ASSASSINAT DU GÉNÉRAL AMBAZONIENS QUI VIENT DE REPENTIR DEVANT LES AUTORITÉS CAMEROUNAISES

Ikom Polycarpe qui a déposé les armes il y a deux jours a été retrouvé mort dans son fief à Wum, département de la Menchum, région du Nord-Ouest. Le corps de Ikom Polycarpe a été découvert, non pas dans son domicile comme certaines informations font croire, mais plutôt dans un terrain vague.

L’ex général  séparatiste aurait été nuitamment enlevé par d’anciens camarades de lutte, qui l’ont traîné hors de son domicile avant de l’assassiner et d’abandonner sa dépouille dans un terrain vague de son quartier, Zongokwo.
Polycarpe Ikom Bah, présenté comme un «ex-un général ambazonien», avait publiquement pris la parole et annoncer son envie d’intégrer le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (Cnddr),  l’organisme  mis sur pied par le gouvernement.

Aux responsables administratifs qui lui proposaient des mesures de protection, il avait rassuré qu’il n’avait rien à craindre dans son fief.

Le « général » ambazonien est assassiné de mercredi à jeudi 17 octobre 2019, moins de 24 heures après  qu’il se soit repenti le mercredi 16 octobre 2019 et accueilli par Adolphe Lele Lafrique qui assistait à la cérémonie d’’installation du département de la Menchum.

« J’ai tué beaucoup de personnes. J’ai tué des soldats et des militaires. Je vous en prie, pardonnez-moi », se confessait Ikom Polycarpe le 16 octobre. Devant les  responsables administratifs qui eux-mêmes portent des gilets pare-balles , entourés de soldats armés jusqu’aux dents, le général repenti avait laissé croire qu’il n’avait pas besoin  des mesures de protection, il avait rassuré qu’il n’avait rien à craindre dans son fief.

Le lendemain, vendredi  à Bamenda dans la région du Nord-ouest, c’est Kwenti Aka  communément appelé Scorpion, qui a été retrouvé mort dans la matinée à Up Station . Il s’agit de l’un des responsables des comités de vigilance les plus réputés et sponsorisés par l’État camerounais à Bamenda.

Avec l’appui des forces de défense et de sécurité, Scorpion et ses autres collègues menaient la veille sécuritaire citoyenne face aux attaques des sécessionnistes. Il aurait été tué par des présumés séparatistes. Le défunt a fait sa dernière apparition publique jeudi soir à la CRTV Télé dans une interview qu’il a accordée au correspondant de la chaîne à capitaux publics à Bamenda. Immédiatement après, il a été tué.  Un officiel du Nord-Ouest  a confirmé aux médias  qu’il s’agit bien de « Scorpion ».

Cet assassinat intervient 24 heures après celui de Polycarpe Ikom Bah , un leader séparatiste repenti que les autorités avaient solennellement présenté mercredi comme une grande victoire, en demandant aux autres d’imiter son exemple. Avec ces assassinats, il serait désormais difficile à un combattant sécessionniste d’oser se repentir.

Après le dialogue national organisé par le régime de Yaoundé, on constate plutôt la recrudescence des violences dans les deux régions anglophones. Vendredi,  le gouverneur du Nord Ouest s’est rendu dans la famille de Florence Ayafor pour une visite de réconfort aux proches de la gardienne de prison assassinée le 30 septembre dernier à Pinyin dans le département de la Mezam. Le meurtre et la décapitation de la mère de 4 enfants continue de choquer l’opinion publique.

En début de semaine, un groupe d’assaillants lourdement armés avait fait irruption dans les installations de la Cameroon Development Corporation (CDC) à Tiko, localité sise non loin de là, blessant grièvement six ouvriers et en enlevant quatre employés . La guerre fait rage, et est très loin d’être terminée.