ALPHA CONDÉ FAIT ARRÊTER SON OPPOSANT DANS L’AVION
Alpha Condé le shérif de Guinée, vient encore de frapper, sans passer par le mandat d’emmener ou d’arrêt. L’opposant Cellou Dalein Diallo a été débarqué manu militari du vol de la compagnie Air Côte d’Ivoire, à bord duquel il s’apprêtait à rallier Abidjan , pour participer aux obsèques du Premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko, décédé la semaine dernière.
Cette opération policière s’est passée à la grande stupeur des passagers et des membres d’équipage de l’avion. Une fois au sol, Dalein se verra ensuite confisquer son passeport par la police de l’air et des frontières, sans qu’aucun motif ne lui soit notifié.
« Lors de mon départ de Conakry pour Abidjan, je me suis vu de nouveau opposer, sans aucune notification et raison légale, une interdiction de voyager avec confiscation de passeport. », a confirmé Cellou Dalein Diallo sur son compte Facebook.
« À l’aéroport, ce mardi 16 mars 2021, après avoir accompli sans difficultés toutes les formalités aussi bien au niveau de la compagnie qu’au niveau de la police des frontières, il (Cellou Dalein ndlr) est même resté une heure dans le salon business », relate la cellule de communication de l’opposant qui a participé à la dernière élection présidentielle.
« Après s’être embarqué dans l’avion avec Nadia Nahman, sa Cheffe de cabinet, vers 14h30, au moment de la fermeture des portes pour le décollage, la police a fait irruption dans l’avion et a discuté quelques minutes avec le personnel à bord qui lui a finalement notifié que la police exige son débarquement. », précise le service de communication.
Ce n’est pas la première fois que le leader de l’Ufdg subit une telle humiliation. Cellou Dalein Diallo avait déjà été débarqué le 30 décembre 2020, dans le même aéroport, alors qu’il était sur le point de s’envoler pour Bamako, où devait se dérouler l’inhumation de Soumaila Cissé, président de l’URD, dont il était très proche.
L’opposant guinéen, au nom de la fédération mondiale des partis libéraux, devait faire le voyage sur Abidjan, pour rendre un dernier hommage à l’ancien Premier ministre ivoirien Ahmed Bakayoko, qui sera inhumé vendredi
L’étau se resserre autour du chef de parti de l’opposition dont les principaux lieutenants croupissent en prison depuis plusieurs mois. Le pire est que c’est lui qui a légitimé la présidentielle du 18 octobre et, partant, le troisième mandat d’Alpha Condé.
Au lieu du boycott, Cellou Dalein avait accepté aller compétir lors de scrutin controversé, sans l’aval de ses alliés du FNDC, qui avaient pourtant flairé le piège à « cons électoral ». Mais l’opposant y est allé, sachant qu’il n’allait jamais sortir vainqueur devant la machine du pouvoir en place. Et comme il fallait s’y attendre, Alpha Condé a déclaré vainqueur. Des résultats que Dalein continue de contester toujours. Ce second refus de quitter le territoire national, que Dalein vient d’essuyer, est la preuve que Cellou Dalein Diallo est déjà séquestré et condamné à obéir aux ordres d’Alpha Condé.