ATANGA NJI DÉTOURNE L’ENVELOPPE DE PAUL BIYA ENVOYÉE AUX CHEFS TRADITIONNELS
La loi de finances révisée de 2019 a certes fixé l’enveloppe pour les municipales, législatives et régionales, mais l’organe public en charge des Elections tardent à expliquer comment les fonds y afférents ont été utilisés.
Au lendemain des élections régionales tenue le 6 décembre, il est difficile de dire comment l’argent public y afférent a été ventilé. A commencer par l’appui financier du chef de l’Etat, Paul Biya, accordé le 02 décembre dernier aux chefs traditionnels candidats à l’élection des conseillers régionaux. Dans son communiqué de presse, le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, déclare sans détails: «ce grand geste traduit la constante sollicitude du chef de l’Etat à l’endroit des chefs traditionnels du Cameroun. Au début de la campagne électorale en cours, les candidats issus du commandement traditionnel ont émis le vœu de bénéficier d’un soutien financier à l’instar du financement accordé aux partis politiques lors des consultations électorales».
Le Minat poursuit: « chaque gouverneur a été chargé ce jour par le ministre de l’Administration territoriale de remettre cette dotation spéciale du chef de l’Etat aux bénéficiaires, au plus tard le 03 décembre 2020». A aucun moment, le montant de l’appui présidentiel aux chefs traditionnels n’a été communiqué. Sauf que dans le présent cas, il s’agit d’une dotation spéciale. Même si le montant doit être connu. Par contre, l’opacité reste totale autour de l’argent public prévu par la loi de finances 2019.
En effet, après la prorogation des mandats des députés et conseillers municipaux en 2018, l’organisation des élections municipales et législatives au Cameroun eu lieu en février 2020. Pour ce faire, le gouvernement avait déjà fait une provision de 50 milliards de Fcfa, dans le cadre de la loi de Finances 2019, votée en novembre 2018 par les parlementaires.
Cette enveloppe a été revue à la hausse, à hauteur de 30 milliards de Fcfa à la suite de l’ordonnance du président de la République prise le 29 mai 2019. Ce texte présidentiel revoit à la hausse le budget 2019 de l’État du Cameroun de 361,5 milliards de Fcfa, passant de 4850,5 milliards à 5212 milliards de Fcfa. Cette augmentation, qui porte finalement à 80 milliards de Fcfa la provision faite pour les élections, est consécutive à l’adoption récente par le parlement des lois sur la mise en place des conseils régionaux et la rémunération des membres desdits conseils.
Mais l’on ne sait pas exactement combien ont coûté respectivement toutes ces élections. Aussi, rien n’est encore clair pour ce qui concerne la proportion par catégorie et le régime des indemnités des conseillers régionaux.
S’agissant du nombre des conseillers régionaux, la loi retient le principe de l’égalité entre les dix régions du pays. Il fixe à 90, le nombre de conseillers régionaux par région. En outre, il tend à garantir la représentation de chaque arrondissement (360 au total) au moins un conseiller au sein du grand Conseil régional. Sur la proportion par catégorie, le projet de loi envisage une répartition qui s’établira ainsi qu’il suit : 70 délégués issus des départements et 20 représentants du commandement traditionnel.
Par ailleurs, compte tenu de ce que le département constitue la circonscription électorale et de la possibilité de procéder à un regroupement ou à un découpage spécial, un décret du président de la République déterminera, par département ou par circonscription issue d’un regroupement ou d’un découpage spécial, le nombre de conseillers régionaux de chaque catégorie.
En ce qui concerne le régime des indemnités, la loi institue pour les conseillers régionaux, une indemnité de session, des frais de mission et le remboursement des frais occasionnés par la tenue des sessions dont les montants seront fixés par un décret du président de la République. En attendant, c’est le flou ou presque.