ALI BONGO SANCTIONNE LES DÉPUTÉS ET SÉNATEURS QUI REFUSENT L’HOMOSEXUALITÉ
Le Parti démocratique gabonais (PDG) du président Ali Bongo ne badine pas avec l’homosexualité. Tous les sénateurs et députés qui n’ont pas voté ou se sont abstenus lors de l’adoption de la loi qui dépénalise l’homosexualité dans le pays ont été sanctionnés, a annoncé le 1er août la Commission permanente de discipline du parti. Au total, 25 cadres ont reçu une mise en demeure et un avertissement avec inscription au dossier.
Six jours après l’Assemblée nationale, le Sénat avait adopté le 29 juin, le projet de loi sur la dépénalisation de l’homosexualité. Le texte, voté à une large majorité au Sénat (59 sénateurs ont voté pour, 17 ont voté contre et 4 se sont abstenus), modifie le Code pénal en supprimant l’alinéa 5 de l’article 402, en vigueur depuis juillet 2019, qui interdisait les relations sexuelles entre personnes de même sexe.
Les personnes reconnues » coupables d’homosexualité » risquaient 6 mois de prison ferme et une amende de 5 millions de FCFA.
« Aujourd’hui vous avez fait œuvre utile « , avait déclaré l’ancien Premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, présent dans l’hémicycle qui a remercié les sénateurs pour « ce vote historique » .
De son côté, la première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, qui avait exprimé à plusieurs reprises son soutien à la dépénalisation de l’homosexualité, a réagi sur Twitter par le biais de sa fondation SBO : « Nos différences sont notre richesse. Être tolérant, c’est accepter de vivre ensemble « .
Saisi par une association, un parti politique et plusieurs citoyens dont le leader religieux, « aux fins de déclaration d’inconstitutionnalité de la loi portant modification de la loi n°042/2018 du 05 juillet 2019 portant Code pénal », la Cour constitutionnelle du Gabon aurait finalement rendu sa décision près de 3 semaines après l’introduction desdites requêtes. Ainsi, selon une source bien introduite au sein de l’institution, elle a jugé irrecevable l’ensemble des requêtes au motif que » ces recours ont été déposés en retard « .
Cette décision de la Cour constitutionnelle vient donc clore ce feuilleton, le jugement de la haute juridiction ne pouvant faire l’objet de recours. Il faut dire que l’adoption par le parlement de la dépénalisation de l’homosexualité avait donné lieu à un vif débat dans l’opinion. Plusieurs acteurs religieux, politiques, de la société civile et de nombreux citoyens s’étaient dit opposés à cette mesure portée à l’époque par l’ancien Premier ministre Julien Nkoghe Bekale.