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APRÈS LE BÉNIN, LE SÉNÉGAL EXIGE LA RESTITUTION DE SES OEUVRES D’ART VOLÉS PAR LA FRANCE

Quand Chirac déclarait que l’argent  de la France provenait de l’Afrique, les falsificateurs de l’histoire répliquaient plutôt les bienfaits de la colonisation. Maintenant, l’économie française peut complètement chuter à cause des musées qui rapportent plus que l’industrie automobile, mais qui risquent d’être vidés des objets volés par les colons français  en Afrique.

Emmanuel Macron avait commandé en mars un rapport à deux universitaires, Felwine Sarr, de l’université de Saint-Louis (Sénégal) et Bénédicte Savoy, du Collège de France. Ce texte suggère notamment un changement radical de la loi française sur le patrimoine pour redonner à l’Afrique une partie de son patrimoine. Ce « travail de réflexion mémorielle sur la colonisation offre un nouvel éclairage sur les circonstances des captations patrimoniales et la spécificité du patrimoine africain », expliquait  l’Elysée.

Après avoir rendu 26 oeuvres au Bénin, c’est autour du Sénégal de revendiquer sa part. « Nous sommes disposés à trouver des solutions avec la France. Si nous avons 10 000 (pièces identifiées comme étant originaires du Sénégal, NDLR), nous souhaitons avoir les 10 000 », a déclaré le ministre de la Culture sénégalais Abdou Latif Coulibaly lors de la présentation à la presse du Musée des civilisations noires, qui sera inauguré à Dakar le 6 décembre.

Ça ne va pas s’arrêter là, puisque toutes les anciennes colonies françaises vont certainement se mettre en rang pour exiger la restitution des oeuvres pillées ou volées à leurs ancêtres. Le président du musée du Quai Branly-Jacques Chirac, où sont rassemblées 70 000 œuvres d’art africain sur les quelque 90 000 des collections publiques françaises, Stéphane Martin, est entrain de trembler de voir le site vidé et les employés renvoyés au chômage.

Même  inquiétude au Louvre, le musée le plus fréquenté du monde, qui reçoit entre 8, 5 millions à 10 millions de visiteurs par an. Le  même raisonnement est appliqué avec les éditeurs de livres d’art, les producteurs de films dans lesquels le Louvre apparaît, les restaurateurs, etc., qui gravitent autour du musée. Le premier rapport publié en 2009, se penchait sur les rentrées fiscales nettes, et les évaluait entre 37 et 82 millions d’euros par an et plus d’un milliard d’euros de recettes . Tout cela, estime l’économiste Xavier Greffe, peut être retranscrit en termes d’emplois. La maison Louvre emploie environ 2 000 personnes. Mais son activité au sens large représenterait quelque 21 000 emplois.

Les musées contribuent à la vitalité de la culture française.  Une étude du cabinet privé Ernst & Young parue en novembre 2014 avait évalué le chiffre d’affaires direct des industries culturelles et créatives à 61,4 milliards d’euros. Et pas seulement de l’argent mais aussi des emplois. Les seules entreprises culturelles emploient quelque 670.000 personnes, que leur profession soit culturelle ou non, soit 2,5% de l’emploi dans le pays.

La Rédaction

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