ACHETÉE À 7 ANS COMME UNE JUMENT, ELLE DEVIENT PREMIÈRE ÉCRIVAINE NOIRE AUX ÉTATS-UNIS
« Elle s’appelait Phillis, parce que c’était le nom du bateau qui l’avait amenée et Wheatley, qui était le nom du marchand qui l’avait achetée. Elle est née au Sénégal vers 1753. Philis Wheatley, a été la première écrivain(e) sénégalaise à publier un livre aux États-Unis.
A Boston, les négriers la mettent en vente :
« Elle a sept ans! elle sera une bonne jument ! »
Elle a été sentie, nue, par de nombreuses mains.
A treize ans, elle écrivait déjà des poèmes dans une langue qui n’est pas la sienne. Personne ne croyait qu’elle en était l’auteur. A l’âge de vingt ans, Phillis a été interrogée par un tribunal de dix-huit hommes éclairés en robes et perruques.
Pour prouver qu’elle était bien que c’étaient ses oeuvres, elle devait réciter des textes de Virgile, Milton et quelques passages de la bible et elle devait aussi jurer que les poèmes qu’elle a écrits, n’étaient pas plagiés.D’une chaise, elle a fait son long examen, jusqu’à ce que le tribunal l’accepte : c’était une femme, elle était noire, elle était esclave et elle était poète. Philis Wheatley, a été la première écrivain(e) afro-américain(e) à publier un livre aux États-Unis.
En 1773, à l’âge de 20 ans, Phillis Wheatley accompagne Nathaniel à Londres. De santé fragile depuis l’enfance, elle fait le voyage pour recevoir un traitement médical, mais également parce que Susanna estime que ses chances de publier son œuvre sont plus élevées en Angleterre. Elle y obtient des audiences avec des membres de la haute société, dont plusieurs lui accordent leur soutien. Son recueil de poèmes Poems on Various Subjects, Religious and Moral, rassemblant 28 poèmes sur des sujets variés, est publié et fait d’elle la première noire américaine à publier un livre. Phillis retourne en Amérique avant d’avoir pu rencontrer le roi Georges III, mais continue de correspondre avec plusieurs membres de la haute société, certains en faveur de l’abolition de l’esclavage.
En 1775, la poétesse envoie à George Washington un poème qu’elle a écrit en son honneur. L’année suivante, il l’invite à la rencontrer pour la remercier personnellement de son œuvre.
En 1778, John Wheatley meurt et son testament libère Phillis. Trois mois plus tard, la poétesse épouse John Peters, un marchand affranchi. Pauvres l’un comme l’autre, ils vivent dans des conditions difficiles et doivent notamment subir la perte de deux bébés. Phillis écrit encore, mais sa situation financière l’empêche de faire publier ses œuvres.
En 1784, John est emprisonné à cause de dettes et Phillis se retrouve seule, avec un jeune enfant malade à charge. Elle se fait embaucher comme domestique pour subvenir à ses besoins, mais ses conditions de vie difficiles et sa santé fragile ont raison d’elle. Phillis Wheatley meurt le 5 décembre 1784 à l’âge de 31 ans. Son jeune fils ne lui survit que de quelques heures.