AHMAD AHMAD TOUJOURS TREMPÉ DANS LA BOUE DE LA CORRUPTION
Le 27 mai 2015, à la demande de la justice américaine, plusieurs hauts responsables de la FIFA sont arrêtés à Zurich. Ils sont accusés d’être impliqués dans différentes affaires de corruption et de blanchiment d’argent remontant aux vingt dernières années. Deux jours plus tard, malgré le scandale, Sepp Blatter est réélu pour un cinquième mandat de quatre ans à la tête de la FIFA. Le Suisse craque suite aux nombreuses accusations qui touchent la FIFA, en particulier l’attribution controversée des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar. Il démissionne le 2 juin 2015 suite à un revirement de situation.
Le 26 février 2016, l’Italo-Suisse Gianni Infantino est élu à la tête de la FIFA avec comme pour objectif de « restaurer l’image » de l’institution. Il promet d’appliquer « la bonne gouvernance et la transparence ». La vague de bonne volonté de la FIFA se propage à ses institutions affiliées et notamment la CAF, la confédération la plus importante de la FIFA avec ses 55 associations membres. Elle connait un règne sans partage d’Issa Hayatou qui pendant 29 ans a accumulé les soupçons de corruption et d’abus de pouvoir sans jamais être inquiété. C’est un petit Poucet, président de la Fédération Malgache de Football, Ahmad Ahmad, censé incarner le renouveau du football africain, qui à la surprise générale devient président de la CAF le 16 mars 2017.
La chute du Camerounais tient entre autre à l’activisme discret manifesté par Gianni Infantino, avec lequel Hayatou, soutien de Sheikh Salman bin Ebrahim Al Khalifa, entretient des relations tendues et qui fait tâche pour le nouveau président de la FIFA. Infantino était en effet présent à Addis Abeba pour assister au vote.
Ahmad Ahmad ou Ahmad Darw, avait fait campagne sur le besoin de changement de la CAF, promettant « une transparence dans la gestion » et la fin des « pratiques obsolètes ». Pourtant, l’homme ne peut se targuer d’une réputation sans failles. Le nom de M. Ahmad a ainsi été cité par le Sunday Times dans l’affaire de corruption qui a entouré l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Selon le journal britannique, il aurait perçu 30.000 à 100.000 dollars en échange de son vote pour le Qatar, ce que l’intéressé dément formellement.
Le comité d’éthique de la FIFA estime qu’Ahmad est sous enquête préliminaire pour ses liens avec Bin Hammam. Des documents et des courriels montrent qu’il a été payé 10 000 USD par Bin Hammam en 2008 pour un voyage à Kuala Lumpur, puis il a approché le Qatari en 2010 pour obtenir des fonds pour soutenir ses propres élections à Madagascar.
Quand un ancien bras droit de Bin Hammam, M. Chirakal banni depuis de la FIFA, demande à M. Ahmad, le président de la fédération malgache, comment il peut lui envoyer l’argent promis, Ahmad lui répond : « Soit vous m’envoyez l’argent par virement bancaire, soit vous me le remettrez lors de mon passage à Paris ».
Interpellé jeudi matin vers 8h30 à l’hôtel de Berri, à Paris, pour être entendu par les services de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), Ahmad Darw doit répondre de soupçon de corruption au profit de la société française Tactical Steel. Il a rompu unilatéralement le contrat liant la CAF à l’équipementier Allemand Puma.
Une signature de contrat qui, selon l’ex-secrétaire général de l’instance continentale, l’égyptien Amr Fahmy, limogé par Ahmad, aurait été favorisée par la proximité entre Ahmad Ahmad et un des dirigeants de l’entreprise française, et dont le surcoût atteindrait 830 000 dollars. « Toutes les décisions ont été prises de manière collégiale » et « transparente », s’était défendu mi-avril le patron du foot africain.
Relâché par l’OCLCIFF sans charges retenues contre lui, Ahmad traine un ensemble d’affaires qu’on tentera de vous exposer dans une série d’articles en commençant par revenir demain sur l’affaire PUMA / Tactical Steel.
Source : Tunisie-foot