien patron, font plutôt la promotion du RDPC et de Paul Biya pour le simple motif que leurs biens immobiliers et leurs comptes bancaires n’ont jamais été saisis. La preuve, le ministre Edzoa Titus accusé de détournements de fonds publics, est retourné se coucher dans sa somptueuse résidence qui n’a jamais été saisie.
Où sont les biens et l’argent saisis des ministres Antangana Mebara, Antangana Kouna, Polycarpe Abah Abah et Mebe Ngo’o ? On s’offense des milliards détournés, mais l’indignation devrait plutôt être que derrière ces arrestations spectaculaires, il n’y a qu’une manipulation de l’opinion cousue de fil blanc.
Alors que les autres détenus croupissent comme du bétail dans des cellules surpeuplées et que les prisonniers politiques comme Maurice Kamto, Albert Ndzongang, Penda Ekoka, Valsero, Paul Éric Kingue, Fogué, sont entassés à 8 dans une cellule de 12 m2, les anciens ministres voleurs de milliards, vivent dans des cellules individuelles bien meublées, reçoivent, dorment avec leurs femmes et autres bureaux, distribuent des grossesses, organisent des anniversaires, continuent leurs travaux de construction de palaces. Lors de la fête de Pâques dimanche dernier , ils ont fait entrer des caisses de champagne pour leur réveillon avec leurs familles et invités .
Dans aucun autre pays au monde, il n’est concevable d’envoyer les pilleurs se reposer et festoyer en prison sans récupérer les fonds détournés. Mebe Ngo’o et les autres continuent à dire en prison : » Il faut empêcher l’opposition de prendre le pouvoir, sinon, nous allons perdre nos biens. Notre argent est en sécurité sous Paul Biya « .
J. RÉMY NGONO