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APRÈS DEUX ACCIDENTS QUI ONT FAIT 346 MORTS,TOUS LES AVIONS BOEING 737 MAX AU MONDE SONT SUSPENDUS DE VOLER

Jour de deuil national en Éthiopie et dans le monde pour le crash qui a fait 157 morts de 35 nationalités différentes. Après la chute du vol ET302 d’Ethiopian Airlines, qui reliait Addis-Abeba à Nairobi au Kenya,  les vraies questions se font jour alors même qu’Ethiopian Airlines a la réputation d’être une compagnie moderne et sûre. Tous ses Boeing 737 MAX vont désormais rester cloués au sol pour les besoins de l’enquête, tout comme dans d’autres pays au monde.

L’appareil a-t-il eu un problème technique ou mal entretenu  ? Certainement pas, puisqu’il  avait été  effectué les vérifications  la nuit même. « L’avion est resté presque trois heures au sol, ce qui est largement suffisant, selon les critères des compagnies aériennes, pour effectuer les vérifications d’usage. C’est un avion tout neuf, qui nous a été livré par Boeing en novembre 2018 », explique  le patron de la compagnie.

S’il est pour l’instant impossible pour Ethiopian Airlines de « déterminer les causes de l’accident », l’entreprise affirme que « d’après les relevés en [sa] possession, l’avion était en parfait état, parfaitement entretenu et ne présentait aucun problème technique ».

Et la première interrogation qu’on a, c’est sur ce modèle Boeing 737 MAX. C’était le dernier né de cette lignée, commercialisé depuis 2017 seulement. Or, le 29 octobre 2018, un appareil du même type appartenant à la compagnie indonésienne Lion Air s’était abîmé en mer près de Jakarta, là encore, quelques minutes après le décollage. Les 189 passagers à bord sont morts . Selon le directeur général de l’aviation civile, il y avait 178 passagers adultes, trois enfants (dont deux bébés), deux pilotes et six personnels de cabine. Avant de disparaitre des radars et s’abîmer en mer, une demande de revenir à la base aérienne avait  été émise 13 minutes après le décollage. L’avion avait été  complètement détruit. Selon le PDG de Lion Air, le Boeing 737 MAX 8 , un avion neuf avait subi des réparations à deux reprises (Denpasar puis Jakarta) suite à un problème technique.

Les régulateurs aériens américains et européens avaient déjà  ordonné l’inspection d’urgence des moteurs de plusieurs centaines de Boeing 737. Une décision prise sur la base des premières conclusions de l’accident d’un avion de la compagnie américaine Southwest mardi 17 avril 2018. En plein vol, l’un des réacteurs de ce 737 transportant 149 passagers avait  explosé. Des éclats avaient  transpercé un hublot et une mère de famille de 43 ans avait  été tuée après avoir été en partie aspirée à l’extérieur de l’appareil. On décida de clouer au sol plus de 700 Boeing 737 d’une soixantaine de compagnies pour des inspections.

En 2016, un incident similaire s’était déjà produit sur un 737 équipé du même moteur. L’appareil avait alors effectué un atterrissage d’urgence en Floride sans faire de victime.

La Chine vient de décider de suspendre à partir d’aujourd’hui les vols de ses 800 MAX. Ethiopian Airlines, qui possède six autres avions de ce type, a également décidé d’immobiliser tous ses avions.

Peut-on évoquer les erreurs ou l’expérience des pilotes ?Le pilote – un Kényan-Ethiopien avec plus de 8 000 heures de vol à son actif – a lancé un appel de détresse et demandé à faire demi-tour. Selon le site spécialisé Flightradar24, son accélération au moment de la prise d’altitude, donc juste après le décollage, était « instable ». L’analyse des enregistreurs de vol – les fameuses boîtes noires – sera déterminante. Des enquêteurs américains et peut-être français devraient participer aux investigations.

A la suite de l’accident du premier 737 MAX de Lion Air le 29 octobre 2018, écrit l’AFP, la communauté aéronautique s’était interrogée sur le manque d’information des compagnies et des pilotes sur son nouveau système anti-décrochage. La fédération des pilotes américains avait alors mis en lumière un problème d’informations erronées des capteurs d’incidence (AOA, Angle of Attack sensor) « qui pourraient être le système causal de l’accident de Lion Air ». Un dysfonctionnement sur les AOA peut conduire l’ordinateur de bord, pensant être en décrochage, à mettre l’appareil en piqué alors qu’il faudrait au contraire le redresser. Tous ces éléments concordent à croire que le fabricant n’est pas innocent sur tous ces accidents.

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