ALASSANE OUATTARA FOMENTE UN COUP D’ÉTAT EN GUINÉE-BISSAU
*INCIDENT DIPLOMATIQUE : ALASSANE OUATTARA CONTINUE SES MANŒUVRES CONTRE UMARU SISSOCO EMBALÓ*
Alassane Dramane Ouattara a déclaré la guerre à Umaru Sissoco Embaló. Le président de la Côte d’Ivoire voue une haine et une animosité particulières au président de la Guinée-Bissau, pour des raisons qui semblent défier la logique et la compréhension humaine. Alassane Ouattara considère la Guinée-Bissau comme un dominion de la Côte d’Ivoire sur lequel doit s’étendre naturellement son impérium. Pour lui, les 36 120 km2 de ce pays, ainsi que ses 1 874 000 habitants, sont comparables à une région de la Côte d’Ivoire. Et donc, le président d’un tel pays ne peut avoir le même poids et le même statut que lui.
Alassane Ouattara est convaincu que dans l’espace CEDEAO, hormis le géant nigérian, c’est à lui et à lui seul, que revient le privilège de décider de tout, pour tout le monde. Il s’arroge le droit de décider du sort du franc CFA, qu’il envisage de transformer en ECO avant la fin de l’année 2020. Court-circuitant en cela, l’ensemble des pays de la CEDEAO qui avaient choisi le nom ECO comme désignation de la monnaie commune sous-régionale. De la même façon, il s’arroge le droit de décider qui doit gouverner dans les pays voisins, en soutenant tel homme politique et en faisant de son mieux pour affaiblir tel autre. Ce fut exactement le cas en Guinée-Bissau.
En effet, Alassane Dramane Ouattara avait décidé qu’il fallait absolument que le candidat du PAIGC, Domingos Simões Pereira, devienne le nouveau président de ce pays. Pour cela, il a largement financé ce dernier contre le favori Umaru Sissoco Embaló, candidat de l’opposition. Malgré, l’argent d’Alassane Ouattara, Pereira n’arrivera pas à obtenir la majorité des suffrages face au bloc que représentait Sissoco Embaló. Les Bissau-guinéens ont rejeté cet homme qui apparaissait comme le candidat manipulé par l’extérieur.
Malgré le vote populaire, Alassane Ouattara a manigancé pour demander à son candidat de ne pas céder, bien que la commission électorale locale ait, par trois fois, recompté les voix et accordé la victoire à son adversaire. Il fondait sa stratégie sur la Cour constitutionnelle, dont la majorité des membres avait été nommée par le président sortant, issu du PAIGC. Mais, la CEDEAO et l’armée bissau-guinéenne n’ont pas permis que la Cour constitutionnelle vienne commettre une forfaiture. Ils ont reconnu la victoire d’Umaru Sissoco Embaló et le haut commandement militaire est venu lui faire publiquement allégeance.
Fidèle à ses coups tordus, Alassane Ouattara a décidé d’organiser un coup d’État avant la prestation de serment du nouveau président. Mais là encore, grâce à des renseignements précis, Chris Yapi a pu informer les autorités bissau-guinéennes de la malfaisance du président ivoirien et elles ont pris leurs dispositions pour faire échouer ce putsch. Je fais ce rappel pour indiquer qu’Alassane Ouattara n’a pas arrêté son animosité envers le Président Embaló et le peuple bissau-guinéen. Le dernier fait en date est relatif au décès de l’ancien Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
Comme plusieurs hommes d’État et personnalités étrangères, le président de la République de Guinée-Bissau a envoyé un message de condoléances au président de la République de Côte d’Ivoire et au peuple ivoirien. Alassane Ouattara n’a pas daigné répondre au courrier officiel de son homologue. Au contraire, ses services ont contacté M. Domingos Simões Pereira, l’opposant du Président Embaló, pour lui demander d’envoyer un courrier de condoléances.
Dès que ledit courrier est arrivé, Alassane Ouattara s’est empressé d’y répondre avec son plus beau stylo. Il a transmis le courrier à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Lisbonne pour qu’il soit acheminé à l’ambassade de Guinée-Bissau au Portugal, pour être remis à M. Pereira. Ainsi, il met la diplomatie ivoirienne au service de ses règlements de compte personnels et transforme l’État ivoirien en un État irrespectueux des protocoles et convenances internationales.
Pourtant, Alassane Ouattara a fait feu de tout bois et menacé de créer un incident diplomatique, quand il a appris qu’une audience entre Alpha Condé et Guillaume Soro était programmée en décembre 2019, au palais de Sekhoutoureya, à Conakry. Pour lui, qu’un chef d’État, membre comme lui de la CEDEAO, reçoive son opposant, est un manque de respect vis-à-vis de lui et de son statut de président. Il a envoyé des émissaires à Alpha Condé pour lui dire qu’il s’opposait à son entretien avec Guillaume Soro. Par respect pour son homologue, le rendez-vous a été déplacé.
À son tour, non seulement il s’ingère de manière déshonorante dans la politique intérieure des États, mais transforme son pays en un État voyou, qui s’acharne à déstabiliser activement tous ses voisins. Souvenez que le même Alassane Ouattara, par le canal de son conseiller spécial, Mamadi Diané, était allé jusqu’à soutenir financièrement et numériquement l’opposant d’Ali Bongo au Gabon, en l’occurrence Jean Ping, pour biaiser les résultats de l’élection présidentielle et ainsi accroître son influence en y installant l’opposant Ping. Le Père Omar Bongo a dû se retourner dans sa tombe en apprenant le forfait d’Alassane Ouattara, lui qui de son vivant, a financièrement soutenu ce traitre.
Il faut aussi noter sa participation au coup d’État avorté au Burkina Faso, où en véritable chef de Guerre, il y a acheminé des armes, des munitions et de l’argent par hélicoptère aux putschistes. Et que dire de son implication dans la crise malienne. Par cruauté, il a induit la CEDEAO en erreur en imposant unilatéralement un embargo à ce pays, alors qu’il n’avait pas ce pouvoir. Alassane Ouattara est un danger pour la sous-région ouest-africaine.
Revenons au cas de la Guinée-Bissau. Alassane Dramane Ouattara est déterminé à faire payer au Président Embaló, la posture de dignité et d’indépendance qu’il a adoptée vis-à-vis de lui. Mais, le jeune Président n’est nullement intimidé par cet homme, abonné aux coups d’État militaires et constitutionnels. Il l’attend de pied ferme.
CHRIS YAPI