ACHILLE ÉMANA CRACHE LES VÉRITÉS SUR LES LIONS INDOMPTABLES DU CAMEROUN

Libre après avoir récemment résilié son contrat avec San Sebastian de los Reyes (D3 espagnole), où il  a disputé 12 matchs et inscrit 1 but, le milieu de terrain Achille Émana, à bientôt 38 ans, aurait aimé qu’on fasse appel à lui pour donner un coup de main à son ancien club Toulouse, actuellement dernier de Ligue 1 en France.

«J’aurais bien voulu que (le président) Sadran me dise: ‘Reviens’. Cela aurait été un plaisir pour moi. Même si ce n’est pas pour jouer 90 minutes, mais au moins je sais que sur le terrain, j’aurais tapé du poing sur la table.», a déclaré  Un Emana particulièrement remonté sur la chaîne RMC.

L’ancien international camerounais a aussi étalé les dysfonctionnements des Lions Indomptables du Cameroun qui ont conduit à la débâcle lors du Mondial 2010 en Afrique du Sud, avec l’incorporation de nouveaux joueurs qui n’avaient jamais porté le maillot de la sélection nationale.

« En 2010, Paul Le Guen prend l’équipe. Lui, il me connaissait depuis la France. Il prend l’équipe et la change complètement. Moi qui ne jouais plus, je redeviens titulaire. On a gagné les matchs jusqu’à ce qu’on se qualifie pour la Coupe du monde. On va au Portugal en stage. Après, le moment venu pour aller au Mondial, on vient, on te dit que [Joël] Matip est Camerounais. Il sort d’où ? », a révélé l’ancien  numéro 10 des Lions Indomptables.

« On était derniers de la poule, on a tout fait pour gagner des matchs et se qualifier pour le Mondial. Une fois qualifié, c’est nous qui sommes sur le banc et c’est une autre équipe qui joue le premier match (…) J’ai fait toute une année au cours de laquelle je me suis défoncé.

Je me souviens de mon premier match après l’arrivée de Paul Le Guen ; je venais de perdre mon père. Je suis parti au deuil de mon père et le lendemain, on voyageait pour affronter le Gabon. Et le but que je marque contre le Gabon, c’était pour mon père. Et puis, quand on arrive au Mondial, il n’y a plus d’explications.

A un moment donné je n’ai pas compris pourquoi du jour au lendemain, nous qui étions titulaires lors des qualifications, on se retrouve sur le banc de touche à la phase finale du Mondial », poursuit-il.

« Moi je joue, je marque, je fais tout pour qu’on se qualifie et maintenant que le Mondial arrive on me dit qu’il y a Choupo-Moting, son père est Camerounais. Ok, respect ! Mais il faut comprendre qu’il y a des générations avant des générations. C’est un gamin que je respecte beaucoup ; quand il est arrivé, il n’avait pas cette mentalité. Matip est arrivé tout timide, il ne connaissait pas cette mentalité. J’ai appris que Matip était Camerounais quand nous étions déjà au Mondial », révèle un Achille Émana pas souvent connu d’être bavard.

Achille Emana alias « cheville élastique », fils du légendaire Marco Émana dit  » Essuie Glace » est l’un des rares peintres que les Lions Indomptables aient connus. Il a été finaliste de la coupe des confédérations en 2003 et de la CAN en 2008.

Achille Émana n’a pas été le seul à connaître une telle disgrâce. Rigobert Song, capitaine emblématique des Lions Indomptables, après avoir perdu son brassard, avait été laissé sur le banc. Les Lions Indomptables furent les premiers à être éliminés de la compétition.