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ALI BONGO ACCUSÉ D’AVOIR VOLÉ 53 MILLIARDS RETROUVÉS CHEZ UN VOLEUR

L’information fait sourire et pourrait même être le titre d’un film :  » le voleur volé « . Ali Bongo, de retour de son AVC, a lancé l’opération Scorpion pour mordre tous les reptiles du gouvernement qui ont volé du pognon dans les caisses du Gabon. Son directeur de cabinet, accusé d’être à la tête d’un vaste réseau,  est tombé dans les filets de la justice et se trouve en prison .  Alors que le Premier ministre du Gabon annonce que le gouvernement va désormais publier les noms des pilleurs de l’État sur un site, un journal en ligne le devance et affirme qu’Ali Bongo et sa famille se sont partagés le magot retrouvé chez son ex collaborateur. Nous vous proposons l’intégralité de cet article signé Jonas Moulenga

« Le 5 décembre dernier, le parquet de Libreville a effectué une perquisition dans une des villas privées du directeur de cabinet du tyran. A cette occasion, des coffres-forts contenant plus  de 50 milliards de F CFA y ont été retrouvés enfouis sous terre. La famille régnante a mis le grappin sur ce butin.

Au lieu d’être rendu au Trésor public, l’argent volé – 53 milliards de F CFA – par Brice Laccruche Alihanga et dissimulé dans une de ses villas privées à Angondjé, au nord de Libreville, a plutôt fait le bonheur d’Ali Bongo, de son épouse Sylvia Bongo Valentin et de leur fils aîné Nourredin Bongo Valentin.

Selon une source judiciaire, le butin retrouvé serait issu des recettes pétrolières de la période allant de 2017 à 2019. L’argent aurait été débloqué par la Société gabonaise de raffinage (Sogara) et Gabon Oil Compagny, sous la houlette respectivement de Noël Mboumba et Patrichi Christian Tanasa, tous deux fidèles de Brice Laccruche Alihanga.

Après avoir réceptionné le magot, l’ancien directeur de cabinet du dictateur gabonais l’avait caché dans des coffres-forts, enfouis dans une de ses villas occupées par son beau-frère Raphaël Nze Minko. « Les caisses métalliques avaient été enterrées pour éviter tout soupçon. Le sol était cimenté et carrelé. On a dû casser les carreaux et certains pour retrouver ces coffres-forts », a confié un enquêteur de la direction générale des recherches .

Au plus fort de l’enquête, Brice Laccruche Alihanga avait été trahi par ses proches parmi. Les mouchards avaient expliqué aux enquêteurs que l’argent était planqué dans une villa occupée Raphaël Nze Minko, avisé par un mandat d’arrêt international après sa fuite vers la Guinée-Equatoriale. Sentant l’étau se resserrer sur lui, l’ex-directeur de cabinet du despote avait fini par passer aux aveux pendant sa garde à vue à la DGR.

Après la convocation de son père adoptif, André Laccruche Alihanga, et de sa mère, Elisabeth Dupont, l’ancien bras droit du dictateur a fait venir à la DGR le nouveau patron du service de renseignement, Brice Oligui. A ce dernier, il a remis une lettre fermée à l’intention d’Ali Bongo, sollicitant la clémence de ce dernier et indiquant l’endroit où il avait caché le magot volé.

A la suite de ces aveux, le parquet de Libreville s’était transporté sur les lieux. Les fouilles effectuées avaient finalement permis de retrouver plusieurs coffres-forts contenant au total 53 milliards de F CFA. « Après la perquisition, l’argent retrouvé a été convoyé chez le président. Son fils Nourredin nous a félicités pour le travail accompli », a rapporté un autre enquêteur, précisant que le fils du despote est resté à compter le butin avec ses sbires.

Contre toute attente, l’argent n’a pas été rendu au Trésor public. Selon un responsable de la comptabilité publique qui a requis l’anonymat, une partie du magot a été versée dans les comptes privés d’Ali Bongo, de son épouse et de leur fils, domiciliés à BgfiBank. « A ce jour, plus de la moitié de la somme reçue a été virée dans le compte du family office basé à Dubaï », a dénoncé un gestionnaire de BgfiBank, toujours sous le couvert de l’anonymat pour des raisons de sécurité.

Ali Bongo et les membres de sa famille se sont donc partagés le butin. Aucun copeck n’a été versé au Trésor public. Pourtant, se désolent d’aucuns, il s’agit de l’argent du contribuable. Le procureur de Libreville, André Patrick Roponat, édifié sur ces manœuvres mafieuses de la famille présidentielle, n’a communiqué ni le montant retrouvé chez Alihanga, ni l’usage qui a été fait par la suite.

Ces sont les enquêteurs, visiblement frustrés d’avoir fait un grand boulot pour des prunes, qui donnent des brides d’informations sur la scabreuse découverte faite dans la propriété de l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo. Le tyran et sa famille qui prennent les recettes pétrolières pour leur argent de poche répondront-ils de leur acte devant la loi ? Rien n’est moins sûr. »

À la lecture de ces révélations fracassantes, on est en droit de se poser beaucoup de questions. Comment a-t-on pu trouver et compter 53 milliards dans un domicile privé ? Où et quand ont-ils été transportés ? Contactée, la présidence de la république gabonaise n’a pas souhaité réagir.

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