À QUOI ÇA SERT D’ALLER VOTER OU D’ÊTRE CANDIDAT AUX ÉLECTIONS AU CAMEROUN ?

Par Michel Biem Tong, journaliste web en exil

Chers amis de l’opposition camerounaise, ne vous faites pas complices du régime totalitaire de Paul Biya que vous êtes censés combattre. Ce régime qui massacre, vole, torture, réprime et terrorise le peuple camerounais sur la base de ses lois scélérates. Car lorsqu’on n’a pas appris de l’homme Biya (au pouvoir depuis bientôt 38 ans), lorsqu’on feint d’ignorer que les mêmes méthodes ne peuvent produire des résultats différents en 30 ans de démocratie, lorsqu’on se contente d’aller jouer les figurants à l’Assemblée Nationale ou dans un conseil municipal à 95% aux couleurs du RDPC (le parti de Paul Biya), c’est qu’on ne comprendra jamais rien et qu’on aide plutôt le pouvoir dictatorial de Biya à s’enraciner.

A quoi ça sert d’être candidat aux législatives du 9 février prochain, alors qu’on est certain de ne peser d’aucun poids à l’Assemblée Nationale au moment de l’adoption des projets de loi concoctées par le régime de Yaoundé ? A quoi ça sert d’aller aux municipales du 9 février prochain quand on sait pertinemment que même si on réussit à rafler une mairie, le préfet ou le sous-préfet du coin (nommé par le pouvoir de Yaoundé) va continuer à empiéter sur sa gestion ?

Ceux qui brandissent fièrement leurs cartes d’électeurs en disant qu’ils iront voter, à quoi serviront leurs voix si Elections Cameroon (appelons-le Club Essousse-Enow) et le Conseil constitutionnel (appelons-le Club Atangana Clément), succursales du RDPC, détournent leurs voix pour les offrir au régime Biya ? A quoi ça sert s’ils continuent à crier, pleurer et gémir de misère sous cette pègre dirigeante qui les a privé de tout ?

Que tous ceux qui, électeurs comme candidats de l’opposition, participeront à ce spectacle électoral insipide sachent qu’ils œuvrent contre le peuple combattant du Cameroun qui rêvent d’un changement par une contestation populaire, seul moyen de déboulonner le système françafricain de Paul Biya.

Ceux qui donnent une caution morale à cette autre mascarade électorale sont complices du maintien du peuple combattant du Cameroun dans les chaînes de la servitude du clan Biya qui dure depuis bientôt 40 ans. Qu’ils y pensent au moment de cette course vers un poste juteux à l’Assemblée Nationale ou à une mairie.