ALASSANE OUATTARA DEMANDE AUX MALIENS DE REVENIR DANS LES RANGS DE LA FRANÇAFRIQUE
Réunis dimanche à Accra, les chefs d’Etat de la Cédéao avaient annoncé de sévères sanctions contre le Mali, suite à sa décision de proroger la période transitoire d’une période comprise en six mois et cinq ans.
Dans un entretien exclusif accordé à Rfi, le chef de l’État ivoirien qui séjourne en Europe a rappelé que la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a des règles qu’il convient de respecter.
« Je demande à mes frères maliens de rentrer dans les rangs. Il faut appliquer les règles de la CEDEAO », a déclaré Alassane Ouattara au micro de RFI.
Sur les ondes de cette radio internationale, le président de la République de Côte d’Ivoire a également clarifié que l’intention de la CEDEAO, ce n’est pas de punir le peuple malien. « Nous n’avons pas cherché à punir le peuple malien, mais la Cédéao a des règles. Nous attendons que le gouvernement et la junte nous préparent un calendrier raisonnable et qu’on puisse lever graduellement les sanctions », soutient-il.
Le chef de l’État ivoirien a été par ailleurs interrogé sur l’audio, largement diffusé sur les réseaux, et qui est présenté comme une discussion téléphonique entre lui et l’ancien Premier ministre malien Boubou Cissé. La réponse du président ivoirien est sans équivoque. Il n’a pas eu connaissance de l’affaire qui pourtant a fait grand bruit en Côte d’Ivoire et au Mali.
« Peut-être il faudrait me la faire écouter (…). Moi je ne suis pas un adepte des réseaux sociaux. (…)Les nouvelles technologies peuvent faire beaucoup de chose », a commenté Alassane Ouattara.
Le procureur du tribunal de la Commune IV de Bamako confirme que c’est bien sur cet enregistrement, qui dure près de cinq minutes, que porte l’enquête qui vient d’être ouverte.
On croit y entendre Boubou Cissé « briefer » Alassane Ouattara sur l’impact des sanctions de la Cédéao sur l’économie malienne et sur les finances publiques. Les deux hommes discutent en des termes peu flatteurs de la capacité des dirigeants de transition à tenir, ou encore de leurs attentes d’aide de la Russie, jugées pour le moins naïves. Le poids respectif des dirigeants de la transition, notamment du Premier ministre ou du ministre de la Défense, est également au menu de l’échange.
L’authenticité de l’enregistrement est « en cours de vérification » par la justice malienne. Les voix d’Alassane Ouattara et Boubou Cissé semblent très reconnaissables, mais il peut s’agir d’imitations ou encore d’un montage.