ALERTE ! LE CORONAVIRUS DANS LES BOUCHERIES
De nombreux cas de travailleurs positifs au Covid-19 ont été détectés dans des chaînes d’abattage ces dernières semaines, alors que beaucoup de questions demeurent sur ce virus et sa propagation.
En France, 34 cas positifs déclarés au Covid-19 dans un abattoir près d’Orléans, six cas positifs dans un abattoir des Côtes-d’Armor, et une vingtaine de personnes dans une entreprise agroalimentaire d’abattage de volailles en Vendée.
En Allemagne, des centaines de cas positifs au coronavirus ont été détectés ces dernières semaines, conduisant le média Die Tageszeitung à titrer : “Le virus est dans le système, c’est une boucherie”. Courrier international le relève et complète : « des centaines de cas avérés de contamination au Covid-19 sont déclarés en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dans le Bade-Wurtemberg ou bien encore, tout au nord du pays, dans le Schleswig-Holstein. Leur point commun : tous ces malades travaillent dans des abattoirs surdimensionnés et des usines géantes de transformation de la viande. »
En Australie, à Melbourne, 98 cas ont été détectés dans un abattoir du groupe Cedar Meats, note ABC News.
Aux Etat-Unis, quatre contrôleurs chargés de faire respecter les règles sanitaires dans les abattoirs américains sont morts. Ils étaient basés dans les Etats de New York, de l’Illinois, du Kansas et du Mississippi où des foyers de contagion du Covid-19 ont été détectés. Selon une étude américaine du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) , près de 4 % des salariés de cette industrie auraient été contaminés par le Covid-19 dans le pays depuis le début de l’épidémie.
La source de contamination est avant tout une question de process et de distance entre les postes de travail selon le professeur Benjamin Cowie, spécialiste des maladies infectieuses et co-responsable de la santé publique au Doherty Institute de Melbourne. Il l’a dit au Guardian. « Ce risque élevé de contamination dans les abattoirs proviendrait en grande partie de la difficulté à réaliser la distanciation physique » (au moins d’un mètre ou d’un mètre cinquante selon les préconisations sanitaires, ndlr).
L’épidémie s’est déclaré au début du mois de mai en Australie, indique le Guardian qui détaille en interrogeant un syndicaliste. Matthew Journeaux explique : « C’est très difficile d’espacer les travailleurs… Vous avez des postes de travail et beaucoup d’entre eux ont des machines spécifiques… Beaucoup de stations de travail sont à moins d’un mètre les unes des autres. Il y a très peu (en Australie, ndlr) d’automatisation dans le traitement de la viande, chaque étape est très exigeante en main-d’œuvre.