APRÈS AVOIR MARCHÉ NUE POUR PROUVER QU’ELLE A UN SEXE FÉMININ, UNE AFRICAINE EST EXCLUE DES CHAMPIONNATS DU MONDE D’ATHLÉTISME
Caster Semenya, la championne olympique sud-africaine a été écartée des Mondiaux à Doha (Qatar) par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) pour son taux de testostérone trop élevé. Elle a fait appel contre cette décision devant le TAS, mais, elle a été déboutée.
Caster Semenya devra donc se débrouiller à faire baisser son taux de testostérone avant de participer aux prochaines compétitions internationales. » Le TAS n’a pas validé le règlement de l’IAAF, il a simplement rejeté les requêtes de Semenya. C’est à l’IAAF maintenant de travailler sur son règlement pour l’adapter en fonction des réserves posées par le TAS » , a indiqué Mathieu Reeb, secrétaire général de l’instance juridique de recours.
Par ailleurs, le TAS estime que le règlement sur les DDS (différences de développement sexuel) était bien » discriminatoire » . Cependant, une » telle discrimination constituait un moyen nécessaire, raisonnable et proportionné d’atteindre le but recherché par l’IAAF, à savoir de préserver l’intégrité de l’athlétisme féminin dans le cadre de certaines disciplines ».
Caster Semenya estime être ciblée non pour sa couleur de peau mais surtout pour son » invincibilité « . Elle a aussi révélé qu’à un moment de sa carrière, elle se mettait nue dans les vestiaires , juste pour prouver qu’elle était une fille. Ses coéquipières avaient toutes les peines à lui tenir tête.
Semenya a révélé ces informations lors de la conférence des plus grandes femmes de la Standard Bank, tenue à l’Emperors Palace, à Kempton Park, dans le East Rand.
Elle a également révélé qu’elle avait grandi entre des garçons et qu’elle devait marcher sept kilomètres chaque jour, raison pour laquelle elle était rapide.
« J’ai dû marcher nue pour prouver aux gens que j’étais une fille . Chez les hommes, vous ne catégorisez rien. Vous ne dites pas que cet homme a une testostérone élevée ou qu’ils sont musclés, qu’ils ont de longues jambes, qu’ils ont ce physique imposant. Vous ne dites pas cela. Vous dites simplement : “Cet athlète est phénoménal, il est le plus grand, nous avons jamais vu ça”, mais alors si c’est une femme… « , se plaint Caster Semenya.
« J’étais toujours dans la brousse [en formation] (…) Mon père pensait que j’allais être avec Banyana Banyana, mais je l’ai déçu parce que j’ai dû vendre mes chaussures de football contre des crampons. Il était assez surpris. Courir est mon destin. Quand je suis sur la piste, j’oublie tout « , a-t-elle conclu.