APRÈS 38 ANS DE POUVOIR, JOSÉ DOS SANTOS MEURT À L’ÉTRANGER
L’ancien président angolais José Eduardo dos Santos est mort vendredi 8 juillet, à l’âge de 79 ans, dans la clinique de Barcelone où il était hospitalisé depuis un arrêt cardiaque le 23 juin, a annoncé le gouvernement sur sa page Facebook.
« Le gouvernement angolais rapporte avec un sentiment de grande douleur et de consternation le décès » de José Eduardo dos Santos, affirme ce court message, précisant que le décès de celui qui a dirigé le pays pendant 38 ans était intervenu en fin de matinée.
L’exécutif angolais « s’incline, avec le plus grand respect et la plus grande considération » sur cette figure historique qui, selon lui, a présidé « pendant de nombreuses années avec clarté et humanisme [au destin] de la nation angolaise, à des moments très difficiles », ajoute encore le communiqué.
17 septembre 2017, l’Angola a un nouveau président : João Lourenço, le candidat du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), le parti tout-puissant depuis l’indépendance en 1975, succède, malgré les contestations, à José Eduardo dos Santos, au pouvoir pendant 38 ans. Un changement inédit à la tête de l’État angolais sur fond de grave crise socio-économique.
Depuis 2014, la chute des prix du baril du pétrole, qui fournit à l’État 70 % de ses recettes fiscales et la quasi-totalité de ses entrées en devises a révélé la fragilité du modèle économique angolais et la gabegie de tout un système.
Dans son dernier discours, prononcé le 8 septembre 2018, l’ancien chef de l’Etat angolais, José Eduardo dos Santos, avait dit assumer ses « erreurs » passées, sans toutefois préciser lesquelles. Un an après avoir quitté le pouvoir à l’issue d’élections, le septuagénaire affaibli par la maladie cède ce jour-là la présidence du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), le puissant parti-Etat d’inspiration marxiste-léniniste. Le « camarade numéro un » l’a dirigé en même temps que le pays, durant près de quatre décennies, avant de partir en exil politico-médical en Espagne.
Pour son successeur, Joao Lourenço, l’ »ennemi numéro un » n’est autre que le népotisme et la corruption incarnés par José Eduardo dos Santos et ses enfants milliardaires visés par la justice depuis qu’il a quitté le pouvoir.