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APRÈS OUATTARA, ALPHA CONDÉ CANDIDAT POUR UN TROISIÈME MANDAT

C’est officiel, Alpha Condé va confisquer les clés du palais présidentiel de la Guinée. Et ce sont ses partisans qui se sont chargés de l’annoncer. Les partis de la majorité ont soumis au président une « proposition de pacte » pour l’application de ce programme, a fait savoir le RPG dans un communiqué lu dans la soirée à la télévision nationale RTG.

« Nous avons l’immense privilège et le bonheur d’informer la population guinéenne que celui-ci a accédé à notre demande. Le président Alpha Condé sera bien notre candidat à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 », dit le communiqué lu par le directeur général de la RTG.

Après avoir révisé la Constitution, Alpha Condé, comme Alassane Ouattara, sera candidat à un troisième mandat lors du scrutin prévu le 18 octobre, a confirmé  lundi 31 août son parti. On le voyait venir. La perspective d’une nouvelle candidature avait soulevé depuis des mois une vague de protestations qui a fait des dizaines de morts. Qu’importe !

Le parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) l’avait « sollicité » au début d’août pour qu’il se représente. Simple mise en scène orchestré par un ancien opposant qui a pris le goût du pouvoir et de la dictature.
Âgé de 82 ans, Alpha Condé, élu en 2010 et réélu en 2015, avait dit « prendre acte », sans formellement s’engager. « Si vous voulez que j’accepte votre proposition, il faut que vous vous engagiez à ce que le RPG redevienne ce qu’il était, un parti qui n’oublie personne », avait-il déclaré aux délégués de sa formation.

 

« personne n’est dupe, s’insurge Ledjely, un site d’information guinéen. Tout le monde a conscience que c’est bien Alpha Condé qui a écrit le scénario et réparti les rôles. Mais il se sera donné un mal fou pour demeurer derrière les rideaux, de bout en bout. Ainsi, même à l’ultime phase de l’annonce de sa candidature, c’est à d’autres acteurs qu’il a confié le soin de le faire. C’est ce qui fait que c’est par le biais d’un communiqué signé de son parti et des partis alliés que la nouvelle est tombée hier lundi, au JT de la télévision nationale.  (…) L’initiative est présentée comme l’émanation du « peuple souverain » ; du coup, le candidat au troisième mandat passe pour quelqu’un qui n’a fait que donner suite à la volonté populaire. Surtout que parallèlement, des mouvements sortent opportunément des quatre coins du pays. Mais les gens finissent toujours par se dévoiler eux-mêmes. En cela, la stratégie d’Alpha Condé a quelque chose de singulier, relève encore le site guinéen. À aucun moment, il n’aura assumé. Comme s’il n’était pas très à l’aise avec le choix qu’il vient d’opérer. C’est à croire que pour lui, le troisième mandat est une nécessité. Mais qu’en son for intérieur, il a conscience qu’il risque son aura et sa réputation. »

Lancée en octobre 2019 par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), formé des principaux partis d’opposition et d’organisations de la société civile, la mobilisation contre un éventuel troisième mandat d’Alpha Condé, plusieurs fois réprimée, a fait plusieurs  morts parmi les manifestants. Une plainte a été déposée en France contre le dictateur guinéen.

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