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AHMADOU AHIDJO FAIT DES RÉVÉLATIONS SUR LES BULUS

Grand connaisseur des hommes , le président Ahmadou Ahidjo , en observant la mentalité des Bulus, qui à l’époque représentaient grosso modo 2% de la population camerounaise dans son ensemble , était parvenu à plusieurs conclusions :

1 . Le Bulu est un individualiste qui ne se prévaut pas de la solidarité clanique . Il en fera d’ailleurs un argument , face à sa femme hostile au choix de Paul Biya comme dauphin constitutionnel :  » Biya est politiquement vierge , et n’est l’homme d’aucune région , en plus de n’avoir pas remis les pieds dans son village depuis deux ans au moins …

2. Ahmadou Ahidjo , aussi longtemps qu’il se rappelait , n’avait eu que de bons rapports avec les fonctionnaires Bulu , qui avaient du reste soutenu et appliqué assez fidèlement sa politique . Reconnaissant , il le leur rendait bien , puisque le tout premier directeur de la sureté nationale , au moment de l’accession du Cameroun à l’indépendance était un Bulu au patronyme d’Evina Edjo’o. Son dévolu sur des personnages de la trempe de Paul Biya , ou encore Beb a Don , s’explique par cette propension , qu’avait Ahidjo en commun avec Félix- Houphouët Boigny , de privilégier des étrangers ou des personnes issues des ethnies minoritaires à des postes sensibles de responsabilités .

D’ailleurs qui mieux que Charles Assale , qui fut 5 ans durant premier ministre d’Ahidjo ( mai 1960-juin 1965 ) , de relever le manque de solidarité des Bulu envers les leurs ? La scène se passe chez l’ancien ministre du plan et de l’Économie , Pierre Désiré Engo , lors du lancement de la Fondation Paul Martin Samba , voire le limogeage d’Ahamdou Ahidjo par Enoh Meyomesse ) :  » Si vous désirez refuser quelque chose aux Bulu , confiez -en le partage justement à un Bulu .  »

Avant que Paul Biya , ne prenne auprès du président Ahidjo toute l’importance , qui va le conduire là où il est parvenu , il est bon de rappeler qu’il s’en est fallu de très peu , presque d’un cheveu , pour qu’un autre Bulu prit la place qui va être sienne .

Nous sommes presque vers les débuts de la seconde moitié des années 1960 , c’est-à-dire au plus fort de la sécession du Biafra muée en guerre civile effroyable .

Le président Ahidjo , a donné sa parole d’honneur à son homologue nigérian , le Général Yacoubou Gowan , qu’en aucune circonstance , il n’autorisera les sécessionnistes amenés par le Général Emeka Ojukwu ( père biologique putatif du président gabonais Ali Bongo , Allen de son patronyme à l’époque , et fruit des amours adultères du leader sécessionniste ) , de se servir du Cameroun comme base arrière ou de repli stratégique .

L’ambassadeur du Cameroun en poste au Nigéria , avec rang protocolaire de ministre extraordinaire et plénipotentiaire, s’appelle Haman Dicko , un parent du président Ahidjo .

Ce dernier , a parmi ses nombreux conseillers ., un jeune Bulu , à fière et vive allure toujours bien mis , bon vivant mais qui suit ses dossiers avec une méticulosité militaire .

Un beau matin de l’année 1967 , son ambassadeur le convoque dans son bureau , et lui annonce tout de go , qu’il l’envoie dès le lendemain et par le premier vol , à Yaoundé avec un pli très important à remettre au chef de l’Etat en main propre.

Le jour dit , le jeune conseiller gagne Yaoundé après une escale à Douala , et est aussitôt reçu par le président , qui demande des nouvelles de son parent d’ambassadeur , et dans la foulée s’enquiert de l’avis du diplomate sur l’issue de la guerre civile au Nigéria .

Impressionné par la maitrise qu’a le jeune conseiller , de la géopolitique nigériane , avec tenants et aboutissants à l’appui de son récit , il lui laisse entendre qu’il est souhaitable qu’ils se revoient dans les meilleurs délais . Quittant le bureau présidentiel , le conseiller est tout enthousiasmé , à l’idée de pouvoir revoir à nouveau , le chef de l’État qu’il ne rencontrait que pour la toute première fois de son existence .

Comme tous les diplomates de passage au Cameroun , il loge à l’hôtel des ambassadeurs , mais va y ramener pour la nuit une demoiselle rencontrée en boite de nuit le soir même . Arrivant à Douala le lendemain en partance pour le Nigéria , il couche à l’hôtel Akwa Palace , et réedite l’exploit de Yaoundé . Il va à nouveau en boîte , et là aussi ramène une autre demoiselle pour la nuit .

Qu’elle n’est pas sa surprise lorsqu’il regagne Lagos , et qu’arrivé au bureau , son ambassadeur manque presque de l’étrangler de rage :  » Qu’est -ce que tu es allé faire au Cameroun , avec des bordels ? Tu ne pouvais pas te tenir tranquille ? Tu viens de rater ta vie ! Le pli que je t’ai remis ne contenait rien d’autre d’important , en dehors de la mention , « voilà le jeune Bulu dont je t’ai parlé.  » Tu étais suivi dès que tu es sorti du bureau du président . Tu viens de passer à côté de ton destin , car sur ma recommandation , il voulait faire de toi son directeur de cabinet , et sans doute plus … Pauvre sot  »

Jean-Pierre Du Pont .

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