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CABRAL LIBII TOMBE DANS LE TRAQUENARD DU RÉGIME ET SUPPLIE

Pagailles, boycott  et menaces de boycott s’enchaînent pour les élections législatives et municipales annoncées et dirigées par Paul Biya le 9 février 2019. Après le désistement de Maurice Kamto et son parti MRC, deuxième à la dernière élection présidentielle d’octobre 2018, c’est maintenant Cabral Libii classé troisième qui menace de ne pas participer à la prochaine consultation.

Si le professeur Maurice Kamto justifie son boycott du fait de la crise anglophone et la révision du code électoral, Cabral lui, accuse des blocages administratifs orchestrés par les maires, sous-préfets, services des impôts qui ont empêché ses candidats à ne pas déposer leurs dossiers. Aussi, demande-t-il un délai supplémentaire de 15 jours, faute de quoi, il jettera l’éponge. Ce qui semble impossible.

En effet, l’article 186 du code électoral dispose, concernant les élections municipales, qu’ « aucun retrait de candidat, ni aucune modification de la déclaration de candidature n’est admise après le dépôt de candidature » cf. Code électoral. Donc quiconque a déposé ses dossiers de candidatures n’a plus moyen de se rétracter, de plus aucune disposition ne prévoit le report des délais d’une seule minute.

Voici l’intégralité de sa déclaration de Cabral Libii  :

« Mesdames et Messieurs les journalistes, je vous remercie d’être présents.

Le Cameroun s’apprête à vivre un autre moment sombre de l’histoire de la démocratie si rien n’est fait, car le parti au pouvoir le RDPC se positionne d’avance comme vainqueur des prochaines élections législatives et municipales par acclamations, à travers des stratagèmes mis en place pour limiter au maximum la participation des partis d’opposition.

En effet, au sortir d’une crise post-électorale intense due à des irrégularités certaines du processus électoral, nous avons pensé que le parti au pouvoir réaliserait que le Cameroun a changé, et qu’avec la montée de nouvelles forces politiques, il devait consentir à perdre les avantages indus qu’il s’est longtemps octroyés, à l’instar des sièges de maires députés et sénateurs, gagnés en partie, par le moyen de la fraude électorale.
Après que 3 candidats à la dernière élection ont été en justice pour contester le résultat des élections, il était humainement impensable que le parti au pouvoir prendrait encore le risque de tourner les résultats en sa faveur par autre moyen que les urnes.

Après la convocation du corps électoral, des maires majoritairement élus du RDPC, des sous-préfets, des chefs de centre des impôts, des responsables du trésor, tous signataires des pièces des dossiers des candidats, ont mis en marche ce qui pourrait à juste titre être qualifié de processus de fraude pré-électorale, visant tout simplement à faire éliminer des candidats de l’opposition. Conscients de l’impopularité, certains élus du parti dominant du fait des bilans négatifs qu’on leur connait, n’avaient d’autre option que d’y aller seuls. C’est ainsi que les candidats du PCRN ont rencontré entre autres, les difficultés suivantes :

1-Le refus de signer les pièces du dossier de candidatures par les élus municipaux (Extraits de naissance, certificat de domicile, cautions)

-C’était le cas dans l’arrondissement de Yaoundé 4 là où le sous-préfet a refusé de signer les attestations de domicile aux candidats du PCRN pièce essentiel du dossier
-C’était aussi le cas dans le septentrion qui compte 3 grandes regions. Nos candidats ont été privés de la compétition par le refus des maires de signer les extraits de naissance, certains ont fermé les bureaux pendant 2 semaines. Les sous-prefets ont refusé de signer les attestations de domicile. Les services des impots ont taxé les certificats de non-imposition pourtant gratuits etc.
– Ailleurs dans les regions du Centre et du SUD, les services du trésor ont opposé des fins de non revevoir au paiement de certaines de nos cautions.
Pire encore, certains de nos militants ont été agressés physiquement par les militants du parti au pouvoir.

2-L’absence prolongée des maires pour cause d’investiture au sein du RDPC pendant toute une semaine,
ce qui a réduit de 4 jours le délai de 15 Jours prévu pour la préparation et le dépôt des dossiers des candidats aux élections. Non seulement ils ont pour la plus part refusé de signer les pieces des dossiers,mais en plus, ils ont consacré une semaine aux activités de leurs partis notament les investitures auxquelles les sous-prefets assistaient.

La curiosité vient du fait que les militants du RDPC allait signer les pieces de leurs dossiers dans les domiciles des sous-prefets et des maires tandis que les candidats de l’opposition n’etaient pas servis. Le même scenario était observé dans certains parquets pour les pieces delivrés par la justice.

Quelle election credible et transparente peut-on attendre avec une élimination programmée de l’opposition? C’est une crise pré-électorale qui s’annonce et je ne saurais garantir la patience de mes militants face à autant d’injustices.

Au regard de tout ceci ; j’ai invité le conseil électoral à prendre des mesures urgentes. Je lui ai notamment demandé de convoquer une session d’urgence afin de rouvrir les dépôts des pieces des dossiers pour traiter cette injustice.

Jusqu’à ce jour ces sollicitations sont restés sans la moindre suite.

De ce fait, je réitère au conseil électoral d’accorder un délai supplémentaire de 15 jours aux candidats pour compléter leurs dossiers, et de veiller personnellement à un meilleur déroulé.
En l’absence d’une telle mesure visant à rééquilibrer le jeu politique,
Le Parti Camerounais pour la Réconciliation pourrait se résoudre à ne plus participer aux élections du 09 Février 2020.
Je vous remercie.

Cabral Libii »

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