PATRICE TALON REJOINT LE CAMP DES DICTATEURS AFRICAINS

Au Bénin, les élections législatives ont eu lieu ce dimanche 28 avril. À part deux partis satellites accrochés aux tentacules du pouvoir, aucune formation de l’opposition n’a participé à cette parodie pour choisir 83 députés à la solde d’un seul homme : Patrice Talon.

Alors que l’Union Européenne devait superviser le scrutin, Bruxelles a finalement décidé de ne plus envoyer ses scrutateurs à cause de la situation politique au Bénin , après l’exclusion de l’opposition de ce scrutin monopartique. Les 27 pays de l’Union Européenne ne veulent pas se prêter « à ce jeu » et a décidé de suspendre sa délégation d’observateurs.

C’est la première fois qu’on assiste aux élections non inclusives au Bénin depuis 1990, année de la conférence nationale du Bénin . Une conférence qui a consacré l’entrée du Bénin dans l’ère du renouveau démocratique.

Patrice Talon dont on saluait l’arrivée, la simplicité et le refus du culte de la personnalité, est entré peu à peu dans le costume d’un dictatateur africain où l’opposition et les médias sont muselés.

Dans la soirée du samedi 27 avril,  les réseaux sociaux tels Facebook et Twitter et les services de messagerie comme WhatsApp connaissaient des dysfonctionnements, ou étaient complètement inaccessibles, sans l’aide d’un service de VPN. Pour François Patuel, chercheur pour Amnesty International basé à Dakar, c’est une  » violation flagrante du droit à la liberté d’expression un jour d’élection « .

À force de côtoyer les dictateurs purs et durs comme Faure Ggnassingbe, Dénis Sassou Nguesso, Alpha Condé qui font la résistance à la démocratie, Patrice Talon a fini par devenir un dictateur en miniature. Même les manifestations sont déjà interdite. La prochaine étape consistera à tirer sur les civils et confisquer définitivement le pouvoir, lui qui chantonnait qu’il venait seulement faire une petite pige avant de s’en aller . Avec Talon, la démocratie est tombée sous ses talons.

J. RÉMY NGONO